[retro-test] AKG K242 HD
Publié : 07 août 2018 15:27
AKG K242 HD
Rétro-test d'une valeur sûre (et extrêmement rare)
Intro
AKG, voilà une marque qui possède une excellente réputation aussi bien chez les professionnels que dans le cœurs des audiophiles. C'est le pendant Autrichien d'un Beyerdynamic en Allemagne ou encore Audio-Technica côté Japon.
Malheureusement, la marque n'a aujourd'hui plus rien d'Autrichien. Après son rachat en 2016 par Harmann, c'est désormais juste une marque du groupe Harmann et les usines autrichiennes ont été définitivement fermées. Dommage pour une marque créée en 1947 qui fut (comme d'autre) un des pionniers du monde de l'audio.
Mais tout n'est pas noir, la marque perdure, continue d'innover et bénéficie toujours de son expertise assez impressionnante. Cette expertise à permis à AKG de créer des modèles de casques (et de micro) très emblématique comme le K1000 ou dans une moindre mesure le K701.
Un des plus grands succès de la marque a été le casque de studio K240. Un modèle ouvert bon marché à destination des professionnels qui bénéficiait d'excellente performance sonore. Un peu à la manière d'un Beyerdynamic DT880. En 2008 la marque sortait une révision du K240 nommé K240 MkII et dans le même temps un modèle plutôt destiné au marché grand public le K242 HD. Les deux casques ne différent que par la couleur, le câble (non détachable sur le K242 HD) et les pads en velours alors qu'ils étaient en simili-cuir sur le K240 MkII. En revanche, les transducteurs, les coques et surtout la qualité de son, sont identique.
Alors que le K240 MkII est toujours produit, ce n'est plus le cas du K242 HD. Sa production a été arrêté en 2013. Il est donc aujourd'hui très compliqué d'en trouver.
Nous voici en 2018, et après 10 ans, ce casque est-il toujours dans le coup ? C'est ce que nous allons voir.
Packaging et confort
Le casque arrive dans une simple boîte à rabat en carton. Comme pour la plupart des casques « pro » d’AKG petit budget, le strict minimum est fourni. Une notice de garantie, un adaptateur jack 6.35mm vissable et c’est tout. Pas de pochette de transport, pas de pads de rechange. C’est un peu léger, mais comme le casque ne coûte que 120 € on pardonne aisément à la marque ces détails.
Le K242 HD possède une livrée beige et anthracite très agréable, avec un petit côté « vintage ». Le design est commun a de nombreux casque de cette « période » (K601, K701, K240, K702 etc…). Il possède le système de doubles arceaux. AKG nous parle d’un système à « suspension ». C’est-à-dire que les tiges métalliques servent au maintien du casque et au « clamping » tandis que le bandeau en similicuir est rattaché aux tiges par un système à élastique. Le casque n’a donc pas de réglage, il s’ajuste automatiquement. Il en résulte un port très agréable. Le casque est en plastique (le cerclage en métal est juste décoratif), il est donc très léger. Le poids est bien réparti et on ne remarque aucun point de pression au niveau du crânes. Les pads sont un peu moins confortables, le velours n’est pas très doux et la largeur des oreillettes donne un léger côté pince au niveau de la mâchoire. Cependant cet effet n’est pas très prononcé cela reste donc tout à fait supportable. Après quelques minutes on y fait même plus attention.
Seul petit regret, le câble non détachable.
Technique et Son
Le K242 HD est un modèle semi-ouvert, il utilise des transducteurs de 30mm exploitant la technologie « Varimotion ». Cette technologie permet d’avoir une membrane ayant une finesse variable. C’est-à-dire que le dôme est plus épais que la suspension afin d’avoir une meilleure rigidité et de limiter la distorsion.
Le diamètre de la membrane de seulement 30mm peut paraître un peu juste, mais AKG a compensé cela par un aimant au Néodyme et Fer. Tout le transducteur est enfermé dans une « capsule » comme pour les micros. (Les casques AKG sont directement dérivé des micros). Cette conception permet d’avoir un très bon impact. A relativiser cependant, la sensation physique est étrange, parfois on ne la ressent pas du tout. La réponse en fréquence est large, malgré la petitesse de la membrane.
A l’écoute, ce qu’on remarque en premier lieu c’est que c’est un casque plutôt chaud. Il possède un léger roll-off dans les aigus et un roll-off un petit peu plus important dans les basses. Il descend pourtant bas mais les basses sont un peu en arrière-plan. Cela fait penser à un Grado mais sans le côté piquant. Le casque n’est plus non plus du côté analytique.
C’est un casque qui s’écoute facilement. Il a cependant besoin d’une bonne amplification. Pas forcément d’une grande puissance mais d’un ampli de bonne qualité. Je l’utilise (comme avec tout mes casques désormais) un dac/amp Pro-ject Pre Box S2 Digital. Le K242 HD fait 55 ohms, donc une impédance très correct, par contre sa sensibilité n’est que de 91db il faut donc un ampli capable d’envoyer un peu de jus et linéaire dans sa réponse en fréquence. Le Graham Slee Bitzie, que j’apprécie beaucoup pourtant, donne de très mauvais résultat avec l’AKG.
