Cette fois-ci, cette « review » sera courte, inutile de parler de la marque et tout mon blabla habituel de mes feedbacks. De toute façon c’est simple, pour certains Audioquest est super, pour d’autre ce sont des charlatans. Audioquest fait partie de ces marques qui sont uniquement « binaire » au niveau leur réputation / ingénierie. Ou c’est bien, ou c’est de la m****.
Présentation
Bref, intéressons-nous au Cobalt, petit dernier de la marque. Il vient se positionner au-dessus du Red et prends 100€ de plus en prime, s’affichant à un tarif de 300€. Tout de suite la question qui fâche, est-ce que ce petit appareil vaut ses 300€ ? Oui et non, je vais vous détailler ça ci-après.
Le Dragonfly Cobalt se présente toujours dans un format clé USB. Il arbore une couleur bleue "Cobalt" métallisé très jolie. La peinture semble bien plus résistante que celle du Red. Le Cobalt est un petit peu plus petit que le Red. Il est fourni avec la traditionnelle pochette en cuir et un adaptateur USB-C > USB-A. Le design de cet adaptateur vient se fondre dans le design du dac. C'est un détail (inutile) mais c'est toujours sympa.
Technique
En matière de composant, le Dragonfly Cobalt est une évolution du Dragonfly Red. Dans la version
- Puce USB : PIC32MX270
- Dac : ESS 9016
- Ampli : ESS 9601
Pour le Cobalt, c’est presque identique :
- Puce USB : PIC32MX274
- Dac : ESS 9038Q2M
- Ampli : ESS 9601.
Vous pouvez constater qu’il s’agit vraiment d’une petite évolution. Une puce USB un poil plus performante et un upgrade du Dac.
Tout ça pour 100€ de plus ? Non, pas tout à fait.
L’implémentation de ce (faible) petit monde a été revue. Nous n’avons pas trop d’information sur les détails des modifications apportés. Tout juste sait-on que le Cobalt n’utilise plus qu’une seule horloge pour gérer la synchronisation. C’est sans doute à partir de cette horloge unique que sont dérivé les autres horloges permettant la bonne synchronisation avec les fréquences d’échantillonnage usuel.
En parlant de ça, les fréquences compatibles sont toujours les mêmes, à savoir 96KHz/24bits maximum. Le Cobalt est bien sûr compatible MQA, on peut donc monter à maximum de 24bits/352.8KHz, malheureusement la puce USB est trop peu puissante que pour pouvoir effectuer le décodage de premier niveau du MQA. Il faut donc obligatoirement disposer d'un logiciel capable de le faire (comme Tidal, Audirvana ou Roon). Dommage que le Cobalt ne puisse pas faire ce premier décodage tout seul.
Autre que la gestion des horloges, le Cobalt possède désormais un nouveau système de filtrage des interférences électromagnétique, par exemple causé par le Wifi ou par le réseau d’un téléphone. Une sorte de Jitterbug intégré. Bon vu l’intérêt du « vrai » Jitterbug, et vu que le Dragonfly Red n’était pas vraiment sensible à ces interférences, on sent l’argument marketing pour justifier un prix plus élevé.
Ces différents points semblent dresser un bien mauvais tableau du Dragonfly Cobalt. Mais c’est oublier un point essentiel ! Le son !
Si les améliorations hardwares sont en définitive assez faible, les améliorations sonores elles, sont bien présentes !
Il y a bien sur les améliorations apportées entre la 9016 et la 9038, mais aussi le fait que Audioquest a changé le filtre d’interpolation utilisé. Le résultat est suffisamment conséquent que pour justifier la différence de prix entre le Cobalt et le Red. Comme beaucoup d’autre marque, on paye finalement la qualité sonore en elle-même plus que le matériel. Mais est-ce forcément une mauvaise chose ?
La configuration embarquée permet d’obtenir quasi les mêmes performances que le Dac Project PreBox S2 Digital. Et c’est une très bonne chose ! Le Project possède pourtant une ingénierie bien plus évoluée, mais à l’écoute il y a vraiment très peu de différence. Cela est sans doute dû à l’emploi du (presque) même combo dac / ampli. (ES9038 x2 + ES9602).
Son
Par rapport au Dragonfly Red, le Cobalt nous propose une signature un petit peu plus neutre. Nous avons plus de détails, mais surtout on note une très net amélioration de la scène sonore. Les différents étagements de la musique sont bien plus lisibles, aucun effet de masquage, on gagne en cohérence et aussi en largeur de scène. Oui oui, tout cela !
De plus le fait que le Cobalt soit un peu moins chaud lui permet de s’adapter à vraiment tout type de casque. Avec le Dragonfly Red il fallait faire un minimum attention à l’appairage, avec le Cobalt plus besoin de réfléchir à ça.
Il passe sur n’importe quel casque ! Je l’ai longuement utilisé avec le Focal Clear, le Meze 99 Neo, le Focal Listen Pro ainsi que le Final Sonorous II. A chaque fois, on note la très bonne aération que le Cobalt propose. De plus contrairement à d’autre dacs, il impose sa signature sonore au casque mais s’en jamais en faire trop. Ce qui intéressant, c’est qu’il relève le niveau de basse du Sonorous II et abaisse celui du Meze 99 Neo ! Audioquest aurait-il trouvé la bonne formule ? Peut-être… Le Dragonfly Red n’en fait pas autant. Pourtant l’ampli casque est le même. L’ES9601. Rien ne semble avoir changé, mais le comportement des casques prouve le contraire. Et on ne parle pas d’un effet subtil ou léger. La réorganisation des éléments sur le PCB et les diverses optimisations doivent sans doute améliorer le rendement du 9601.
