[Feedback] A propos de l'Alessandro Music Series Pro
Publié : 10 juin 2012 16:57
Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Salut à toi l’ami(e),Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… L’introduction initiale de cette brève de comptoir devait s’inspirer des choix cornéliens et patati et patata… Et patatras, plutôt !
Pourquoi donc ? Et bien, parce que j’ai finalement réalisé, non sans l’avoir pourtant initialement retourné à son propriétaire, que j’avais tout autant envie de faire un bout de chemin en compagnie de son Alessandro MS Pro que de mon actuel Grado RS-1.
Je sais que je l’ai déjà écrit, mais mieux vaut trop que pas assez. Les Casques Alessandro sont tous initialement produits par la firme Grado. Il n’y a pas de mystère à ce sujet, la mention Grado Labs gravée dans le mahogany ou l'aluminium de leurs chambres pourrait en attester si besoin était. Là où il y a débat, c’est quant à leurs signatures acoustiques respectives… Identiques selon les uns, différentes selon les autres… Le moment était donc venu pour moi de me forger ma propre opinion.
Si ses coques arborent fièrement la marque Alessandro, la boîte qui l'abrite est quant à elle uniquement estampillée Grado. S’agit-il pour autant de celle d’origine ? Rien n’est moins sûr, s’agissant d’un MS Pro acquis, a minima, en troisième main. Quoi qu’il en soit, son aspect me laisse avec l’impression d’être en présence d’une version antérieure à celle de mon RS-1 Classic. Une conviction étayée par la texture du cuir de son bandeau d'arceau, mais surtout par la teinte des chambres de cet exemplaire, évocatrices de celles des RS-1 dit Vintage plus qu'avec la présence, jusqu’alors inédite, d’un adaptateur Jack 6,35/3,5 mm.
Le Music Series Pro alias MS Pro dont j’ai croisé la route correspond donc au réputé Reference Series 1 alias RS-1. Il aurait été décisif de pouvoir mettre en lice les versions respectives produites à la même époque par les deux firmes afin d’en avoir le cœur net, mais seul le RS-1 Classic étant à ma portée…
Similitudes il y a… Par leur aspect, leurs composants, leurs spécifications, leur architecture à l’évidence, mais surtout par certains traits de la restitution. La présentation est toute aussi frontale, « in the face ». L’ouverture et la spatialisation également. La dynamique que je qualifierais d’emblématique, est superbe d’énergie de part et d’autre.
Différences il y a également dès lors qu’il est question de signature, sinon pourquoi le choix entre eux se serait-il avéré si ardu au point que j’ai finalement décidé de renoncer à en faire ?... Tout au moins pour un certain temps, devrais-je confesser, ma balade sur Headphone Road étant suffisamment ponctuée des trajectoires évocatrices de Casques côtoyés avec bonheur un certain laps de temps et qui empruntèrent un beau jour une direction différente de la mienne…
Passer pour la première fois du RS-1 au MS Pro me fait l’effet d'avoir du… coton dans les oreilles. Mais attention, il faut fortement relativiser cette remarque dans la mesure où les Grado, et donc les Alessandro sont extrêmement sensibles vis-à-vis des modèles d’oreillettes qui sertissent leurs chambres. En effet, le MS Pro est équipé de flat pads, oreillettes plates en mousse produites par TTVJ alias Todd The Vinyl Junkie et non par Grado Labs, contrairement au RS-1 équipé des traditionnels bowl pads du constructeur, de forme conique.
La différence est significative, les basses devenant plus pleines avec les flat pads, mais au détriment d’une profondeur déjà limitée d’ordinaire, l’oreille étant de facto en contact direct avec la chambre. Attrayante dans un premier temps, je me lasserais rapidement de cette alternative pour faire usage exclusivement des bowl pads.
Ce choix n’empêchera pas le MS Pro de marquer des points, parvenant à m'épater en étant associé à mon modeste, mais néanmoins talentueux, SinglePower PPX3-6CG7.
L’Alessandro ne cède rien vis-à-vis de la fulgurance inhérente au Grado, mais tout en étant moins sec. Le MS Pro est plus agréable par sa sonorité plus tempérée, aux registres bas-médium et grave un soupçon plus charnus. Bref, la restitution y gagne en étoffe pour y perdre en éclat, il est vrai. Différence, il y a donc, c’est indéniable.
Oui, le RS-1 est d’emblée plus attrayant, avec son médium lumineux, mettant à profit cette clarté qui lui est propre, où les guitares chatoient comme jamais. Mais au gré de tel ou tel album, son écoute peut s’avérer suffisamment éprouvante, y compris en association avec les tubes d’un SinglePower, pour que son auditeur aspire parfois à quelque chose de plus accommodant sans toutefois trop s’éloigner.
Voilà donc pourquoi, après deux semaines de confrontations, je me suis retrouvé dans l’incapacité de faire un choix… Alors soit, bienvenue dans mon bar !
Headphone Road
Septembre 2009
Merci à toi, Max !