Avec la Pre Box S2 on obtient une qualité de son à faire pâlir certains casques récents.
Album Heroes de Sabaton : Avec cet album, l’AKG s’en sort plus que bien ! Ce groupe de métal à des musiques assez chargées, pourtant l’AKG ne devient jamais brouillon, il garde une très bonne précision et un bon sens du timing. La quantité de détails restitués est tout à fait satisfaisante. On note aucune sibilance, ni aucun aigus piquant.
Liebestraum No. 3 in A-Flat Major, S. 541 / 3 de Lang Lang : Avec le pianiste de renommée mondiale, l’AKG s’en donne à cœur joie avec un très bonne restitution des harmoniques du piano. Je remarque cependant une dynamique légèrement inférieur à ce que je pensais. Certains passages « pianissimo » son légèrement trop fort. Mais cela reste du pinaillage.
[video][/video]
Tonight’s Not The Only Night / Paloma Faith : Avec cette musique, on remarque le point faible du K242 HD, le rendu des voix. Ici la voix de Paloma Faith paraît distante et manque de matière et de présence. Le reste de la musique est bien restitué dont une foule de petits détails. Dont un détail en particulier que je n’avais pas perçu jusqu’à maintenant. Lors de certains couplets, la voix de Paloma est secondée par un léger vocodeur. Un effet que je n’avais jamais remarqué.
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Conclusion
Pour terminer, le K242 HD est un casque qui pour moi est toujours dans la course et mérite qu’on s’y attarde. Le problème, c’est qu’en étant un casque n’ayant eu que peu de reconnaissance pendant sa commercialisation et n’étant plus produit depuis 5 ans. Il est introuvable. J’apprécie ce casque car c’est pour moi un objet de collection. C’est un casque que je possède depuis 6 ans maintenant et je ne pense pas m’en séparer.
Heureusement son frère jumeau, le K240 MkII (à ne pas confondre avec le K240 Studio) lui est toujours produit et trouvable à un prix absolument incroyable, environ 60 €.
Pour ce prix, vous avez un casque très confortable, possédant un qualité sonore et musical certaine !
Au final, c’est encore un cas qui démontre deux choses, les « nouveautés » ne sont pas forcément meilleures que les vieux trublions (les amateurs des Beyer DTxxx ne le savent que très bien) et le prix ne définit jamais la qualité sonore.
Rétro-test d'une valeur sûre (et extrêmement rare)
Intro
AKG, voilà une marque qui possède une excellente réputation aussi bien chez les professionnels que dans le cœurs des audiophiles. C'est le pendant Autrichien d'un Beyerdynamic en Allemagne ou encore Audio-Technica côté Japon.
Malheureusement, la marque n'a aujourd'hui plus rien d'Autrichien. Après son rachat en 2016 par Harmann, c'est désormais juste une marque du groupe Harmann et les usines autrichiennes ont été définitivement fermées. Dommage pour une marque créée en 1947 qui fut (comme d'autre) un des pionniers du monde de l'audio.
Mais tout n'est pas noir, la marque perdure, continue d'innover et bénéficie toujours de son expertise assez impressionnante. Cette expertise à permis à AKG de créer des modèles de casques (et de micro) très emblématique comme le K1000 ou dans une moindre mesure le K701.
Un des plus grands succès de la marque a été le casque de studio K240. Un modèle ouvert bon marché à destination des professionnels qui bénéficiait d'excellente performance sonore. Un peu à la manière d'un Beyerdynamic DT880. En 2008 la marque sortait une révision du K240 nommé K240 MkII et dans le même temps un modèle plutôt destiné au marché grand public le K242 HD. Les deux casques ne différent que par la couleur, le câble (non détachable sur le K242 HD) et les pads en velours alors qu'ils étaient en simili-cuir sur le K240 MkII. En revanche, les transducteurs, les coques et surtout la qualité de son, sont identique.
Alors que le K240 MkII est toujours produit, ce n'est plus le cas du K242 HD. Sa production a été arrêté en 2013. Il est donc aujourd'hui très compliqué d'en trouver.
Nous voici en 2018, et après 10 ans, ce casque est-il toujours dans le coup ? C'est ce que nous allons voir.
Packaging et confort
Le casque arrive dans une simple boîte à rabat en carton. Comme pour la plupart des casques « pro » d’AKG petit budget, le strict minimum est fourni. Une notice de garantie, un adaptateur jack 6.35mm vissable et c’est tout. Pas de pochette de transport, pas de pads de rechange. C’est un peu léger, mais comme le casque ne coûte que 120 € on pardonne aisément à la marque ces détails.
