Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Pour éviter la chronophagie, j'ai tenté de mettre en gras chaque intra et séparé avec des photos les parties, je comprendrai les moins courageux 
Cela fait longtemps que je pense faire un comparatif en entrée de gamme qui puisse confronter trois intras ayant trois signatures différentes. Ces trois paires ont été testées sur le long cours et toutes disposaient d’embouts de la marque Comply Foam, réputés pour leur isolation et leur tenue dans l’oreille, ceci dans l’optique de rapprocher le confort d’écoute des trois paires et de tenter de ne pas biaiser mes ressentis. Les baladeurs ont varié, Studio V, HM601 slim, Clip+… Les circonstances faisant, les dernières écoutes se sont faites sur un HTC One X, sans l’option Beats et équipé de PowerAmp. Je pourrais en choquer quelques uns, mais tout compte fait, je doute sérieusement que les intéressés souhaitent coupler un baladeur high end à de tels produits. Non qu’ils ne le méritent pas, mais ce serait bien peu cohérent, sinon peu pertinent : ils délivrent, selon ma propre expérience, leur potentiel avec bien moins que cela.
S’il est difficile de trouver chaussure à son pied en audio, se confirmant d’autant plus lorsque l’on monte en gamme (n’est ce pas JXH ^^), cela l’est je pense tout autant en entrée de gamme, sinon plus. Une pléthore de produits nous sont proposés, les rayons en sont remplis, il y en a pour tous les goûts, mais certainement pas pour toutes les qualités. Mon projet de rassembler de nombreux intras de qualité sous la barre des 70€ ne se fera malheureusement pas cette année, touchant bientôt à sa fin, mais il pourra avoir vocation à s’amonceler ici même, lorsque j’aurai trouvé les fonds nécessaires ou lorsque l’on aura trouvé un professionnel / distributeur / partenaire. Je tiens donc à remercier Lapinmatth pour ses R1, DarkZenith pour ses HD381 et Rockit Sounds pour les R-20.
J’ai tout de même eu l’occasion cette année de vous lire et de m’inspirer de vos ressentis et appréciations, ce qui ne remplace pas l’expérience certes, mais ce qui m’a poussé à découvrir ces références et leur signature, me permettant de mieux imaginer, cibler, vos attentes et préférences à la lecture de vos avis.
Bon, trêve de bavardage, ces intras...
Vous vous en douterez, trois intras, trois technologies différentes, trois signatures à choisir selon ses goûts. Je tairai les miens, qui n’ont ici pas lieu d’être.
Le jack est droit et plaqué, mais vu la longueur offerte, beaucoup utiliseront la rallonge se finissant elle par un jack coudé et doré. Heureusement, cet ajout ne vient pas alourdir le câble comme cela se produit sur les Q-Jays et les HD381 restent très léger à l’oreille. En revanche, il faut prendre garde à correctement les ranger si vous ne souhaitez pas à avoir à les démêler à chaque usage.
La liaison entre le câble et le corps de l’intra est fine, marquée d’un Superlux, mais semblant solide. Ce n’est pas ici que l’intra lâchera en premier à mon avis. Je pensais y trouver une indication concernant le port à gauche ou à droite de l’intra, mais rien. Il convient de suivre la logique en insérant l’intra de façon à venir faire épouser le corps à la conque. Ce corps est d’ailleurs percé de trois orifices, faisant penser à un évent, nécessaire au transducteur dynamique. Cette particularité rappelle celle des écouteurs boutons, les HD381 ne sont en fait ni plus ni moins que ceux-ci auxquels l’on aurait greffé une canule dans l’optique d’améliorer l’isolation et certainement les performances acoustiques. Et cette canule est imposante par sa taille, il ne vous sera peut être pas aisé de piocher parmi vos embouts pour les leur mettre.
L’isolation n’est clairement pas son fort. Portés en milieu bruyant, ils conviendront aux habitués des écouteurs boutons et casques ouverts, pour les autres je conseillerais de passer son chemin, il faudrait à mon goût trop pousser le volume.
Le jack est coudé et plaqué, semblant être de qualité, bien que manquant d’épaisseur à mon goût, mais sa rigidité finie de me convaincre. Le câble est plus épais que celui des HD381 et a moins sa propension à s’emmêler. Le séparateur Y est d’excellente qualité et est lui aussi rigide. La particularité à noter des R1 est qu’il dispose d’un micro, il mérite ainsi d’intégrer le comparatif kit main libre dans lequel se trouvent les MA450i de RHA Audio et les M4 de Brainwavz.
La liaison entre le câble et le corps de l’intra est bien plus courte que celle des HD381, mais est deux fois plus épaisse et entièrement rigide. Cela ne semble pas être trop mal et est cohérent avec le reste du câble.
