[Feedback]GERMAN Maestro GMP 435s W : Back to the Future...
Publié : 10 nov. 2015 21:04
Feedback d'un casque hors norme que Marty aurait certainement apprécié porter...
et comme toujours, quelque chose de plus complet dans ma signature
Prix Public : 225€
Boutique officielle : http://www.german-maestro-shop.de/epage ... Categories
Spécifications officielles :
* Type : circum aural (ouvert) , mousses en simili cuir (41-6086)
* Pression : ~ 3 N
* Haut-parleurs: 58 mm , diaphragme propriétaire « Sandwich »
* Réponse: 20 Hz - 27 kHz
* Distorsion (THD): 0,05% 1mW/1KHz
* Impédance : 35 Ω
* Puissance d’entrée : 100 mw
* Sensibilité : 102db
* Câbles : câble avec partie spiralé 3m, jack 3,5mm
* Accessoires : adaptateur jack 3,5 / 6,35mm plaqué or
* Optionnel : mousses en velours (41-6086)
Avant d'entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de préciser qu'il faut absolument avoir fait allemand première langue pour pouvoir apprécier toutes les subtilités que peut nous offrir un casque GERMAN Maestro.
Auquel cas, vous n'entendrez qu'un brouhaha infâme d'une pseudo mélodie de Julius Klengel, interprétée à l'aide d'une contrebasse et d'un strudel.
C'est comme ça.
Aperçue de loin par un myope ayant perdu ses lunettes durant un temps aussi brumeux que pluvieux en 1962, sous le nom de MB Microfonbau,
GERMAN Maestro, en tant que tel, existe depuis 2008.
Leurs technologies et la fabrication entièrement manuelle de leurs casques (hors 3-Series) sont restées en Allemagne, sur le lieu historique à Obrigheim,
soit à 1600km de Brasov, commune où vécu non loin de là le compte Dracula.
C'est une des raisons pour lesquelles on peut retrouver fièrement le logo "Made in Germany" sur ces produits,
avec le drapeau et toutes ses belles couleurs, bien entendu.
La marque est peu visible chez nous. C’est loin, Obrigheim, même si on essaye. De fait, je l'ai connue un peu par hasard,
sur les présentoirs de démo à CD audio chez Cultura et Amazon en recherche coup-de-bol-2hduMat-jeNeSaisPuCeQueJeCherchais.
Attiré malgré moi par ce coté "..Deutche Qualität.." mon subconscient d'épagneul breton m'a tout de suite stoppé :
"Achtung !!!! das ist eine größe opportunité zum testiert diese käßke...schnell !!!.."
Et c'est comme ça que depuis près de deux ans, avec mon bâton de pèlerin et lorgnant en permanence sur leurs modèles,
je suis parti dans cette quête obsessionnelle : en acquérir au moins un, aussi spécial et rustre qu'il puisse paraître.
Je suis comme ça : un jour, j'aurais aussi un Sphynx !...pour le plus grand bonheur de Madame...
Car oui, leurs modèles sont très particuliers, surtout niveau design : on les aime ou on ne les aime pas.
Ceci fait qu'un GERMAN Maestro peut se reconnaître entre mille casques : ces plastiques striés, ce look presque militaire des années 80/90,
qui finalement reste assez intemporel, tout en faisant vieux, mais pas trop, mais si, mais non...rhaaaa....je meurs...
Pourtant, la série des GMP-4xx dénote. Juste un tout petit peu, suffisamment pour plaire.
J'imagine très bien la scène de débriefing pour la conception même du casque :
**Techniker Jürgen!!
- Ja !! mein chef-de-Project Gerhardt !!
** ….notre jeuneße veut écouter de la muzik de Qualität. De quoi dißpose-t-on ßous la main pour faire un bon käßke?
- De plaßtike, chef-de-Project Gerhardt!
** Flütte!...et ß'est tout???
- Oui..et de bouts de fißelle...
