J’ai voulu donc me faire ma propre opinion et ai contacté Elohim d’élite diffusion via TN qui moyennant un petit chèque de caution m’a laissé repartir avec le précieux sous Le bras.
Je n’avais aucune idée du tuning de ce casque. J’avais juste discuté quelques minutes avec Elohim du seul casque que je connaissais: le Meze 99 que je trouvais basseux. Il m’a confirmé que c’était un peu la patte Meze et que je retrouverai ce cotes basseux et disont chaleureux sur l’empyrean.
Concernant le déballage, les câbles, Pads, valise de transport et autres le très complet retour de Jacko sur HCFR l’a fait mieux que je ne saurais jamais le faire et vous pouvez consulter ce retour via le lien:
https://www.homecinema-fr.com/test-hcfr ... -empyrean/
Juste un aparté pour saluer le système d’aimants fixant les Pads et qui permet de passer d’une paire à une autre avec une facilité déconcertante.
Le câble utilisé était le stock et les connecteurs sont commun à Kennerton ou Audeze:
Le câble stock était terminé en Jack 6,35 et en amplification j’ai utilisé essentiellement l’Auris HA2 afin de pouvoir faire des comparaisons avec d’autres casques facilement.
Tous mes tests on été fait sur cette égalisation proposée par Alphatak:
et en utilisant donc Roon.
1/ le confort.
Je le situe dans la moyenne et pas aussi exceptionnel que j’ai pu le lire dans certains tests. Je n’ai utilisé pour mes essais que les Pads en cuir. J’ai trouvé que dans mon cas le clamping empêche d’oublier ce casque. Il est bien équilibré mais son poids et son clamping le placent pour moi nettement derrière un Hifiman HE1000, un Susvara, un ADX 5000 ou un Stax et nettement devant un Odin et ses successeurs.
Il tient bien en place et les mouvements de la tête ne changent pas son positionnement.
2/ Les écoutes
Comme pour le Mysphere, je l’ai décortiqué instruments par instruments avant de passer à du multi instrumental.
Pour la contrebasse:
Le violon:
Le piano
Sur le piano apparaît néanmoins l’un des avantages/inconvenients de ce casque: l’extrême sensibilité à la qualité de l’enregistrement. Tous les effets de console sont grossis à la loupe et les enregistrements qui jouent trop de la réverbération par exemple son difficilement audibles. En voici un exemple typique:
La flûte:
Le hautbois et le basson:
La guitare:
Enfin les applaudissements sont plus étouffés et claquent de manière plus sourde que sur l’utopia. J’ai essayé cet enregistrement sur le 1000SE et je pourrais faire les mêmes critiques concernant la voix, l’accompagnement et les applaudissements.
La musique de chambre :
J’ai vraiment écouté de tout, des sonates piano violon, piano violoncelle, des trios, quatuors, quintettes, sextuors et octuors.
Sur le classique et la musique de chambre en particuliers le Meze est vraiment à l’aise. L’image n’est pas celle d’un Susvara ou d’un V2 sur des live notamment. Il nous place plus prêt de la scène. Par contre l’image de la scène me semble meilleure avec une vraie profondeur perceptible alors que les Hifiman sont plus confus pour moi.
J’avais lu certains avis faisant état d’une confusion sur du multi instrumental: je ne l’ai pas constaté sur des enregistrements de qualité. Par contre sur des enregistrements moyens comme ceux ci par exemple:
La musique concertante:
Si ils le sont c’est probablement ce que j’ai entendu de mieux avec le Mysphere 3.2 dans la reproduction de grandes formations orchestrales. Il déploie un image très large, profonde et aérée. La cohésion de l’orchestre est la et les différents groupes instrumentaux biens perceptibles au sein d’une masse orchestrale qui s’étale dans tous les plans majestueusement. Les solistes sont, comme au concert, bien mis en valeur, sans être en avant. Les montées en puissance de l’orchestre se font avec une dynamique et une ampleur rarement constatées au casque. La douceur associée à la précision, à la richesse des détails et à la respiration de l’orchestre donnent des écoutes d’une rare beauté sans aucune fatigue auditive. Le casque, même sur les passages les plus complexes se promène sans difficulté, ne produit aucune distorsion même à niveau plus élevé, la réserve de puissance est palpable comme au concert et les silences sont assourdissants.
La musique symphonique:
On a l’impression que plus le message est complexe meilleure est la restitution. Il suffit d’écouter le live de la 15eme symphonie de Shostakovich pour s’en convaincre. Dans le premier mouvement les coups de timbales font sursauter et bloquent la respiration, le jeu des violoncelles et des contrebasses sont parfaitement distincts, le jeu des vents et des cordes qui se répondent du tac au tac est parfaitement rendu, les cuivres, les vents, les cordes et les percussions se mélangent sans jamais se confondre. L’étagement en profondeur est parfait avec des coups de timbales venant de loin, en haut à gauche, des contrebasses plus prêt et à droite, la masse des violons et alto devant, bois et cuivres derrières.
La puissance retenue de l’orchestre est palpable, bref c’est très beau.