Le corps des R1 est proéminent, des mêmes couleurs que celles de sa pochette, marqués d’un L et d’un R indicatifs, et d’un minuscule évent, correspondant plus à la norme que l’on trouve sur les semi-intras pullulant sur le marché à la différence des HD381.
En outre, je n’ai réussi à porter les R1 qu’en mode « retour de scène », c'est-à-dire portés par-dessus l’oreille. Rien de véritablement dérangeant, n’étant pas pourvus de guide câble, mais la possibilité d’avoir le choix entre les deux aurait été préférable. D’autant plus que la canule n’est pas non plus des plus petites et que, comme pour les HD381, les petites oreilles devraient les essayer avant de penser pouvoir les adopter.
Le câble est identique à celui des R-50, il est donc tressé, semble d’excellente qualité et pourvu d’un jack droit et plaqué. Parmi les trois intras testés, ce sont donc ceux s’en sortant à mon avis le mieux. Le séparateur en Y est de très bonne facture et la gaine liant le câble au corps est aussi grande que celle des R1, mais deux fois plus épaisse. Le corps est serti de caoutchouc, collé à la différence des R-50, et laissant apparaître un L ou un R. Mais, même s’il est doté d’un unique transducteur à armature balancée, il est d’une taille similaire à son grand frère, qui pour le coup est vraiment minuscule pour un bi-transducteurs.
Le vrai plus de cet intra est son port bivalent, étant aussi confortable le câble vers le bas qu’en tour d’oreille. Sa canule étant assez courte le premier coude n’est pas passé, on est donc sur un port façon intra avec une construction de semi-intra.
Qualité acoustique
Air / Pocket Symphony / Photograph
R-20 : l’aspect de profondeur est bien respecté, même si cela manque légèrement d’extension. La voix est voilée, en manque de texture, mais reste perceptible. Les instruments sont séparés, il n’y a pas de grosse difficulté pour se concentrer dans une scène sonore bien aérée de gauche à droite. Les voix sont vraiment le défaut sur ce titre, elle se laisse envahir trop facilement. La définition est donc limitée par le nombre d’instruments.
R1 : les aigus sont un peu plus mis en avant. Il y a moins de profondeur et plus de basse, le tout sonne pourtant plus naturel, bien que la scène sonore soit moins large et que la voix soit légèrement écrasée par la basse. Cette impression est sûrement due aux aigus biens charpentés.
HD381 : la scène sonore se remplit très vite, donnant l’impression que cela va saturer alors que les instruments restent séparés, sans donner l’impression d’un ancrage au sol. La basse sonne très fort, bien plus qu’avec les deux autres paires. Les aigus coupent beaucoup plus courts, mais les voix sont ici bien mises en avant. La présentation paraît latéralisée, beaucoup de monde à gauche et à droite, du monde devant, mais rien entre le centre et les côtés.
Avishaï Cohen / At home / Leh – Lah
R-20 : la contre-basse d’Avishaï Cohen manque clairement de texture, d’autant plus qu’elle n’est pas au centre du jeu. Heureusement, personne ne se marche dessus, tout s’entend même si tout n’est pas naturel. On retrouve du détail, mais peu de charme.
R1 : les peaux sonnent avec beaucoup de plus de naturel et Avishaï Cohen débarque au milieu de la scène avec sa contre-basse sans écraser tout le monde. Le problème est plus loin, quand il est question de faire jouer tout le monde en même temps, la contre-basse est très forte et prend beaucoup de place. Pour autant, elle ne vient pas trop écraser le reste de la scène, il faut dire que cette fois il n’y a pas de voix. La scène est moins réduite que précédemment, mais il y a un excès de latéralisation.
HD381 : d’emblée on sent cet intra plus dynamique que les autres. J’aurais pensé que la contre-basse d’Avishaï Cohen allait envahir l’espace sonore, mais pas du tout, le bas du spectre est certes important, mais il est contrôlé. La scène sonore est étroite, mais le positionnement, en raison de la latéralisation, est assez propre, malgré le manque de précision. On est clairement moins loin de la scène qu’avec les deux autres intras.
Ben Harper / Fight for your mind / Power of the Gospel
R-20 : ils déçoivent par leur séparation des instruments, c’est un gros foutoir et tout le monde se marche dessus… Heureusement qu’il y a quelques passages en solo pour rattraper le tout. La voix de Ben Harper apparaît face à nous, sans aucun voile, je m’attendais à vrai dire à autre chose.
R1 : on remercie la latéralisation exagérée, sans elle tout ce beau monde se marcherait dessus. La guitare acoustique sonne assez naturel, même si elle manque cruellement de détail (le pincé est imperceptible). Ben Harper chante derrière tout le monde, sans voile, le R1 semble être en V.
HD381 : j’ai l’impression d’écouter l’enregistrement d’un enregistrement, donc ce n’est absolument pas naturel, dommage. C’est pourtant la meilleure prestation lorsque la voix de Ben Harper apparaît, détaillée, texturée, bien séparée du reste des instruments.
