[REVIEW] - 64 Audio TIA Fourté Noir
Publié : 19 avr. 2020 19:40
Hello les amis ! En cette période un peu troublée voici une petite review des Fourté Noir que je termine. Je vous en livre le principal pour l'instant.
Merci de vos retours précieux !!
64 AUDIO "TIA FOURTE NOIR" : UNE PAIRE DE LEGENDE
INTRODUCTION
Avant de mettre la main au calme sur les Fourté Noir, j’ai eu l’opportunité de les écouter avec attention à trois reprises : la première à Amsterdam chez Hifi solution, la deuxième au stand 64 Audio du CamJam 2019 à Londres, et la troisième à Paris auprès de Hifi-portable.com. C’est après cette troisième écoute que j’ai décidé d’en faire l’acquisition.
Les tests suivants ont été fait avec les câbles stock, le Code 51 d’Effect Audio Les DAP utilisés sont le SP1000 Copper + Amp et le SR15. Un combo utilisé pour les pousser si possible dans leurs derniers retranchements.
Après un peu de tips-rolling intensif, les Sedna et les Spinfits CP145 fournissent une alternative intéressante : Les Spinfit accentuant une scène plus chaleureuse et des médiums plus frontaux lorsque les Sedna offrent la meilleur image. Un autre câble, le Plussound X8 Tri-Copper, est utilisé à titre de comparaison. Mais l'argent semble tout indiqué pour bénéficier de la superbe image des Noir. Dans tous les cas, la signature s’accommode facilement des changements de câbles.
Les eartips qui se détachent du lot pour moi :
Les Sedna (à droite dans la photo du haut), les Final Audio Type E (au milieu) et les Spinfit CP145 (à droite).
Les Sedna Light (en blanc dans la photo du bas) apportent le meilleur des deux mondes entre image et rondeur, avec un léger velouté assez agréable sur le médium.
PRESENTATION GENERALE
64 Audio est une marque américaine d'écouteurs intra-auriculaires universels et personnalisables, installés à Vancouver, Washington. Ils étaient auparavant connus sous le nom de 1964 Ears avant de se rebaptiser 64 Audio. La société a été fondée par Vitaliy Belonozkho, qui est également leur ingénieur du son en chef.
Le Fourté Noir sont une édition limitée des 64 Audio Fourté classiques. Seulement 500 unités seront prévues à la ventes. Elle contient le même nombre de transducteurs que l'originale c'est à dire 4, mais bénéficient d’un réajustement de leur signature. Celles-ci diffèrent également par leur aspect physique avec une plaque frontale en cuivre et ne sont disponibles qu’en modèle universel.
Les Noir utilisent un driver dynamique pour les basses de 10 mm, un driver à armature équilibré pour les médiums et hauts médiums et le dernier avec la technologie "Tia" pour les hauts-médiums. Ils utilisent aussi un système de "crossover" à quatre voies et un module interne apex m20, qui réduit la pression pneumatique mais abaisse l'isolation à 20dB. Avec sa sensibilité de 114dB par mW et une impédance de 10 Ohms (@1kHz), c'est un moniteur assez facile à driver.
Les Fourté et Fourté Noir sont conçues avec les modules APEX. Ces modules sont intégrés à l'intérieur de la coque, donc non-interchangeables. A noter par exemple que FIR Audio peut les remplacer par leur module Atom XL que je trouve meilleur en terme de placement et de cohérence de l'image. Elles ne changeront pas la signature mais apporteront un plus en fonction des goûts.
SPECIFICATIONS
Driver Type/Count: 3 precision BA drivers, 1 dynamic driver
Driver Configuration: 1 tia high, 1 high-mid, 1 tia mid, 1 dynamic low
Frequency Response: 5Hz – 22KHz
Sensitivity: 114db @1kHZ @1mw
Impedance: 10 Ω @ 1kHz
Crossover: Integrated 4-way passive crossover
Isolation: -20dB internal apex technology
SIGNATURE GLOBALE
Les Fourté Noir sont un délice d’ouverture, de transparence alliée à une ADN musical et des capacités techniques d’exception. Elles se caractérisent par une signature équilibrée et spacieuse au service d’une grande immersion musicale. En effet, comme les Soundwriter, les Fourté Noir résolvent toutes les difficultés techniques avec brio pour mieux nous faire partager ses qualités propres.
La cohérence des drivers hybrides est très réussie. Comme sur les SE6, les Soundwriter custom et les Erlkönig la scène est grande, la définition et la résolution font pâlir les Flamenco que j’ai tant aimé, l’aération et le layering procurent enfin une image palpable. Toutes ces qualités savamment agencées facilitent l’émergence d’autres caractéristiques plus intéressantes, comme nous le verrons par la suite. L’identité des Noir, c’est avant tout une scène et une dynamique viscérale dans une grande vision d’ensemble. In fine, l’écoute des Noir est une expérience musicale plutôt que technique.
Fourté Noir et N8 avec les Erlkönig de Vision Ears, Spiral Ears SE6 avec le Plussound X8 Tri-Copper :
Pour l’avoir pu comparer directement avec les Fourté à Amsterdam puis à Londres, J'ai d'abord été étonné de la correction faite à la signature originale. Plus vivante grâce à la dynamique des basses, avec des hauts médiums corrigés et une scène plus cohérente. Légèrement plus intimiste mais fusionnelle.