Le K242 HD possède une livrée beige et anthracite très agréable, avec un petit côté « vintage ». Le design est commun a de nombreux casque de cette « période » (K601, K701, K240, K702 etc…). Il possède le système de doubles arceaux. AKG nous parle d’un système à « suspension ». C’est-à-dire que les tiges métalliques servent au maintien du casque et au « clamping » tandis que le bandeau en similicuir est rattaché aux tiges par un système à élastique. Le casque n’a donc pas de réglage, il s’ajuste automatiquement. Il en résulte un port très agréable. Le casque est en plastique (le cerclage en métal est juste décoratif), il est donc très léger. Le poids est bien réparti et on ne remarque aucun point de pression au niveau du crânes. Les pads sont un peu moins confortables, le velours n’est pas très doux et la largeur des oreillettes donne un léger côté pince au niveau de la mâchoire. Cependant cet effet n’est pas très prononcé cela reste donc tout à fait supportable. Après quelques minutes on y fait même plus attention.
Seul petit regret, le câble non détachable.
Technique et Son
Le K242 HD est un modèle semi-ouvert, il utilise des transducteurs de 30mm exploitant la technologie « Varimotion ». Cette technologie permet d’avoir une membrane ayant une finesse variable. C’est-à-dire que le dôme est plus épais que la suspension afin d’avoir une meilleure rigidité et de limiter la distorsion.
Le diamètre de la membrane de seulement 30mm peut paraître un peu juste, mais AKG a compensé cela par un aimant au Néodyme et Fer. Tout le transducteur est enfermé dans une « capsule » comme pour les micros. (Les casques AKG sont directement dérivé des micros). Cette conception permet d’avoir un très bon impact. A relativiser cependant, la sensation physique est étrange, parfois on ne la ressent pas du tout. La réponse en fréquence est large, malgré la petitesse de la membrane.
A l’écoute, ce qu’on remarque en premier lieu c’est que c’est un casque plutôt chaud. Il possède un léger roll-off dans les aigus et un roll-off un petit peu plus important dans les basses. Il descend pourtant bas mais les basses sont un peu en arrière-plan. Cela fait penser à un Grado mais sans le côté piquant. Le casque n’est plus non plus du côté analytique.
C’est un casque qui s’écoute facilement. Il a cependant besoin d’une bonne amplification. Pas forcément d’une grande puissance mais d’un ampli de bonne qualité. Je l’utilise (comme avec tout mes casques désormais) un dac/amp Pro-ject Pre Box S2 Digital. Le K242 HD fait 55 ohms, donc une impédance très correct, par contre sa sensibilité n’est que de 91db il faut donc un ampli capable d’envoyer un peu de jus et linéaire dans sa réponse en fréquence. Le Graham Slee Bitzie, que j’apprécie beaucoup pourtant, donne de très mauvais résultat avec l’AKG.
Avec la Pre Box S2 on obtient une qualité de son à faire pâlir certains casques récents.
Album Heroes de Sabaton : Avec cet album, l’AKG s’en sort plus que bien ! Ce groupe de métal à des musiques assez chargées, pourtant l’AKG ne devient jamais brouillon, il garde une très bonne précision et un bon sens du timing. La quantité de détails restitués est tout à fait satisfaisante. On note aucune sibilance, ni aucun aigus piquant.
Liebestraum No. 3 in A-Flat Major, S. 541 / 3 de Lang Lang : Avec le pianiste de renommée mondiale, l’AKG s’en donne à cœur joie avec un très bonne restitution des harmoniques du piano. Je remarque cependant une dynamique légèrement inférieur à ce que je pensais. Certains passages « pianissimo » son légèrement trop fort. Mais cela reste du pinaillage.
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Tonight’s Not The Only Night / Paloma Faith : Avec cette musique, on remarque le point faible du K242 HD, le rendu des voix. Ici la voix de Paloma Faith paraît distante et manque de matière et de présence. Le reste de la musique est bien restitué dont une foule de petits détails. Dont un détail en particulier que je n’avais pas perçu jusqu’à maintenant. Lors de certains couplets, la voix de Paloma est secondée par un léger vocodeur. Un effet que je n’avais jamais remarqué.
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Conclusion
Pour terminer, le K242 HD est un casque qui pour moi est toujours dans la course et mérite qu’on s’y attarde. Le problème, c’est qu’en étant un casque n’ayant eu que peu de reconnaissance pendant sa commercialisation et n’étant plus produit depuis 5 ans. Il est introuvable. J’apprécie ce casque car c’est pour moi un objet de collection. C’est un casque que je possède depuis 6 ans maintenant et je ne pense pas m’en séparer.
Heureusement son frère jumeau, le K240 MkII (à ne pas confondre avec le K240 Studio) lui est toujours produit et trouvable à un prix absolument incroyable, environ 60 €.
Pour ce prix, vous avez un casque très confortable, possédant un qualité sonore et musical certaine !
Au final, c’est encore un cas qui démontre deux choses, les « nouveautés » ne sont pas forcément meilleures que les vieux trublions (les amateurs des Beyer DTxxx ne le savent que très bien) et le prix ne définit jamais la qualité sonore.