Bonjour à tous,
Avec du retard, voici mon compte-rendu sur le Magni que j'ai posté sur le forum Musique O Casque (MOC) et que je tiens à partager ici. J'ai modifié ma conclusion car avec le recul, elle m'a paru un peu rude. J'avais posté quelques messages supplémentaires sur MOC pour tempérer mes propos.
Avant tout, je tiens à remercier Pierre pour ce prêt. On ne le dira jamais assez mais nous avons une chance inouïe de pouvoir tester du matériel haut de gamme sur une simple demande. Encore merci à lui !
Pour ce qui va suivre, je précise que j'ai comparé le Magni au Thror. Cela n'a que peu d'intérêt diront certains mais je n'ai que ce casque à disposition. Par ailleurs, on pourrait légitimement se demander pour quelle raison je souhaitais écouter le Magni, alors que j'ai trouvé mon bonheur avec le Thror, et bien tout simplement parce que j'envisage peut être de passer sur une configuration entièrement nomade et que le choix d'un casque fermé et bien moins cher (Aucune appréhension si je dois le trimbaler à droite et à gauche) s'impose.
En bref...
L'aspect général :
Esthétiquement, je le trouve réussi mais c'est un critère purement subjectif. On retrouve les matériaux chers à la marque à savoir le bois, le métal et le cuir mais également quelques éléments en plastique qui ne dénaturent pas son charme. L'ensemble à l'air robuste mais j'émets néanmoins une réserve sur le bandeau de soutien et son flocage dont la qualité est inférieure à celui du Thror. A voir, à l'usure…
Le confort :
Le port du casque est confortable. Le nouveau système de Kennerton est efficace. Il s'adapte instantanément à la tête de sorte qu'aucun réglage n'est requis. Cela devrait plaire aux détracteurs de la marque. D'ailleurs, la question se pose sur le devenir du système qui équipe le Vali, le Thridi et le Thror.
La puissance :
Je ne suis pas certain que les caractéristiques fournies par la marque soient justes. Je pensais qu'un smartphone pouvait aisément le driver mais ce n'est pas le cas. Avec un ami, nous l'avons branché sur un Samsung S8. Au volume maximum, le niveau sonore est tout juste acceptable.
L'isolation :
Elle est correcte sans être folle. Vous ne devriez pas trop déranger votre voisin si vous écoutez la musique à volume modéré.
Le câble :
Le gros point noir du Magni. Il est rigide et occasionne des bruits de frottement. Il faut éviter de trop remuer pour éviter ces désagréments. Dommage...
Les écoutes...
Le matériel :
- Ampli/Dac : Chord Hugo 2
- Source : Bluesound Node 2 avec QOBUZ en streaming (Qualité Cd et plus, of course!)
Les albums sélectionnés :
C'est l'album principal avec lequel j'ai réalisé mes écoutes. C'est un album que j'adore et que je connais par coeur pour l'écouter régulièrement depuis environ 2 ans. Il réunit suffisamment d'éléments pour se faire une idée d'un casque, en tout cas, selon mes critères. Il s'agit d'un album essentiellement instrumental. Les titres peuvent être rythmés avec un florilège d'instruments mettant en scène de la guitare, du violon, de la flûte, tout un tas de percussions avec quelques fois de l’électronique mais ils peuvent également être très doux et faire la part belle à un ou quelques instruments. C'est vraiment un album que je conseille comme toute la discographie de Jesse Cook d'ailleurs. Foncez !
Outre la très belle voix de l'artiste, j'ai sélectionné cet album pour le titre « Tiny Alien » dont les « sifflantes » ou les « Sssss » sur le refrain me faisaient souffrir les oreilles sur mon premier casque, le Dharma.
Comme pour la belle Katie et pour enfoncer le clou sur ces fameuses « Sifflantes » avec le titre « Riverside ».
Un genre musical qui n'est pas sans rappeler celui de Jesse Cook et ses influences latines mais sublimé par la voix envoûtante de la charmante brésilienne. J'aime tellement sa voix qu'il m'arrive d'écouter cet l'album rien que pour l'entendre !
Toujours pour les voix. Je remercie grandement un membre de TN pour cette découverte. Je ne me souviens plus de son pseudo mais il se reconnaîtra. Un peu plus de 20 minutes de bonheur où on est littéralement transporté dans un autre monde !
Il me fallait une voix masculine et j'aime écouter les chansons espiègles et pleines de poésie de notre artiste français. Indémodable !
Juste pour la sublime reprise de « My Immortal », dernier titre de l'album. Beaucoup d'émotions !
Un peu de douceur dans ce monde de brutes ou l'inverse... Magnifique album qui reprends des titres à la sauce rock/hard rock/métal avec la touche Rudi Pell. Merci à Pierre pour cette découverte !