A Londres, j'ai eu la possibilité de faire des aller-retours entre les Fourté et les Fourté Noir et revenant 4 fois d'affilé durant 2 jours. Je vous renvoie à mes impressions ici : http://www.tellementnomade.org/forum/vi ... 9&start=15
La scène initiale des Fourté est certes relativement grande à l'origine. Avec les Noir, nous sommes au 10ème rang, là où nos yeux et nos oreilles embrassent encore les 2 extrémités de la scène. Avec les Fourté originaux, nous sommes 4 rangs plus loin mais avec une image étrangement faussée par des hauts médiums très appuyés. Un rééquilibrage des hauts médiums, plus naturelle à l’oreille en symbiose avec le reste du spectre a donc été adopté sur les Noir avec une scène un peu plus étroite et des médiums plus intimistes. Le résultat : les Noir dessinent sous vos yeux une scène plus réaliste, soutenue par la colonne d’un grave puissant où tout reprend pourtant sa place. Ici, le rôle du driver dynamique n’est plus d’être démonstratif. Cela fonctionne particulièrement bien avec les grands orchestres classiques comme la Grande Messe en Do mineur de Mozart.
Les Fourté Noir m'avaient déjà laissées une forte impression à approfondir.
LES BASSES
Le driver dynamique joue son rôle. Il propose une texture avide de gourmandise par la beauté de sa rondeur apparente que déshabille pourtant une saveur vive et souple. Ces basses, charpentées mais toujours justes, sont aussi bien texturées que profondes. La capacité d’avoir des basses très profondes et aussi bien retranscrites en même temps est saisissant parce qu’elle semble contradictoire.
Des basses très profondes et très texturées…ça fait rêver ? Vous avez raison. C’est aussi ce que l’on ressent à l’écoute des Noir. Leurs textures sont reproduites dans leur intégralité en laissant le reste du jeu parfaitement épanoui, pour ne plus sacrifier la beauté avec la profondeur. Cet équilibre est à mes oreilles idéal pour mieux apprécier leur jeu tout en restant à leur place.
Les basses sont tendues, fermes et rapides. Cela contribue à une grande agilité dans la reproduction ferme du message musical et garantie une immersion forte. En vérité, hormis l’impact et la profondeur propre au driver dynamique, la souplesse et la rapidité du decay nous ramène rapidement aux driver BA…ce qui est une bonne chose.
Au lieu de déborder sur les médiums, les basses profitent à celles-ci : l’épaisseur du médium lui procure son naturel et participe lui aussi au bercement agile de la signature. Une combinaison qui s’attache à positionner les basses comme colonne vertébrale certes, tout en laissant fort heureusement un équilibre globale sur le reste du spectre qui soit toujours musical…un jeu à somme non-nulle en quelque sorte !
Les basses des Fourtés Noir se révèlent aussi dans des albums où le groove est puissant. Elles font alors preuve d'une dynamique complètement folle. Les basses de la piste "7th Street" de l'album "The Groove Session, Vol.2" de Chinese Man montre toute l'étendue d'un grave très puissant lorsque c'est nécessaire. Une chose est sûre, il répondra toujours présent à chaque sollicitation si nécessaire. L'effet d'emballement d'un grave aussi puissant et physique avec la dynamique est complètement addictive. Ces basses permettent le cas échéant un son ample et puissant. Pour autant les Noirs ne peuvent pas être considérées comme des intras basshead. Mais elles en contenteront plus d'un amateur.
LES MEDIUMS
Les médiums sont charnus et légèrement mis en avant. La reproduction des timbres vise un réalisme exacerbé et c’est une caractéristique des Noir. Alors qu'Il est souvent facile de trouver des propositions enjolivées, cette tentative de coller au réel est touchante et à la fois unique. Elle est avantageusement revêtue par la fluidité des harmoniques qui nous dessinent la profondeur de la scène. Il est amusant de constater que le fond "noir" des Fourté Noir d'où se détachent les voix n'est pas aussi net qu'on pourrait s'y attendre. Cela pourrait être considéré comme un défaut s'il ne contribuait pas justement à ce réalisme que j'évoquais plus haut. Néanmoins, la signature reste tout à fait plaisante.
Issues d'une révision des U18 de 64 Audio, les Soundwriter adoptent également une scène et une signature plus intimiste avec une certaine émotion dans les voix. Sur les Soundwriter, cette émotion est un peu plus soutenue et plus en avant encore que les Noir, qui restent plus ouverts. Je préfère personnellement cette approche des Fourté Noir où l'on ne perd jamais de vue le placement des voix malgré l'émotion. L'album "Abysskiss" d'Adrianne Lenker est un parfait exercice pour apprécier l'image et l'aération même dans des contextes de peu d'instruments, ou encore dans l'album "Kulu Se Mama" de John Coltrane, qui aide à conserver toute la dramaturgie folle, quasi "mystique" de la voix de Juno Lewis dans l'introduction de la première piste.
