Salut à toi l’ami(e),
Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… Si je m’intéresse rarement aux Casques à vocation nomade pour ne pas en faire l’usage, le K550 a tout de même éveillé ma curiosité. Après tout, un modèle à vocation nomade, et donc d’architecture close peut tout à fait remplir le rôle théoriquement dévolu à un modèle sédentaire. Ce qui sera éventuellement plus difficile dans le cas inverse. Tout bien considéré, je verrais tout de même davantage le K550 se situer dans un cadre plus sédentaire que nomade, au regard de ses mensurations, de la longueur de son câble inamovible (3 mètres) et de son degré d’isolation phonique testé in situ (environnement bruyant) que j’imaginais plus efficace.
Une chose est acquise en ce qui me concerne : AKG a fait dans le solide et dans le durable avec le K550. Le niveau de finition et de construction, visible au premier regard, se confirme tout aussi rapidement à la prise en main. Le look dont a hérité l’AKG est racé sans s’aventurer un tant soit peu dans le clinquant ou le superflu. J’adhère à cette démarche.
Le K550, malgré son poids (305 grammes) est stable et ne fera pas preuve d’inconfort. La largeur de son arceau rigide, le moelleux et le spacieux de ses oreillettes orientables circum-auriculaires remplissent donc leur office. Il ne me mettra à aucun moment la pression, si j'ose dire. Le réglage de l'arceau est, quant à lui, facile et précis.
Mon écoute s’étant exclusivement effectuée depuis la sortie Casque d’un lecteur CD Marantz CD5001, j’ai pu constater qu’il n’était pas d’une forte exigence en termes d’alimentation pour être doté d’une sensibilité élevée (114 dB) et d’une faible impédance (32 Ω) On n’a donc pas besoin de sortir la grosse artillerie pour que la dynamique du K550 réponde présente tout en étant conscient que l’on en tirera davantage au sein d’un système plus conséquent, comme souvent.
J'ai lu qu'il n'avait pas à rougir de la comparaison avec des Casques d'architecture ouverte... Je confirme, le K550 est le troisième Casque fermé qui me laisse avec ce sentiment. Ce qui n’est pas le cas de l’Ultrasone Signature PRO, pourtant bien plus onéreux, par exemple. L’AKG a une présentation plutôt frontale, combinant avec bonheur, relief, ouverture, aération et placement. Au point que l'habitué des Casques ouverts que je suis ne s'est senti à l'étroit à aucun moment durant la session.
Tableau globalement positif jusqu’ici, mais c’était sans compter avec la signature acoustique qui est la sienne.
Celle-ci s’avère analytique, nuancée, sans emphase majeure et effet de masque, extrêmement sobre, sans rondeur ni douceur. En termes de registre, le médium ne me parle pas et l’aigu me crispe rapidement. J’ai du mal à croire que c’est une platine Marantz qui est à la tâche. Je ne lui reprocherais pas un registre grave manquant de présence comme j’ai pu le lire parfois. Pour ma part, son interprétation du grave me paraît assez proche de certains Grado, par son côté à la fois sec et impacté, tout en ayant plus de substance. Ce qui me semble être en accord avec tout ce qu’il est par ailleurs.
Sec, c’est justement ce que je lui reproche principalement... Aux antipodes d’un K340 ? Oh que oui, d’un ATH-W1000X ? Encore plus ! De facto, je ressens le K550 systématiquement froid et sec. Et c’est l’ex-heureux détenteur d’un DT 880, un Casque loin d’être un exemple de douceur et de coloration, qui écrit ses lignes.
De ce que j’ai pu entendre durant les deux heures passées en sa compagnie, j’en ai déduis que le K550 n’est pas un Casque qui se satisfera d’enregistrements plus ou moins perfectibles. Il me l’a fait entendre illico. Un partenaire du genre sans concessions, ce K550, orienté studio. Bref, gaffe aux associations et à la qualité de la source.
Il y en a qui aiment, ça n’a rien de déconcertant. Moi non, j'aime quand ça me câline délicatement dans le médium, quand ça me réchauffe un peu. Alors, ciao l’Artiste, et sans rancune.
Headphone Road
Août 2012