**Ach...midi! le temps de manger mein ßandwich, et j'aurais peut-être eine idée en revenant...
Ainsi naquit le concept du GMP4xx, avec ses membranes en sandwich et le système Cardamatic...
Allant plus sérieusement dans ma recherche, je me suis aperçu que son design existe au moins depuis près de 25 ans...
tout en douceur, telle une odeur non souhaitée se glissant par les narines au moment où l’on s’y attends le moins,
GERMAN Maestro se modernise, sans toutefois bousculer ses codes : quelques couleurs timides par-ci par-là (noir, gris, gris plus clair, noir plus foncé...toussa toussa)
et nous voici finalement sur un GMP 435s, tout de blanc vêtu. Ouep. Disons que ce moment a été un peu une « Zlip’s Fest » en quelque sorte, chez GM.
Modèle haut de gamme, c'est la version basse impédance d'un GMP-400,
ce qui lui donne une compatibilité maximale avec tout type d'appareil audio, pourvu qu’il y ait un trou...
Parlons du packaging : sobre, il est recherché et fourmille de détails. La marque est imprimée en glossy sur toute la boite,
et des fois qu’on l’aurais oublié un peu trop vite, un petit sticker de sécurité "GERMAN Maestro" est là pour le rappeler,
ce qui donne tout de suite cette petite touche « d'excellence » au produit, sans le coté trop « relou » comme le disent si bien les jeunes.
Au centre, un triangle de stabilisation s'avère très utile pour y stocker par exemple ses mousses additionnelles si achetées en option,
voir une part non négligeable d’Allgäuer Emmentaler, des fois qu’on souhaiterais casser la croûte en parallèle.
Mais que retrouve-t-on dans la boite finalement ? Le casque, son adaptateur 6.35 à visser, un petit feuillet sur lequel on peut lire
les spécifications de tous les modèles en vente avec une note explicative concernant l'utilisation de l’adaptateur 6.35...et c'est tout !
Si j’apprécie cette simplicité et la salue, j'aurais également apprécié avoir un listing des accessoires disponibles (rien que les mousses par exemple),
voir des conseils d'entretien pour ceux fournis ou la façon de nettoyer le casque : dès fois que j'aurais l’idée brillante de le faire à l'eau de javel doublé d’ammoniac,
on n'est jamais trop prudent...
Sorti de sa boite, le GMP 435s m'a surpris par sa légèreté. Moi qui le pensais fait à partir d’acier et titane, surmoulé au goudron blanchi à la chaux,
je réalise avec stupeur qu’il est presque exclusivement réalisé en plastique. Fichtre, un mythe s’écroule.
Mais la finition est si précise qu'elle renvoie une sensation de robustesse, et je pense ne pas me tromper.
On me chuchote très fort qu'il faudrait mettre éventuellement ma théorie en pratique, ce à quoi je réponds catégoriquement : NEIN !!!
Vient ensuite la couleur blanche qui est, pour ma part, une réussite : l'évolution du produit, sans altérer l'esprit de la marque.
Une autre façon assez polie de dire « bah...on n’avait que ça..... »
Partant du bas, la fiche jack, elle est comme je l'imagine : pratique et robuste, capable de transpercer un bœuf lorsqu’elle est en 6.35, mais surtout
initialement en 3.5, plaquée or, tout en restant moderne. Pourtant, comme la majorité du casque, son design a lui aussi près de 25 ans, et pourtant,
ça ne se voit pas, en particulier si l’on ferme les yeux et que l’on regarde ailleurs. Je l’ai testé pour vous, et je vous le garantis : ça marche !
Concernant le fil
Plus haut, le câble part en spirale sur 5cm pour limiter les risques d'arrachement, juste en dessous d'un splitter en Y qui me semble vraiment indestructible.