J’ai toujours apprécié ce tour de magie des Maestro V2 et des UE 18 Pro + V2 de rendre vie aux lèvres de la chanteuse. Ici, c’est bien toute la scène qui prend chaire. Si les médiums sont crépitants, leurs harmoniques apportent un halo favorisant une énorme bulle peuplée d’éclats de vie, explicitée ci-après dans l’espace sonore.
Vous l’aurez compris, les médiums ont une matière toute à elles. La transition avec le haut médium est superbe de transparence. Chaque montées et descentes dans le spectre est signalée admirablement dans la signature. Travaillée avec soins, chaque attaque de note est adoubée d’un impact saisissant, rend si bien comptes des intonations des musiciens et des voix qu’on a là aussi l’illusion de voir la chanteuse s’emporter, de coller aux mouvements de la musique avec beaucoup d’émotions et ressentir la douceur ou le tremblement d’une scène tout entière qui prend vie.
L'album « Roseland NYC Live » de Portishead est remarquablement bien enregistré. Ce qui est une gageure car la complexité des textures est amenée ici à son comble : les 35 musiciens de l’orchestre qui l’accompagnent s'intègrent à la voix sensuelle de Beth Gibbons, des instruments modernes, et surtout de l’incroyable richesse plastique des matières électroniques…basses comprises. Une combinaison entre ivresse incarnée, musicalité et voyage hypnotique. J’ai particulièrement aimé les titres « Roads » et « Mysterons ».
Les Noir sont capables d’apporter une douceur humaine et nous ramènent au réel. A côté d’elles, toutes les autres intras nous paraissent abstraites ou colorées. Un autre phénomène propre aux Noir : les médiums sont légèrement mis en avant et « suspendus » dans un halo musical (avec ses harmoniques) et spatial en 3 dimensions, exactement à hauteur de la scène comme nous le verrons plus loin. L’absence du parfait fond noir lissé procure un attachement particulier à la mise en œuvre de cette paire, car elle est hautement immersive mais aussi authentique. J’apprécie de plus en plus ce côté brut qui révèle les enregistrements sans contrefaçons, participe à créer à une signature unique mais surtout ce réalisme humain. Un aspect gratifiant qui s’épanouit quand on pousse les Noir dans ses retranchements en montant le potard, de plus en plus haut.
L’effet de halo et de suspension des médiums -comme vous le vous représenteriez sur scène soit-dit en passant-, est facilement audible dans ce fabuleux « Washington Guitar Quintet » de Charlie BIRD à la prise de son exceptionnelle.
Note : L'album mystères est "The Archer" d'Alexandra Savior.
LES HAUTS-MEDIUMS ET AIGUS
La transition entre les hauts-médiums et les aigus est cristalline. Au-delà de vouloir uniquement réaliser une signature des plus séduisante, il existe vraisemblablement une volonté d’aller plus loin. Si bien que les aigus sont savamment ajustés pour être suffisamment présent mais JAMAIS heurtant, quel que soit (ou presque) votre sensibilité. Les Fourté Noir sont d’une étonnante fluidité : aucune fatigue auditive ne m’est parvenue après plusieurs longues heures d’écoute à la suite pour réaliser ce retour d’écoute. Au contraire, si l’extension des aigues est achevée, « l’épaisseur » des hauts médiums et des aigus permet une douceur qui est la bienvenue puisqu’elle s’équilibre avec le mordant dont on ne souhaite nullement se passer dans cette signature. En aucune façon ici, il n’a été nécessaire d’ajouter un boost dans la courbe des haut-médiums comme pour les Flamenco, qui sont pourtant très beaux.
Les Flamenco :
Les Soundwriter :
Les haut-médiums des Fourté originaux sont relativement détachés de la signature globale et les aigus sont assez haut perchés. Ce qui pour mes oreilles est assez déroutant. Ce constat, également exprimé par une partie de la communauté audiophile (notamment sur Head-Fi et Reddit), a ici trouvée sa voie de rétablissement. Pour autant, les aigus sont bien présent, mais de manière il me semble plus naturelle, en dialogue avec le reste du spectre comme évoqué plus haut.
Les caractéristiques d’une signature non voilée, l’ouverture, la transparence, la résolution et le relief, sont fortement liés à l’équilibre du haut du spectre. Mis bout à bout, ces briques composent l’espace dans lequel s’épanouit le spectre tout entier. L’espace des Fourté Noir à cette caractéristique bien à elle d’être « palpable ». Et les aigus, en retour, sont ceux qui bénéficient à mon sens le plus de cette qualité qui leur confère ici une matière/une épaisseur.
REPRESENTATION DE L'ESPACE SONORE
A titre de comparaison, les Erlkönig restent pour moi à ce jour imbattables. Ils sont vraiment les King de toutes les intras qui ont pu passer à mes oreilles pour l'instant. Et c'est peu dire...Un simple switch avec les Erlkönig affichent un fond noir plus net. La densité des timbres "semble" plus définie car plus avant (mais c'est en réalité un choix de signature) tandis que la présence du driver dynamique sur les Noir avantage une meilleure densité de la tessiture sonore. Résultat sur les Fourté Noir : chacune de ces tessitures bénéficie de sa propre pondération dans l’espace…c'est fou ! Cet effet n’est pas subtil et surprend immédiatement plus d’un auditeur. Malgré tout, la représentation de l’espace en 3 dimensions est meilleure sur les Erlkönig. Le positionnement des instruments et des voix proposera un meilleur cliché.