J'ai bien entendu écouté d'autres titres et albums que ceux présentés ici. Certains remarqueront que j'ai omis des genres musicaux comme par exemple le classique. C'est volontaire de ma part car il s'agit de genres que j'écoute peu et je ne pense pas avoir la légitimité nécessaire pour en parler convenablement.
La signature sonore globale :
Que les aficionados de la marque à la chauve-souris soient rassurés, on est à la maison en ce qui concerne la signature sonore. Néanmoins, le Magni sonne légèrement plus clair que le Thror.
Il est également très précis. Chaque instrument est très bien positionné et délimité dans l'espace mais manque un peu de relief. Là où vous pouvez aisément tracer les contours d'un instrument avec le Magni, vous pouvez également en dessiner les formes avec le Thror.
Dans son ensemble, c'est un casque équilibré même si certaines fréquences sont mises en avant et peuvent parfois être envahissantes. Je n'ai pas suffisamment d'expérience et de connaissance pour vous donner une plage de fréquences précise mais d'un point de vue instrumental, je pense notamment aux cymbales qui nous font savoir qu'elles sont bien présentes. Sur des titres comme « Once » de l'album « One World », elles empiètent sur la guitare de Jesse Cook. Dans un autre registre, sur le titre « The Temple of the King » de l'album « The ballads III », elles flinguent le solo d'Axel Rudi Pell. J'ai également été surpris sur le titre « My Immortal » de Lindsey Stirling où il faut que le violon monte dans les aigus pour se détacher du piano.
Pour finir, le Magni est plus dynamique et a un peu plus de punch que le Thror.
La scène sonore :
Aucune frustration à ce niveau par rapport au Thror. Je trouve celle du Magni quasi équivalente donc assez large sans être au niveau des meilleurs. Je n'ai aucune expérience d'écoute sur des casques fermés alors je ne pourrai pas vous dire la différence qu'il peut y avoir avec un casque ouvert. En tout cas, rien ne m'a paru sortir de l'ordinaire avec le Magni sur ce point.
Les basses :
Elles sont mises plus en avant sur le Magni. Elles sont plus impactantes dans le ressenti physique, plus « Boomy » en quelques sortes, mais sans sombrer dans la caricature et c'est plutôt agréable. Attention, on est loin d'un casque « Basseux » !
Les médiums :
Pas grand-chose à dire sur ce point si ce n'est qu'ils sont beaux, tout simplement. On est chez Kennerton.
Les aigus :
Ils peuvent parfois être un peu dur et rugueux. Je l'ai notamment ressenti sur certaines notes de guitares sur le titre « To your shore » de l'abum « One World » ou sur le violon de Lindsey Stirling. En revanche, aucun problème de "Sifflantes" sur les titres de Katie Melua et Agnès Obel. Néanmoins, on se situe tout juste à la limite du supportable en ce qui me concerne, au delà, ça coince. A mes oreilles, le Magni constitue un véritable point de repère sur cet aspect.
Les timbres :
C'est sans nul doute, en tout cas pour mes oreilles, la grosse différence qu'il y a entre le Magni et le Thror. Je ne parlerai pas de « gouffre » entre les deux, même si le ressenti et les termes employés en audiophilie peuvent parfois être hyperboliques pour reprendre les propos d'un membre de MOC, mais l'écart est bel et bien là. On passe du joli avec le Magni au sublime avec le Thror. Les timbres sont beaucoup plus riches, texturés, profonds, amples et naturels sur le Thror alors qu'ils peuvent paraître plats et « numériques » sur le Magni.
Les voix :
Elles sont magnifiques, charnelles et incarnées sur les deux casques bien qu'elles semblent plus naturelles et profondes sur le Thror. J'ai l'impression que Kennerton excelle dans ce domaine.
Conclusion...
Pour être honnête, je ne peux pas dire que l'écoute du Magni m'ait particulièrement marquée mais c'est parce que je possède le Thror, mon end-game, qui me procure toujours autant de plaisir après un an d'utilisation.
Outre son câble, je lui reprocherai surtout son léger manque d'équilibre qui se traduit par certaines fréquences mises en avant et qui parfois, selon le genre musical que l'on écoute, peuvent frustrer l'auditeur.
Pour le reste, le Magni n'a pas à rougir de ses performances qui se rapprochent de celles de son aîné et quand on voit le prix auquel il est affiché, c'est remarquable.
Voilà mon modeste compte-rendu sur ce casque. J'emploie le mot "modeste" car je n'ai pas l'expérience de la plupart des membres de ce forum. J'espère néanmoins qu'il vous aura donné un petit aperçu.
Amicalement
Emile