Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas chaussé une paire d’intras et longtemps que je voulais essayer ce modèle de QDC qui sur le papier correspond un peu à ce que je recherche.
Configuration: câble effect audio Lionheart et adaptateur Fiio, Hugo2Go, embouts Sedna L, jumpers en position basse.


Tout d’abord l’ergonomie est excellente et le fit parfait du premier coup. Quand je me souviens la galère pour moi de trouver le bon fit et les bons embouts sur mes premières paires d’Earsonic je mesure les progrès accomplis dans le dessin des shells et la qualité des embouts.
Avec les Anole leur dessin épouse parfaitement la conque dans mon cas, l’orientation de la canule est juste et les Sedna L me donnent un fit optimal sans aucune gêne durant de longues heures d’ecoute.

Le 2 pins est propriétaire et nécessite des connecteurs dédiés comme sur les UE18 au risque d’abîmer ces connecteurs coté cable.

J’ai écouté beaucoup de choses différentes et que je connais bien. Faute de pouvoir les comparer à d’autres paires d’intras je livre mes premières impressions dans l’absolu et comparées à mes ecoutes casque.
La première est qu’il faut déjà beaucoup d’imagination au casque pour y croire mais on n’y parvient parfois sur certains enregistrements, rares je le concède. Avec ces intras ou d’autres j’imagine on est encore plus éloigné de la réalité et a aucun moment l’illusion ne prends que ce soit sur des voix, des mono instruments ou des formations petites ou grandes.
Par rapport au casque on a vraiment l’impression que tout a été passé à la casse auto ou d’une voiture il ressort un petit cube et cela m’a fait penser à Alice au pays des merveilles.
Toujours comparé au casque tous les enregistrements sans exception manquent d’ouverture, d’espace, de place pour respirer. On a l’impression d’un plafond de verre infranchissable pour les sons qui s’évertuent entre 4 murs trop proches à essayer d’agrandir la pièce en vain. Ça n’arrive pas à sortir, à élargir le champ et à l’occuper. Tout est cantonné dans une image musicale de petite taille que l’on arrive pas à imaginer plus vaste.
On ne peut donc comparer une écoute d’intras de bonne facture à une écoute de la même chose au casque tant le ressenti pour moi est différent.
Si l’on fait abstraction de cette comparaison pour se concentrer sur les qualités intrinseques de ces intras que peut t’on dire?
Comme j’ai pu le lire à plusieurs reprises je confirme qu’ils me rappellent les PP8.
Ce sont des intras qui dans cette configuration sont très agréables à écouter.
Je les ai trouvé d’une grande neutralité et d’une grande linéarité. A aucun moment je n’ai ressenti la moindre agressivité dans le haut du spectre ni un côté trop analytique pour moi comme je l’avais ressenti sur des intras comme les Kaiser encore ou des empire Zeus XIV.
La restitution est douce et chaleureuse et me rappelle sur ce point les Jomo Flamenco.
Ce sont vraiment des intras très faciles à écouter et à apprécier, tout coule sans difficulté, sans accroc avec fluidité et facilité.
L’autre point fort pour moi est l’homogénéité du message sonore que donnent ce multi BA et que je n’ai jamais retrouvé sur des hybrides ( Legend X, Solaris, Hyla CE5 et bien d’autres que j’ai eu la chance d’essayer).
J’aime l’idée du mono transducteur capable de tout faire bien ( T8ie MKII) et de ce côté l’homogénéité de ce multi BA n’est pas sans rappeler celle des meilleurs mono transducteurs.
Le revers de la médaille est que ce sont des intras presque trop sages, trop « communs », trop lisses, trop propres sur eux.
Le registre médium notamment sur les voix n’arrive pas à se hisser au niveau d’un paire de UE 18 pro gen2. J’ai encore dans l’oreille l’incroyable restitution des voix par cette paire d’intras qui leur donnait un relief, une transparence et un réalisme si particulier. Les voix sont chaleureuses mais on ne retrouve pas le côté charnel qui fait dresser les poils sur la peau d’une paire d’UE18.
Pareils pour certains instruments acoustiques et notamment la guitare ou les cordes pincées le sont mollement, sans conviction, de manière avortée.
Idem pour le piano ou ça manque d’énergie sur la main droite. Attaques un peu trop molles, pas assez piquées, pas assez rapides, pas assez dégraissées.
Concernant le registre grave on pourrait dire la même chose que sur les médiums: c’est bien, très agréable à écouter mais on aimerait parfois plus d’engagement, plus de sécheresse et de rapidité sur une guitare basse, une batterie ou une contrebasse pour arriver à taper du pieds. Les graves sont très présent quand il le faut avec effectivement l’impression que le jumper est en mode boost alors qu’il est en position basse. Ils donnent une belle assise aux enregistrements qui en ont besoin mais ont une tendance à être parfois un peu empâtés et un peu gonflés là où on les préfèrerait plus cernés, plus contrôlés plus impactant.
Dans les cas des Anole c’est beau et propre mais presque trop propre, pas assez d’énergie, de dynamique, d’engagement et au final un peu mou pour mes goûts. Des intras qui font très bien le boulots mais sans prendre de risque pour ne pas décevoir.
Le registre aigu est pour moi le plus reussi. Contrairement à une paire de Fourté où les aigus me semblaient détachés du reste il a sur les Anole une extension très naturelle vers le haut et est parfaitement raccord avec le reste. Il sait donner un côté lumineux à l’ensemble sans en faire de trop. C’est parfaitement remarquable sur les applaudissements par exemple ou les voix: aucune sifflante mais des voix qui restent sur le côté lumineux sans excès de brillance.
Pour ce qui est de l’image sonore c’est pour moi le vrai point faible de ces intras. Je l’ai trouvée très écrasée d’avant en arrière difficile de différencier quoi que ce soit en profondeur. Sur un enregistrement live de Johnny au stade de France on pourrait croire que ça se passait à l’Olympia ou à la Cigale. Rien qui rappelle la taille du lieu ni qu’il soit en plein air. L’écoute est très frontale, très proche sans véritable distance avec les instruments.
Je me rappelle avoir écris qu’avec les Flamenco on avait l’impression d’être au milieu des instrumentistes. Avec les Anole on les a juste devant , collés de manière très frontale et sans avoir de véritable distance avec la musique, sans non plus arriver à bien percevoir d’espace en profondeur entre les instruments.
Et malgré ces critiques c’est une paire d’intras qui a quelque chose d’attirant, plus difficile à décrire, qui caresse l’oreille dans le sens du poil. Je les ai sur les oreilles depuis ce matin et ne les ai pas retiré tant ils donnent envie de re visiter un peu mon répertoire musical.
De manière globale et sans rentrer dans l’analyse ce sont des intras généreux et qui savent donner ce que l’auditeur recherche: une belle illusion musicale.
Je vais maintenant essayer les jumpers dans différents modes et reviendrai pour compléter ce petit retour.