Les Fourté Noir accomplissent à leurs façon la réponse que j'ai faite à Oliver, l'ingénieur qui a justement conçu les Erlkönig. La question qu'il m'a posée étant la suivante :
- "Quel serait pour toi la meilleur expérience audio qu'on puisse attendre d'une intra ?"
- "Quelle me permette d'avoir une expérience globale de la scène ET de la composition, avec des aller-retours tactiles de l'instrument"
Les Fourté Noir sont capables de donner un sens au slogan "Ear everything" de 64 Audio, et ça n’est pas rien. La signature est hautement musicale mais la cohérence est telle que d'un espace sonore déjà très étendu puisse s'extraire les détails "vivants" de certains instruments à la manière d'un feu follet pour arriver jusqu'à vous. C'est déroutant car unique et c'est exactement ce qui se produit pour ma part en concert : de l'ensemble du tableau de la scène, mon esprit va s'harmoniser naturellement avec un instrument de temps à autre qu'il va faire ressortir pour m'aider à me donner une vue d'ensemble qui soit palpable, organique, et non plus seulement abstraite. Et les Fourté Noir le font avec finesse et réalisme sans jamais s'imposer. Il faut remplir un bon nombre de qualités pour arriver à ce résultat.
L’auditeur se situe à hauteur des musiciens et des voix. Ça n’a l’air de rien…mais c’est beaucoup car contrairement à d’autres intras, le focus auditif au niveau de la profondeur et de la hauteur est suffisamment marqué pour que la somme de détails soit représentative de l’espace de la scène. Pour autant cette scène n’est pas forcément intime, même si les médiums sont légèrement portés vers l’avant, car relativement grande et donne beaucoup à entendre.
La séparation des plans et la profondeur jouent ici un rôle majeur dans le réceptacle qui accueille une surimpression de mille feux.
La résolution est une pierre angulaire de cette réussite. En ce sens que l’espace, le layering, la profondeur et la sensation organique de la matière ne reposent en fait que sur une capacité de résolution comme seule garante de notre immersion.
Il est nécessaire à mon sens de faire une léger détour dans l’imaginaire de l’audiophile à propos de la résolution. Une crispation pourrait par exemple survenir, sans doute parce que le facteur commun de résolution s’élève bien souvent au détriment de la musicalité…et je serais bien de votre avis la plupart du temps ! Mais vous l’aurez deviné, les Fourté Noir font ici preuve d’une certaine maîtrise technique.
Comme un boxeur qui gagne tous ses matches sans jamais proposer autre chose que des gestes simples…mais tous parfaitement exécutés. La force, exprimée par la seule performance de ses qualités d’exécution, les Fourté Noir proposent une signature par-delà une base aboutie réalisée sans artifices plutôt que par dépit. C’est assez rare. A titre d’exemple, les Soundwriter en sont une bonne illustration.
Le statut de TOTL se démarque aussi chez les Noir par une capacité à résoudre la transcription complète du message là où la plupart des intras du marché patinent sur certains passages musicaux, morcelant une écoute inégale d’un titre. Lorsque cela se produit, on a souvent du mal à pointer du doigt les faiblesses sauf comparaison directe. Cette capacité à survoler la piste tant d’un point de vue musical que technique laisse en revanche une forte impression : celle d’un horizon d’écoute lissé à 360 degré autour de soi quelque soit l’endroit où se tourne notre regard. Une pleine immersion dans un caisson d’eau sans aucune forces de frottement ni gravité et notre esprit est enfin libre pour un voyage musical.
64Audio N8 : les petits frères de Fourté Noir...
COMPARATIFS
On Going…
MATCHABILITE
On Going...
CONCLUSION
Les Fourté Noirs jouent à égalité avec les Erlkönig de Vision Ears, qu’on peut aisément ranger dans la catégorie « all rounder » là ou les Noirs ont certains talent dans des genres comme la pop, le rock et le jazz. Si les Erlkönig aiment la dynamique, les Noirs les surpassent d’un cran. Les Fourté Noir ont un énorme appétit. Elles avaleront des quantités de musique avec vous sans broncher et résisteront au travail d’endurance pour vous étonner pendant très longtemps tant elles réservent un nombre de qualités qui font déjà d’elles une légende. En effet, 64 Audio ne propose plus cette itération « anniversary » des Fourté sur son site, limitée à 500 précieux exemplaires. Et c’est bien dommage…
Les Fourté Noir resteront en effet une légende qui réunit pour beaucoup ce qu'un audiophile attendrait...mis à part son prix. Elles auraient largement méritée d’être détachée des Fourté originaux tant je les trouve différentes. Les Fourté Noirs sont vraiment une perle uniques. Il s'agit d'un vrai tour de force de la part de 64 Audio, qui grâce à ce réajustement de signature rétablit son image...à juste titre. Je remercie enfin LordTaylor (https://www.hifi-portable.com/fr/) pour m'avoir donné les conditions nécessaires à cette écoute et pour cette acquisition.