Cela veut dire aussi qu’on aura un petit peu plus de perf, si ce dac est branché sur une installation sédentaire, comparativement au Red. (Attention, Audioquest semble avoir un léger souci de qualité de fabrication pour un usage « Line Out » en témoigne certaines autre reviews, telle que celle de Archimago qui note du clipping, alors que d’autre n’en ont pas. Il faudra donc être chanceux tant qu’un firmware ou qu’une nouvelle révision corrige le problème).
Avec le Focal Clear, c’est grandiose ! Le Cobalt drive parfaitement le Clear. Bon c’était déjà le cas du Red, mais avec le Cobalt on gagne plein de micro détails. C’est très agréable. Avec le Cobalt couplé à un smartphone, on obtient un tout petit setup apte à faire chanter le Clear. Et ça c’est vraiment cool ! Je peux laisser mes gros dacs sur le bureau et juste utiliser le Cobalt quand je bouge.
Le combo avec le Meze 99 Neo est le plus impressionnant. Non pas que la qualité dépasse le Clear, mais le Cobalt transfigure vraiment le Neo. Les basses sont « dégraissées » et ne sont plus aussi envahissante (c’est plus une façon de parler, les basses du Neo sont très agréable). Le casque devient beaucoup plus équilibré. Le Neo avait déjà une bonne spatialisation de base, le Cobalt en rajoute une couche ! Alors, ça ne le transforme pas en casque ouvert, il ne faut pas exagérer. Mais le casque bénéficie d’une scène qui a tendance à s’externaliser. Pas mal du tout !
Pour le Sonorous II, c’est également excellent. Il profite d’un boost dans les basses bienvenue. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce boost n’est pas dû à une mauvaise gestion de l’impédance de la sortie casque ou d’un quelconque EQ intégré au dac. Le Sonorous II est très sensible au courant que lui fourni l’ampli. Le transducteur du Sonorous II a besoin de beaucoup de courant pour pouvoir fonctionner correctement. Le Dragonfly Cobalt semble en envoyer suffisamment. La dernière fois que le Sonorous II a aussi bien sonné, c’était avec le Questyle QP1R.
Enfin le Listen Pro est celui qui profite le moins du combo avec le Cobalt. On note les micro détails supplémentaires, et cela donne un « grain » sympa pour le Listen Pro qui est son point faible selon moi. Le Cobalt améliore également sa scène sonore. En définitive cela donne un « Listen Pro++ ».
Avec un smartphone
Concernant la partie « mobilité » le Cobalt est aussi une belle upgrade par rapport au Red. Sur mon Google Pixel 3 (pas un foudre d’autonomie), 1 heure de musique sous USB Audio Player Pro consomme 6% de batterie. Cela nous donne environ 16 heures d’autonomie en lecture de musique. Ce qui est vraiment excellent. Il s’agit de l’un des dacs mobile le plus économe en énergie. Sur un appareil ayant une batterie beaucoup plus importante comme une tablette ou un ordi, je pense que l’impact est relativement négligeable.
De plus, la nouvelle puce USB est parfaitement compatible avec Android et iOS. Ce qui n'était pas toujours le cas des anciens Dragonfly.
Conclusion
Bien il est l’heure de conclure sur ce dac. Et là, il est très difficile de donner un avis favorable au Cobalt. J’irais même jusqu’à dire que ce dac est difficile à recommander. Le problème, c’est le prix ! A 300€, le Dragonfly Cobalt se retrouve dans une position bien difficile à défendre. Pour ceux qui ont déjà un Dragonfly Red, l’upgrade ne vaut le coup que si vous voulez profiter d’une meilleure gestion des smartphones / tablettes et un peu de perf en plus. (à condition que le prix ne soit pas un problème). Pour ceux qui n’ont pas de petit dac portable et qui en veulent un, il vaut mieux partir sur quelque chose de moins cher comme un Red ou un Cyrus Soundkey.
Pour ceux enfin qui veulent investir 300€ dans un dac portable, le Dragonfly Cobalt à de nombreux concurrent. Le Chrod Mojo (d’occasion), l’Apogee Groove, une floppé de baladeur (Cowon, Fiio, Hiby etc…) et encore bien d’autre côté Chine (SMSL et consort).
Ce qui sauve ce Cobalt c’est sa dimension nomade, l’adaptateur USB-C fourni et ses performances (aussi bien audio qu’en autonomie). Mais comme il ne possède pas de fonctionnalités particulières qui pourrait lui redonner de l’intérêt, la plupart des concurrents sont à privilégier selon moi. Cependant, si vous arrivez à l’avoir à moins de 250€, alors oui c’est un dac qui vaut clairement le coup !
Le Cobalt est vendu 50€ trop cher. Sans doute afin d’éviter de faire de l’ombre au Red, mais cela le place en concurrence de beaucoup trop de modèle.
C’est donc un excellent dac, plombé par son prix assez dissuasif vu le peu de fonctionnalité. Dommage, car sur le plan sonore, c’est une vraie réussite !