Les voix:
Sur l’enregistrement de Carla Bruni je trouve la voix moins sensuelle, moins transparente et moins charmeuse que sur le Mysphere.
Même impression sur Dylan ( blowin in the wind) et toujours en me souvenant du Mysphere et relisant ce que j’avais écrit. Moins de contours, moins de grain, des aspérités plus lissées et une voix moins charnelle et plus mate, moins présente.
Sur Al Jarreau l’impression est identique le côté transparent, le grain de la voix et son détourage que j’avais beaucoup aimé sur le Mysphere manquent un peu ici.
Sur Fischer Dieskau toujours la même impression et j’obtiens quelque chose qui me satisfait mieux avec l’utopia ou l’ether2 par exemple.
Sur les saisons de Joseph Haydn l’introduction musicale est de toute beauté, parfaitement posée, ça coule sans difficulté avec un équilibre tonal et une crédibilité auxquels j’adhère à 100%.
Les voix cette fois sont plus convaincantes et l’écart se resserre avec Utopia ou Ether 2. Les cœurs eux sont très beau avec une image qui participe grandement au résultat auditif.
Les voix de manières générales sont plutôt en retrait par rapport à ce que l’on a l’habitude d’entendre, parfois même un peu trop. Si l’accompagnement est complexe et multi instrumental elles ont parfois du mal à se frayer un chemin jusqu’à nos oreilles.
Le Jazz:
Il n’a aucune limite en bas et le registre grave est vraiment son domaine de prédilection mais pas seulement.
J’ai entendu avec ce casque des contrebasses ou des guitares basses qui méritent leur nom. C’est ample, détaillé, dynamique et profond à la fois. L’équilibre de la contrebasse ou de la guitare basse me semble pour une fois être restituée avec un bon rapport des forces en présence.
J’ai toujours été impressionné par l’ampleur du son d’une contrebasse sur une petite formation de jazz. Ça ferait trembler les vitres.
La plupart des casques arrivent à imiter la dynamique et les timbres d’une contrebasse mais rarement son volume sonore et son ampleur. Le Meze est celui je trouve qui s’en rapproche le plus.
J’ai écouté le sax de Sonny Rollins sur ce célèbre album, on imagine mal ce qui pourrait être amélioré, aussi bien sur le sax que sur la batterie ou la contrebasse.
A quelques exception prêt ( higelin, M, bashung) je trouve que les voix passent difficilement voir même très difficilement (joe Cooker ou Bruce springsteen pour ne citer qu’eux). Elles sont pour mes goûts trop en retrait, trop diluées dans le reste, pas assez détourées et riches en détails et en timbres, trop linéaires, trop neutres. Si l’on rajoute à cela la qualité de la prise de son pas toujours irréprochable: Peter Gabriel, Joe Cooker, Aretha Franklin par exemple on peu rapidement se retrouver avec une reproduction qui manque sérieusement d’aération, de détails et de résolution. Sur ces enregistrements je suis systématiquement repassé à chaque fois sur l’utopia que je considère un peu comme mon étalon. Force est de constater qu’il s’en sortait souvent pour ne pas dire à chaque fois mieux.
Conclusion:
Il est difficile d’avoir un avis tranché et définitif sur le Meze empyrean tant il est capable du meilleur comme du moins bon.
Concernant son tuning je pense ne pas trop me tromper en disant qu’il s’agit plutôt d’un casque descendant.
Si l’on se concentre sur son registre grave c’est un casque qui dans ce domaine sait tout faire bien et le plus souvent très bien. Le registre grave est à mon avis le gros atout de ce casque.
L’empyrean me semble excellent sur des instruments acoustiques qu’il s’agisse de musique classique ou de jazz.
Ce casque est très sensible à la qualité des prises de son et des enregistrements.
Un de ses gros point noir pour moi est le traitement des voix qui se retrouvent souvent en retrait, effacées et maltraitées sur les critères qu’il faudrait valider pour que ces voix soient crédibles et vivantes.
Un de ses gros atouts est son image. Pas la plus vaste mais un bon compromis entre sa taille et la définition des instruments qui interagissent dans cette image. Une image à mi distance entre un Susvara et un Utopia mais avec une définition, une résolution, une rapidité et des qualités tonales plus proches de l’utopia que du Susvara.
Des différents casques que je lui ai opposé c’est le HE1000SE que je trouve le plus proche.
Le SE est plus montant avec une extension des aigus qui parfois me gêne sur des cymbales ou des voix par exemple.
Le Meze a un registre grave plus impactant, descendant plus bas et plus rapide.
De manière générale le Meze est plus dense et plus consistant que le SE.
Tous deux on une reproduction qui charme et caresse l’oreille dans le bon sens. Ils sont tous deux fluides, musicaux et agréable à écouter.
Reste à poursuivre mes écoutes pour confirmer ces premières impressions.
Les +:
- L’image sonore
- la qualité de reproduction des instruments acoustiques
- L’absence de fatigabilité à l’écoute.
Les -:
- clamping et poids qui n’en font pas pour moi un casque véritablement confortable.
- la reproduction des voix
- l’extrême sensibilité à la qualité des enregistrements
- livré avec un seul câble ( terminaison au choix à la commande je crois)