N'hésitez pas à me poser des questions vos retours sont tous les bienvenus. Bonnes écoutes !
Ringo
Merci de vos retours précieux !!
64 AUDIO "TIA FOURTE NOIR" : UNE PAIRE DE LEGENDE
INTRODUCTION
Avant de mettre la main au calme sur les Fourté Noir, j’ai eu l’opportunité de les écouter avec attention à trois reprises : la première à Amsterdam chez Hifi solution, la deuxième au stand 64 Audio du CamJam 2019 à Londres, et la troisième à Paris auprès de Hifi-portable.com. C’est après cette troisième écoute que j’ai décidé d’en faire l’acquisition.
Les tests suivants ont été fait avec les câbles stock, le Code 51 d’Effect Audio Les DAP utilisés sont le SP1000 Copper + Amp et le SR15. Un combo utilisé pour les pousser si possible dans leurs derniers retranchements.
Après un peu de tips-rolling intensif, les Sedna et les Spinfits CP145 fournissent une alternative intéressante : Les Spinfit accentuant une scène plus chaleureuse et des médiums plus frontaux lorsque les Sedna offrent la meilleur image. Un autre câble, le Plussound X8 Tri-Copper, est utilisé à titre de comparaison. Mais l'argent semble tout indiqué pour bénéficier de la superbe image des Noir. Dans tous les cas, la signature s’accommode facilement des changements de câbles.
Les eartips qui se détachent du lot pour moi :
Les Sedna (à droite dans la photo du haut), les Final Audio Type E (au milieu) et les Spinfit CP145 (à droite).
Les Sedna Light (en blanc dans la photo du bas) apportent le meilleur des deux mondes entre image et rondeur, avec un léger velouté assez agréable sur le médium.
PRESENTATION GENERALE
64 Audio est une marque américaine d'écouteurs intra-auriculaires universels et personnalisables, installés à Vancouver, Washington. Ils étaient auparavant connus sous le nom de 1964 Ears avant de se rebaptiser 64 Audio. La société a été fondée par Vitaliy Belonozkho, qui est également leur ingénieur du son en chef.
Le Fourté Noir sont une édition limitée des 64 Audio Fourté classiques. Seulement 500 unités seront prévues à la ventes. Elle contient le même nombre de transducteurs que l'originale c'est à dire 4, mais bénéficient d’un réajustement de leur signature. Celles-ci diffèrent également par leur aspect physique avec une plaque frontale en cuivre et ne sont disponibles qu’en modèle universel.
Les Noir utilisent un driver dynamique pour les basses de 10 mm, un driver à armature équilibré pour les médiums et hauts médiums et le dernier avec la technologie "Tia" pour les hauts-médiums. Ils utilisent aussi un système de "crossover" à quatre voies et un module interne apex m20, qui réduit la pression pneumatique mais abaisse l'isolation à 20dB. Avec sa sensibilité de 114dB par mW et une impédance de 10 Ohms (@1kHz), c'est un moniteur assez facile à driver.
Les Fourté et Fourté Noir sont conçues avec les modules APEX. Ces modules sont intégrés à l'intérieur de la coque, donc non-interchangeables. A noter par exemple que FIR Audio peut les remplacer par leur module Atom XL que je trouve meilleur en terme de placement et de cohérence de l'image. Elles ne changeront pas la signature mais apporteront un plus en fonction des goûts.
SPECIFICATIONS
Driver Type/Count: 3 precision BA drivers, 1 dynamic driver
Driver Configuration: 1 tia high, 1 high-mid, 1 tia mid, 1 dynamic low
Frequency Response: 5Hz – 22KHz
Sensitivity: 114db @1kHZ @1mw
Impedance: 10 Ω @ 1kHz
Crossover: Integrated 4-way passive crossover
Isolation: -20dB internal apex technology
SIGNATURE GLOBALE
Les Fourté Noir sont un délice d’ouverture, de transparence alliée à une ADN musical et des capacités techniques d’exception. Elles se caractérisent par une signature équilibrée et spacieuse au service d’une grande immersion musicale. En effet, comme les Soundwriter, les Fourté Noir résolvent toutes les difficultés techniques avec brio pour mieux nous faire partager ses qualités propres.
La cohérence des drivers hybrides est très réussie. Comme sur les SE6, les Soundwriter custom et les Erlkönig la scène est grande, la définition et la résolution font pâlir les Flamenco que j’ai tant aimé, l’aération et le layering procurent enfin une image palpable. Toutes ces qualités savamment agencées facilitent l’émergence d’autres caractéristiques plus intéressantes, comme nous le verrons par la suite. L’identité des Noir, c’est avant tout une scène et une dynamique viscérale dans une grande vision d’ensemble. In fine, l’écoute des Noir est une expérience musicale plutôt que technique.
Fourté Noir et N8 avec les Erlkönig de Vision Ears, Spiral Ears SE6 avec le Plussound X8 Tri-Copper :
Pour l’avoir pu comparer directement avec les Fourté à Amsterdam puis à Londres, J'ai d'abord été étonné de la correction faite à la signature originale. Plus vivante grâce à la dynamique des basses, avec des hauts médiums corrigés et une scène plus cohérente. Légèrement plus intimiste mais fusionnelle.
