Les Scarlet Mini sont une paire d’intras sorties par la marque FATfreq, une marque basée à Singapour. Ce modèle a la réputation d’être basseux, trop basseux. Et justement, je cherchais une paire avec un gros impact en bas, comme les 334 ont pu me botter les tympans en leur temps. Je souhaitais retrouver cette sensation qui "tabasse" avec une signature un peu atypique afin de contrebalancer avec les FitEar Est, une paire très bien équilibrée avec une reproduction des timbres assez monumentale quand on porte une attention particulière au grain des instruments. Alors bon, quitte à vouloir de la basse, autant prendre le modèle qui en propose le plus, non ? Surtout quand la paire traîne dans les PA à prix cassé.
Les intras ont donc déjà une bonne année bien tassée. Si rodage il devait y avoir, c’est chose faite. Reste celui du cerveau, et là, c’est une sacrée aventure !
LE SON
Je ne vais pas tourner autour du pot : les Scarlet sont de dignes successeurs du ressenti des 334, plus de 10 ans plus tôt. Les 334 avaient énormément divisé les audiophiles au sujet de leurs basses : soit trop lentes, soit trop molles, soit trop... juste trop. Si on parcourt un peu le net, on est vite perdu : les avis sont parfois très différents au sujet des Scarlet — inécoutables pour certains, sympas/amusants pour d’autres. Très rarement, ils sont appréciés, grandement appréciés.
En ce qui me concerne, il m’a fallu 5 minutes pour tomber raide dingue de cette paire. Pour vite les détester lorsque j’ai fait une erreur : les comparer en A/B avec les FitEar Est. En effet, le cerveau ne peut pas suivre un tel écart de signature. Les Scarlet sont vite devenus des intras boueux et les Est complètement anémiques en comparaison, car il faut le dire, les Scarlet annihilent la concurrence et s’autodétruisent en comparaison directe avec elle.
Et pourtant, chaque paire est exceptionnelle. Alors, je me calme, j’oublie la comparaison sur le ring et je décide de porter uniquement les Scarlet pendant quelques jours (au passage, merci encore pour la patience de Rage
Et si seulement ce n’étaient que les basses qui procuraient du plaisir. La scène sonore est assez compacte mais avec beaucoup de cohérence. Il y a un bel effet holographique, juste ce qu’il faut pour s’installer devant la scène, vous comprendrez. C’est clairement une présentation "right in your face", rien n’est trop loin et cela fonctionne sur tous les styles. Quant aux lives hyper bien enregistrés... orgasme musical
Les médiums ont beaucoup de corps du coup, sans paraître voilés. Si les basses viennent transmettre un rythme fou, les médiums parviennent sans aucun doute à transmettre les émotions si chères à cette partie du spectre. Les guitares attaquent vivement, les voix ont du poids.
La crainte d’avoir des aigus exagérés grossièrement pour camoufler l’effet dark dû aux basses est vite balayée. Pas de sibilance, pas de brillance, une belle restitution que je peux qualifier de "naturelle". Vous comprendrez par là que je n’entends rien d’artificiel, avec une très belle représentation des cymbales, charleston and co. C’est presque aussi impressionnant que les basses.
Le tout peut également se vanter d’une qualité des timbres digne de son prix. En deux mots, lorsque j’écoute les Scarlet, j’ai l’impression d’écouter les Est mais avec une grosse charge dans les basses, une assise monumentale sans perdre la qualité de restitution des timbres si chère aux Est, tout comme ce grain de "naturel" dans les instruments s’approchant de ce que l’on peut entendre en live.
Et donc, les Scarlet fonctionnent sur tout sans problème et viennent vraiment apporter une valeur ajoutée au jazz, au metal et aux scores de films/jeux vidéo. Et bien entendu, au hip-hop et à l’électro, mais très sincèrement, c’est pas sur ces styles que les Scarlet m’ont le plus impressionné, les Est faisant déjà très bien le job.
CONFORT
De tous les intras que j’ai testés, les Scarlet prennent la pole position des capricieux du type d’embouts et du port dans l’oreille. C’est simple : un petit décalage de pet de mouche, et c’est presque inécoutable. Je vous épargne toutes les configurations possibles, mais avant de trouver le bon fit, on peut perdre patience. Ceci explique sûrement les grands écarts de ressenti sur le net, à ajouter bien entendu à nos goûts et à notre sensibilité aux basses, entre autres.
LA SOURCE
Encore une surprise ici ! Les intras étant gourmands, j’ai tout de suite sorti les grands sabots : amplification HG... Puis c’est sur le LG que les Scarlet se sont révélés être au top de leurs performances. C’est évidemment plus sage avec une source froide, qui cherche à lisser le tout. On ne vit qu’une fois, paraît-il. Alors, même si c’est un peu fatiguant, je les préfère sur l’AK SE300 qui va leur donner l’opportunité de dévoiler leur plein potentiel, en classe A/B, gain faible. Avec un petit Pioneer, c’est aussi très bon mais légèrement moins caractériel. Il est donc possible de les calmer avec la bonne source.
CONCLUSION
Une magnifique découverte donc. J’ai retrouvé cette sensation lorsque j’ai découvert les 334 il y a maintenant... 12 ans
Albums/artistes transcendés par les Scarlet :
TIPPER
AC/DC
MILES DAVIS
FRANK ZAPPA
TOM WAITS
OST TENET
A STORM OF LIGHT
OST GLADIATOR
DEATH SYMBOLIC
OST RESIDENT EVIL REMAKE
ALAIN BASHUNG L'Imprudence
Les OST DE CARPENTER
DUB TRIO ANOTHER SOUND IS DYING
AT THE DRIVE IN
FANTOMAS
WU-TANG THE W
WARDRUNA
CYNIC REFOCUS
EARTH
BORIS
LIBERTY ELLMAN Ophiuchus Butterfly