Cayetano / Focused / Stay
R-20 : leur qualité de profondeur et de scène sonore espacée saute aux oreilles, malheureusement il y a trop de monde pour que l’écoute soit agréable, encore une fois, c’est le foutoir. Difficile de croire que l’on puisse avoir affaire à un intra qui allie la qualité et le défaut à la fois, Rockit Sounds a réussi ! L’immersion est bonne, l’impression de bulle sonore est bien retranscrite, mais il n’y aucune rigueur dans la présentation.
R1 : c’est assez espacé, mais quelle basse ! Elle a pour elle de la rondeur et de l’impact, mais pas de contrôle. Non qu’elle vienne tout écraser, elle prend juste beaucoup trop de place ! Les effets latéraux sont sympathique, pas très naturels, mais étonnants pour qui veut goûter à un intra sachant flatter l’oreille.
HD381 : ça part bien moins en profondeur, mais ça n’est pas plus que cela dérangeant. Je m’attendais à une grosse basse, et bien encore non ! Comme quoi le contrôle est là, mais encore une fois, quel manque de naturel, c’est vraiment dommage, car l’on a de l’espace, de la séparation, des effets latéraux flatteurs…
Com Truise / Galactic Melt / Futureworld
R-20 : la plupart des micro-détails sont là, la basse a un impact d’enfer et les aigus restent tranquillement à leur place. Globalement c’est excellent, il faut dire que ce titre est un enregistrement merveilleux ! Un reproche qui ne va pas dans le sens de ce que j’ai pu dire précédemment, ça peut manquer de profondeur.
R1 : grosses basses bien ronde, viennent ronfler durant tout le titre ! Les aigus sont légèrement brillants et il manque la plupart des micro-détails. Prestation très très décevante sur un titre qu’il est je trouve difficile de mal interprêter.
HD381 : du micro-détail, une basse qui a du corps et de l’espace, tout en contrôle, rien d’exagéré. Les aigus sur ce titre sont brillants avec la plupart des écouteurs que j’ai, c’est encore le cas ici, mais adouci. Je regrette le manque de profondeur et d’espace, c’est vraiment dommage car ils s’en sortent eux aussi à merveille, avec encore plus de contrôle que les R-20.
Flox / Take my time / That Day
R-20 : de la profondeur, de la spatialisation et un impact en bas du spectre font que cet intra est tout bonnement excellent sur Flox ! Heureusement qu’il n’y a pas trop d’instruments, ça viendrait certainement gâcher le tableau.
Les voix sont précises et détaillées, l’attention est portée sur ce point. Pour les autres instruments, si ce n’est pas vraiment brouillon, c’est bien moins précis et ce n’est pas ancré au sol.
R1 : je trouve qu’il s’en sort mieux, les voix sont plus loin mais plus claires et la séparation des instruments est plus propre, la basse est moins envahissante et moins congestionnée. Ils arrivent à donner de l'ampleur à ce titre très montant.
HD381 : ça sonne plus métallique, brillant, la voix à plus de texture mais est à la limite de la sibilance. La basse est ronde et le grave a de l’impact. Ce sont de bons intras sur de la dub.
Conclusion
La qualité générale de nombreux produits en entrée de gamme a été grandement améliorée, autant matériellement qu'acoustiquement. S'ils n'ont rien de vraiment exceptionnel, ils disposent de sérieux atouts pour satisfaire de nombreux auditeurs tels que la spatialisation et la pseudo-neutralité des R-20, la séparation et l'aération des R1, ou encore le naturel du grave et son impact des HD381.
Ils n'ont pas moins de nombreux défauts, qui pour certains paraîtront rédhibitoires voire ,pour les plus exigeants ,inadmissibles, tels que la bouillie servie par les R-20 quand les instruments augmentent en nombre sur scène, le manque de détails et l'omniprésence des basses sur certains titres des R1 ou encore la propension à la sibilance et la faible aération et spatialisation des HD381.
Leur vrai avantage est leur excellent tarif pour des prestations qui peuvent plaire à certains, mais moins à d'autres, et un bundle qui n'est pas en reste.
/ si j'avais à dire ce que je choisirais, je pense que je partirais pour les R1, la signature est chaude, mais pas trop, bien construits, pratiques pour le téléphone ou Skype sur l'ordinateur, un super bundle et une technologie bi-transducteur dynamiques surprenante pour ce prix.
Notes :
HD381 : 7/10
Brainwavz R1 : 7/10
Rockit Sound R-20 : 7/10
. En tout cas, c'est instructif et ça ne gagnerait qu'à s'enrichir de nouvelles paires d'entrées de gammes au fur et à mesure !
, les signatures physio ont un minimum d'ampleur de scène que n'ont pas les Brainwavz (constat par rapport aux PR401, FA Consonance, Siver Bullet, M9), les DUNU Trident, chauds et doux, sont moins étroits.