A Londres, j'ai eu la possibilité de faire des aller-retours entre les Fourté et les Fourté Noir et revenant 4 fois d'affilé durant 2 jours. Je vous renvoie à mes impressions ici : http://www.tellementnomade.org/forum/vi ... 9&start=15
La scène initiale des Fourté est certes relativement grande à l'origine. Avec les Noir, nous sommes au 10ème rang, là où nos yeux et nos oreilles embrassent encore les 2 extrémités de la scène. Avec les Fourté originaux, nous sommes 4 rangs plus loin mais avec une image étrangement faussée par des hauts médiums très appuyés. Un rééquilibrage des hauts médiums, plus naturelle à l’oreille en symbiose avec le reste du spectre a donc été adopté sur les Noir avec une scène un peu plus étroite et des médiums plus intimistes. Le résultat : les Noir dessinent sous vos yeux une scène plus réaliste, soutenue par la colonne d’un grave puissant où tout reprend pourtant sa place. Ici, le rôle du driver dynamique n’est plus d’être démonstratif. Cela fonctionne particulièrement bien avec les grands orchestres classiques comme la Grande Messe en Do mineur de Mozart.
Les Fourté Noir m'avaient déjà laissées une forte impression à approfondir.
LES BASSES
Le driver dynamique joue son rôle. Il propose une texture avide de gourmandise par la beauté de sa rondeur apparente que déshabille pourtant une saveur vive et souple. Ces basses, charpentées mais toujours justes, sont aussi bien texturées que profondes. La capacité d’avoir des basses très profondes et aussi bien retranscrites en même temps est saisissant parce qu’elle semble contradictoire.
Des basses très profondes et très texturées…ça fait rêver ? Vous avez raison. C’est aussi ce que l’on ressent à l’écoute des Noir. Leurs textures sont reproduites dans leur intégralité en laissant le reste du jeu parfaitement épanoui, pour ne plus sacrifier la beauté avec la profondeur. Cet équilibre est à mes oreilles idéal pour mieux apprécier leur jeu tout en restant à leur place.
Les basses sont tendues, fermes et rapides. Cela contribue à une grande agilité dans la reproduction ferme du message musical et garantie une immersion forte. En vérité, hormis l’impact et la profondeur propre au driver dynamique, la souplesse et la rapidité du decay nous ramène rapidement aux driver BA…ce qui est une bonne chose.
Au lieu de déborder sur les médiums, les basses profitent à celles-ci : l’épaisseur du médium lui procure son naturel et participe lui aussi au bercement agile de la signature. Une combinaison qui s’attache à positionner les basses comme colonne vertébrale certes, tout en laissant fort heureusement un équilibre globale sur le reste du spectre qui soit toujours musical…un jeu à somme non-nulle en quelque sorte !
Les basses des Fourtés Noir se révèlent aussi dans des albums où le groove est puissant. Elles font alors preuve d'une dynamique complètement folle. Les basses de la piste "7th Street" de l'album "The Groove Session, Vol.2" de Chinese Man montre toute l'étendue d'un grave très puissant lorsque c'est nécessaire. Une chose est sûre, il répondra toujours présent à chaque sollicitation si nécessaire. L'effet d'emballement d'un grave aussi puissant et physique avec la dynamique est complètement addictive. Ces basses permettent le cas échéant un son ample et puissant. Pour autant les Noirs ne peuvent pas être considérées comme des intras basshead. Mais elles en contenteront plus d'un amateur.
LES MEDIUMS
Les médiums sont charnus et légèrement mis en avant. La reproduction des timbres vise un réalisme exacerbé et c’est une caractéristique des Noir. Alors qu'Il est souvent facile de trouver des propositions enjolivées, cette tentative de coller au réel est touchante et à la fois unique. Elle est avantageusement revêtue par la fluidité des harmoniques qui nous dessinent la profondeur de la scène. Il est amusant de constater que le fond "noir" des Fourté Noir d'où se détachent les voix n'est pas aussi net qu'on pourrait s'y attendre. Cela pourrait être considéré comme un défaut s'il ne contribuait pas justement à ce réalisme que j'évoquais plus haut. Néanmoins, la signature reste tout à fait plaisante.
Issues d'une révision des U18 de 64 Audio, les Soundwriter adoptent également une scène et une signature plus intimiste avec une certaine émotion dans les voix. Sur les Soundwriter, cette émotion est un peu plus soutenue et plus en avant encore que les Noir, qui restent plus ouverts. Je préfère personnellement cette approche des Fourté Noir où l'on ne perd jamais de vue le placement des voix malgré l'émotion. L'album "Abysskiss" d'Adrianne Lenker est un parfait exercice pour apprécier l'image et l'aération même dans des contextes de peu d'instruments, ou encore dans l'album "Kulu Se Mama" de John Coltrane, qui aide à conserver toute la dramaturgie folle, quasi "mystique" de la voix de Juno Lewis dans l'introduction de la première piste.
J’ai toujours apprécié ce tour de magie des Maestro V2 et des UE 18 Pro + V2 de rendre vie aux lèvres de la chanteuse. Ici, c’est bien toute la scène qui prend chaire. Si les médiums sont crépitants, leurs harmoniques apportent un halo favorisant une énorme bulle peuplée d’éclats de vie, explicitée ci-après dans l’espace sonore.