On arrive enfin au écouteurs : on notera que le système Cardamatic n'a pas pris une ride. En terme de confort et d'utilisation,
il n'a pas d'autre choix que de s'adapter parfaitement à la tête de l'utilisateur (et dieu seul sait combien il est difficile de s’adapter à la mienne).
Peut être absorbe-t-il aussi certaines vibrations, dévie une partie du spectre spatio-temporel aigu et donne de la précision au rendu sonore, je n’en sais rien.
Ce qui est sûr, mais sans lien avec ce qui précède, j'ai été surpris de constater que les indications de sens L & R sont aussi identifiables en "braille" !
Ça m’a donné l’idée de faire la même en morse, avec des écouteurs clignotants. Tutut !! et pourquoi pas ?
Si l'on pousse jusqu'à l'arceau, il est comme le reste, d'une grande simplicité et praticité. Mais il n'est pas seul, le bougre :
doublé d'un bandeau inférieur mobile (réglage à crans) en simili-cuir très fin mais suffisamment large, il permet un soutien optimal par la répartition du poids sur l'ensemble du bandeau.
Le revers de ce système est qu'à chaque fois que l'on va chausser le casque (mes pieds ont aussi le droit à une écoute de qualité, eh alors?) un peu plus vigoureusement,
il peut arriver que l'arceau se dérègle de quelques crans, sans rien dire, comme s’il le faisait exprès. Et s’il y a bien une chose qui a le don de me mettre hors de moi,
c’est tout à fait ça. Du coup, pour me détendre, je m’écoute un morceau...
Chipotage et Design : effet rétro garanti avec la plaquette noire en plastique et inscriptions argentées reprenant le logo de la marque.
Même les vis qui semblent anodines sont utilisés à bon escient et donnent cette petite touche de couleur appréciable.
Les plus pointilleux d’entre vous auront peut-être aussi remarqué que le tour assez fin englobant les écouteurs présente exactement 12 minuscules cercles,
gravés dans la masse, et presque invisibles : encore un signe évident laissé par les anciens astronautes...
Concernant les mousses, d'origine sont fournies celles en genre-c’est-du-cuir. Me rappelant de loin celles d'un Fostex T50RP sur la forme,
elles sont un peu moins douces au toucher. Leur chauffe (il y en a forcément une) reste vraiment anecdotique au regard du confort général qu'elles délivrent.
Pour exemple, impossible pour moi d’anticiper en y faisant cuire un œuf durant mes sessions d’écoute, ou réchauffer un plat de lasagnes, non.
Celles en velours sont à contrario bien connues : GERMAN Maestro se fournissant chez le même fabricant que la plupart de ses homologues allemands,
il y a de fortes chances que ça soit exactement les mêmes, et comme m’a à juste titre affirmé un vendeur sur une plage de Tunis à ce propos :
« it’s the same...but it’s different... »
Question confort, je trouve juste qu'elles manquent un peu de douceur et j’espère (ou plus exactement je prie) qu’un jour,
on aura le droit à celles du DT770 qui sont, pour ma part, « la référence » en terme de mousses velours et de confort.
Sinon, pour démarrer mes tests, j'ai préféré jouer la carte de la sécurité en optant pour le combo gagnant : currywurst, bretzel, un apfelschorle,
mon FIIO X3 II, et c'est parti pour plusieurs jours.
Ma première écoute avec les pads en simili-cuir a été une révélation : ce casque est une vraie perle, comme le soulignait d'avance sa couleur.
Un son que je qualifierais de juste : ni trop, ni trop peu, sur n'importe quel morceau. Détaillé, jamais agressif, les voix et les instruments sonnent de façon naturelle.
On entend tout, sans aucun excès, au contraire de certains casques orientés studio par exemple : sans rentrer dans la dureté de l'analytique tout en profitant d'un maximum de détails,
on est vraiment au cœur de la musique. Et comme il est possible de s'en douter, les mauvais enregistrements ne seront pas pardonnés. Les mauvais chants non plus.
