castleofargh a écrit :prenons juste les basses. toutes les marques savent faire des basses de qualité, fortes et profondes. s'ils y mettent les moyens c'est pas un problème. mais ils ne décident pas tous de le faire.
à chaque fois que tu ajoutes quelques décibels dans les basses, ton cerveau et à un certain moment tes oreilles vont réduire le volume général perçu. ce qui fait que chaque petit mieux dans les basses c'est une impression de perte de qualité dans le reste du spectre.
la séparation impacte la musicalité, la taille de la scène prend sur certains détails simplement parce que notre esprit se concentre dans une certaine direction et donc néglige les autres.
Je n'avais lu cette intervention qu'en diagonale, castle: c'était un tort. Je la trouve absolument remarquable.
Dans sa densité, elle me semble le résultat d'une longue expérience et d'une connaissance fine des systèmes d'écoute, d'une grosse réflexion aussi.
Je crois qu'en plus elle donne vraiment la clé de notre débat: les limitations que chacun impose inconsciemment à sa propre perception du rendu d'un casque.
Elle nous rappelle qu'une écoute est une collaboration entre un mécanisme d'émission sonore et un récepteur humain... et qu'on a trop tendance à oublier ce dernier, surtout dans les discussions comme celle que nous avons ici même sur le matériel HDG.
Le matériel HDG, c'est aussi un certain type de public qui le définit, avec ses goûts particuliers.
Et je rejoins tout à fait Tutut sur la convergence entre taille du portefeuille et type d'oreille.
Pour rebondir sur la réflexion de gg, j'ai moi aussi constaté assez massivement que les personnes fortunées aimaient plutôt le classique (pré-romantique et de préférence baroque) et le jazz (plutôt tonal et non électrifié), or ces genres spécifiques tapent préférentiellement dans des intervalles de fréquences et avec une dynamique qui ne sont clairement pas les mêmes que celles du rock, de l'electro, du post-romantisme (Malher, Strauss...), etc. Par ailleurs leurs exigences en termes de séparation et de dimensions du soundstage sont également différents.
Ce n'est clairement pas une question de "qualité" de production. La remarque n'a par exemple aucune pertinence avec la musique concrète qui, comme je le rappelais plus haut, n'est
que production et dont la qualité surpasse techniquement celle de tous les enregistrements de classique et/ou de jazz (à tel point, du reste, que le genre a généré, de la part de ses compositeurs mêmes, lesquels sont souvent des ingés son, un corpus très étoffé sur la théorie de la diffusion et de la reproduction musicales).
C'est bien plutôt une question de choix... et de rejet aussi, les prédilections supposant hélas souvent des répugnances, tantôt assumées, tantôt pudiquement tues, mais transparaissant toujours, comme l'a remarqué jxh, sous la forme d'un mépris latent, d'une vague condescendance pour tout ce qui n'est pas la "belle" musique...
Ce qui vient troubler le débat, en outre, c'est l'influence que peut avoir, sur ces préférences/ségrégations, le souci de la distinction sociale... Je ne m'étendrai pas sur ce dernier point mais j'estime nécessaire de le rappeler, les témoignages ne manquant pas sur la regrettable teinture de snobisme qui pare (ou dépare, comme vous voudrez) les opinions des amateurs de HDG sur leur propre matériel... et le goût des "autres" (pour reprendre le titre d'un film d'Agnès Jaoui qui, sur cette question, me paraît riche d'enseignements).
Musicalement.