Vous l’aurez compris, les médiums ont une matière toute à elles. La transition avec le haut médium est superbe de transparence. Chaque montées et descentes dans le spectre est signalée admirablement dans la signature. Travaillée avec soins, chaque attaque de note est adoubée d’un impact saisissant, rend si bien comptes des intonations des musiciens et des voix qu’on a là aussi l’illusion de voir la chanteuse s’emporter, de coller aux mouvements de la musique avec beaucoup d’émotions et ressentir la douceur ou le tremblement d’une scène tout entière qui prend vie.
L'album « Roseland NYC Live » de Portishead est remarquablement bien enregistré. Ce qui est une gageure car la complexité des textures est amenée ici à son comble : les 35 musiciens de l’orchestre qui l’accompagnent s'intègrent à la voix sensuelle de Beth Gibbons, des instruments modernes, et surtout de l’incroyable richesse plastique des matières électroniques…basses comprises. Une combinaison entre ivresse incarnée, musicalité et voyage hypnotique. J’ai particulièrement aimé les titres « Roads » et « Mysterons ».
Les Noir sont capables d’apporter une douceur humaine et nous ramènent au réel. A côté d’elles, toutes les autres intras nous paraissent abstraites ou colorées. Un autre phénomène propre aux Noir : les médiums sont légèrement mis en avant et « suspendus » dans un halo musical (avec ses harmoniques) et spatial en 3 dimensions, exactement à hauteur de la scène comme nous le verrons plus loin. L’absence du parfait fond noir lissé procure un attachement particulier à la mise en œuvre de cette paire, car elle est hautement immersive mais aussi authentique. J’apprécie de plus en plus ce côté brut qui révèle les enregistrements sans contrefaçons, participe à créer à une signature unique mais surtout ce réalisme humain. Un aspect gratifiant qui s’épanouit quand on pousse les Noir dans ses retranchements en montant le potard, de plus en plus haut.
L’effet de halo et de suspension des médiums -comme vous le vous représenteriez sur scène soit-dit en passant-, est facilement audible dans ce fabuleux « Washington Guitar Quintet » de Charlie BIRD à la prise de son exceptionnelle.
Note : L'album mystères est "The Archer" d'Alexandra Savior.
LES HAUTS-MEDIUMS ET AIGUS
La transition entre les hauts-médiums et les aigus est cristalline. Au-delà de vouloir uniquement réaliser une signature des plus séduisante, il existe vraisemblablement une volonté d’aller plus loin. Si bien que les aigus sont savamment ajustés pour être suffisamment présent mais JAMAIS heurtant, quel que soit (ou presque) votre sensibilité. Les Fourté Noir sont d’une étonnante fluidité : aucune fatigue auditive ne m’est parvenue après plusieurs longues heures d’écoute à la suite pour réaliser ce retour d’écoute. Au contraire, si l’extension des aigues est achevée, « l’épaisseur » des hauts médiums et des aigus permet une douceur qui est la bienvenue puisqu’elle s’équilibre avec le mordant dont on ne souhaite nullement se passer dans cette signature. En aucune façon ici, il n’a été nécessaire d’ajouter un boost dans la courbe des haut-médiums comme pour les Flamenco, qui sont pourtant très beaux.
Les Flamenco :
Les Soundwriter :
Les haut-médiums des Fourté originaux sont relativement détachés de la signature globale et les aigus sont assez haut perchés. Ce qui pour mes oreilles est assez déroutant. Ce constat, également exprimé par une partie de la communauté audiophile (notamment sur Head-Fi et Reddit), a ici trouvée sa voie de rétablissement. Pour autant, les aigus sont bien présent, mais de manière il me semble plus naturelle, en dialogue avec le reste du spectre comme évoqué plus haut.
Les caractéristiques d’une signature non voilée, l’ouverture, la transparence, la résolution et le relief, sont fortement liés à l’équilibre du haut du spectre. Mis bout à bout, ces briques composent l’espace dans lequel s’épanouit le spectre tout entier. L’espace des Fourté Noir à cette caractéristique bien à elle d’être « palpable ». Et les aigus, en retour, sont ceux qui bénéficient à mon sens le plus de cette qualité qui leur confère ici une matière/une épaisseur.
REPRESENTATION DE L'ESPACE SONORE
A titre de comparaison, les Erlkönig restent pour moi à ce jour imbattables. Ils sont vraiment les King de toutes les intras qui ont pu passer à mes oreilles pour l'instant. Et c'est peu dire...Un simple switch avec les Erlkönig affichent un fond noir plus net. La densité des timbres "semble" plus définie car plus avant (mais c'est en réalité un choix de signature) tandis que la présence du driver dynamique sur les Noir avantage une meilleure densité de la tessiture sonore. Résultat sur les Fourté Noir : chacune de ces tessitures bénéficie de sa propre pondération dans l’espace…c'est fou ! Cet effet n’est pas subtil et surprend immédiatement plus d’un auditeur. Malgré tout, la représentation de l’espace en 3 dimensions est meilleure sur les Erlkönig. Le positionnement des instruments et des voix proposera un meilleur cliché.