La spatialisation est comme je l'ai rarement entendue : les sons sortent de partout, se faufilent et se cachent, puis nous surprennent, "tel un petit chat.... ".
C'est flagrant sur de la techno alternative (Thomas Rubeck par exemple) où l'on peut capter énormément de nuances. Qui a dit que la techno était une musique de « défonce-man » ?
Comme pour la première fois où j'ai redécouvert mes morceaux grâce à mes tout premiers intras (des Shure E2C, il y a de ça 10 ans maintenant),
je redécouvre avec le GMP435s toute ma collection : je suis en permanence surpris par des tas de sonorités que je n'avais pas entendues avant et qui arrivent de nulle part,
tapies dans l’ombre depuis des années et qui n'attendaient plus que le bon moment pour s'exprimer.
Appréciant les basses (sèches, avec beaucoup d'impact), je reste par moment un peu sur ma faim (même le currywurst n'arrange rien).
Cela dit, je me rends vite compte qu'elles sont bien présentes et sonnent juste, que ça ne déborde pas, et c'est ma joie....
Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à monter très légèrement le son pour profiter au mieux de tous les détails que peut nous offrir un GMP 435s,
en particulier avec les mousses en simili-cuir, au grand dame de notre entourage...
Modèle ouvert avec de gros écouteurs, du haut de ses tout petits 35 ohms et son câble de 3 mètres, difficile de l'imaginer se produire en public !
Le son (ce filou..) en profitera dès lors que vous aurez le dos tourné pour se faire la malle, mais rattrapé aussi sec plusieurs mètres après, par tout votre entourage.
Je le verrais donc plutôt destiné à un usage sédentaire, mais rien ne nous empêche de l'utiliser avec un DAP Hi-RES dans toute la maison (sa légèreté aidant),
et pas uniquement dans un fauteuil en cuir marron, la boule à zéro, un persan et son humeur si joviale dans les bras, la grosse bagouse au doigt, hein....
En tous les cas, le plaisir d’écoute est permanent, et je n'ai jamais eu de fatigue auditive. Je l’ai juste feinte lorsque l’on me demandait de sortir les poubelles,
ou faire la vaisselle, j’avoue. De même niveau confort, le système d'arceau ou le Cardamatic s'ajustent parfaitement.
Et si on ajoute à ça des écouteurs qui pivotent également de quelques petits degrés à l'horizontale, oui, c'est un casque qui peut s’écouter durant des heures.
Ma seconde écoute avec les mousses en velours est clairement ma configuration de référence : tout se joue dans la subtilité. Encore un peu plus de précision dans les détails,
des sons plus nets...et pour le coup, des basses que j'ai trouvées un peu plus percutantes à mon goût : ne pas avoir pu essayer ce GMP-435s avec ces mousses-là,
je serais quand même passé à coté de quelque chose.
Conclusion :
Le GMP 435s White est un casque hors norme : sur un design intemporel, on sent qu’il a été pensé dans les moindres détails. Tandis que d'autres casques nécessitent de la matière noble pour s'exprimer,
chez GERMAN Maestro on se contente de choses simples utilisées avec précision et pragmatisme pour obtenir de la qualité.
Le son est d'une justesse exemplaire, tout en assurant une écoute de longue durée grâce notamment au bandeau large et au Cardamatic.
Les amateurs de neutralité et de détails seront servis. Avec cette version blanche, GERMAN Maestro a su apporter une véritable touche de fraîcheur qu'il manquait à leur modèle.
Le GMP 435s est un casque versatile que je ne n'hésiterais pas à qualifier d'audiophile, conçu pour durer, pour tous, et pour toutes !
Et pour moi, un véritable coup de cœur en cette fin d’année qui approche !
Et juste à titre d'information, la courbe que j'ai pu relever entre un Sennheiser HD-800 (bleue) et un GMP 435s (rouge)