Les Fourté Noir accomplissent à leurs façon la réponse que j'ai faite à Oliver, l'ingénieur qui a justement conçu les Erlkönig. La question qu'il m'a posée étant la suivante :
- "Quel serait pour toi la meilleur expérience audio qu'on puisse attendre d'une intra ?"
- "Quelle me permette d'avoir une expérience globale de la scène ET de la composition, avec des aller-retours tactiles de l'instrument"
Les Fourté Noir sont capables de donner un sens au slogan "Ear everything" de 64 Audio, et ça n’est pas rien. La signature est hautement musicale mais la cohérence est telle que d'un espace sonore déjà très étendu puisse s'extraire les détails "vivants" de certains instruments à la manière d'un feu follet pour arriver jusqu'à vous. C'est déroutant car unique et c'est exactement ce qui se produit pour ma part en concert : de l'ensemble du tableau de la scène, mon esprit va s'harmoniser naturellement avec un instrument de temps à autre qu'il va faire ressortir pour m'aider à me donner une vue d'ensemble qui soit palpable, organique, et non plus seulement abstraite. Et les Fourté Noir le font avec finesse et réalisme sans jamais s'imposer. Il faut remplir un bon nombre de qualités pour arriver à ce résultat.
L’auditeur se situe à hauteur des musiciens et des voix. Ça n’a l’air de rien…mais c’est beaucoup car contrairement à d’autres intras, le focus auditif au niveau de la profondeur et de la hauteur est suffisamment marqué pour que la somme de détails soit représentative de l’espace de la scène. Pour autant cette scène n’est pas forcément intime, même si les médiums sont légèrement portés vers l’avant, car relativement grande et donne beaucoup à entendre.
La séparation des plans et la profondeur jouent ici un rôle majeur dans le réceptacle qui accueille une surimpression de mille feux.
La résolution est une pierre angulaire de cette réussite. En ce sens que l’espace, le layering, la profondeur et la sensation organique de la matière ne reposent en fait que sur une capacité de résolution comme seule garante de notre immersion.
Il est nécessaire à mon sens de faire une léger détour dans l’imaginaire de l’audiophile à propos de la résolution. Une crispation pourrait par exemple survenir, sans doute parce que le facteur commun de résolution s’élève bien souvent au détriment de la musicalité…et je serais bien de votre avis la plupart du temps ! Mais vous l’aurez deviné, les Fourté Noir font ici preuve d’une certaine maîtrise technique.
Comme un boxeur qui gagne tous ses matches sans jamais proposer autre chose que des gestes simples…mais tous parfaitement exécutés. La force, exprimée par la seule performance de ses qualités d’exécution, les Fourté Noir proposent une signature par-delà une base aboutie réalisée sans artifices plutôt que par dépit. C’est assez rare. A titre d’exemple, les Soundwriter en sont une bonne illustration.
Le statut de TOTL se démarque aussi chez les Noir par une capacité à résoudre la transcription complète du message là où la plupart des intras du marché patinent sur certains passages musicaux, morcelant une écoute inégale d’un titre. Lorsque cela se produit, on a souvent du mal à pointer du doigt les faiblesses sauf comparaison directe. Cette capacité à survoler la piste tant d’un point de vue musical que technique laisse en revanche une forte impression : celle d’un horizon d’écoute lissé à 360 degré autour de soi quelque soit l’endroit où se tourne notre regard. Une pleine immersion dans un caisson d’eau sans aucune forces de frottement ni gravité et notre esprit est enfin libre pour un voyage musical.
64Audio N8 : les petits frères de Fourté Noir...
COMPARATIFS
On Going…
MATCHABILITE
On Going...
CONCLUSION
Les Fourté Noirs jouent à égalité avec les Erlkönig de Vision Ears, qu’on peut aisément ranger dans la catégorie « all rounder » là ou les Noirs ont certains talent dans des genres comme la pop, le rock et le jazz. Si les Erlkönig aiment la dynamique, les Noirs les surpassent d’un cran. Les Fourté Noir ont un énorme appétit. Elles avaleront des quantités de musique avec vous sans broncher et résisteront au travail d’endurance pour vous étonner pendant très longtemps tant elles réservent un nombre de qualités qui font déjà d’elles une légende. En effet, 64 Audio ne propose plus cette itération « anniversary » des Fourté sur son site, limitée à 500 précieux exemplaires. Et c’est bien dommage…
Les Fourté Noir resteront en effet une légende qui réunit pour beaucoup ce qu'un audiophile attendrait...mis à part son prix. Elles auraient largement méritée d’être détachée des Fourté originaux tant je les trouve différentes. Les Fourté Noirs sont vraiment une perle uniques. Il s'agit d'un vrai tour de force de la part de 64 Audio, qui grâce à ce réajustement de signature rétablit son image...à juste titre. Je remercie enfin LordTaylor (https://www.hifi-portable.com/fr/) pour m'avoir donné les conditions nécessaires à cette écoute et pour cette acquisition.
N'hésitez pas à me poser des questions vos retours sont tous les bienvenus. Bonnes écoutes !
Ringo