[Feedback] Comparatif Dac/Amplis Entrée de gamme
Publié : 12 mai 2015 00:40
Bonsoir !
C'est une joie ,pour moi, de réaliser ce petit compte rendu, qui prend la forme d'un comparatif plutôt qu'une simple revue. En effet, il me semblait nécessaire de vous mettre au courant (c'est le cas de le dire !) du potentiel que détiennent ces petites - mais ô combien épaisses et rugueuses au toucher - cartes de crédit, ainsi que de leur limite, tant du point de vue de leur performance sonore que de leur durabilité matérielle. Alors certes, vous ne serez certainement pas désorientés après avoir posé votre oreille sur ces nouveaux composants, et ne vous imaginerez peut-être pas immédiatement en plein concert, assis devant un écran d'ordinateur ; mais vous aurez en revanche le droit d'être époustouflé par l'écoute d'une harmonieuse onde musicale moins plate, riche, aérée, et ornée d'émotion. Et c'est dans cet univers aux senteurs de départ que je vous emmène dans ce compte-rendu !
Le comparatif que je vous livre présentement mettra en compétition trois Dac/Ampli à tarif réduit, soit : le Topping NX2, inauguré à environ 45€ ; le SMSL M2, lancé à environ 55€ ; et enfin le iBasso D-Zero, tournant autour des 100€. Je mentionnerai également le Fiio E07K de manière sporadique, en tant que point de départ de mon expérience dans l'audio. Plus globalement, j'effectuerai des aller-retours entre les performances des Dac/Ampli sus-cités et celles de la carte son Realtek intégrée à mon PC portable, dans l'objectif de confirmer ou d'infirmer une quelconque nette amélioration du message sonore, cette première étant a posteriori bien loin de mériter une quelconque éloge, si ce n'est qu'elle permet au moins de ne pas reprocher grand chose à du mp3 à bas débit.
Passons désormais au vif du sujet et mettons, pour commencer, la lumière sur...
Vient ensuite l'extraction des différents éléments livrés avec les produits.
- Le Topping est livré avec un câble USB pour le relier à l'ordinateur ; un câble court jack to jack 6mm pour le connecter à la sortie casque de son smart-phone / baladeur ; un bracelet en caoutchouc pour le fixer à sa source nomade ainsi qu'un ensemble de 5 velcro. Tout ce dont on a besoin, rien de plus, rien de moins. Il manque tout de même un câble OTG USB à l'appel, ça aurait été bien d'aller jusqu'au bout du concept tant on remarque que le Topping est conçu spécialement pour les appareils Android 4.0 + ;
- Le SMSL parait bien peu entouré de son côté, avec pour seul accessoire un long câble USB, de très bonne qualité je dois avouer. Cela est dû au fait qu'il n'a aucune prétention nomade, de par l'absence de batterie intégrée, restreignant ainsi son champ d'utilisation ;
- Quant au iBasso D-Zero, là c'est la cohue pour ainsi dire ! Lisez bien : un câble USB ; un mini-câble OTG USB conçu pour les appareils Android ; un mini jack to jack 6mm pour le relier à sa la HO (sortie casque) de sa source nomade ; 2 bracelets en caoutchouc, où la marque figure fièrement en rouge (laissez-moi reprendre ma respiration...).... ; une bande de 4 sticks en caoutchouc adhésifs pour le stabiliser sur le bureau et enfin, une petite pochette de transport à la taille du patient, en cuir (ou simili-cuir ?).
Une satisfaction règne donc après le déballage et l'on sent que les constructeurs, bien que pouvant faire des efforts pour certains, ne se fichent pas de notre tête.
Les objets en eux-même sont particulièrement petits, discrets et n'imposeront visiblement pas leur présence, jugez-en par vous-mêmes :
Ils affichent également un look discret et particulièrement anguleux, mais ce dernier aurait pu être amplement plus travaillé encore. En comparaison au Fiio E07K, tout ça a un visage bien terne et austère, mais soit, ce n'est pas l'objet premier de ce comparo que d'élire le produit le plus raffiné.
Voilà en revanche un point où l'on peut prendre par défaut - et de haut - le Fiio : son rendu sonore !
En effet, c'est bien joli d'usiner un objet tape-à-l'oeil, encore faut-il qu'il soit aussi tape-à-l'oreille... Alors oui ! D'un côté il l'est ! Des basses, ça n'en manque pas, de qualité acceptable qui plus est. Les mediums sont raffinés aussi, rien à leur reprocher, mais le reste... C'est pas catastrophique, et loin s'en faut, croyez-moi, c'est toujours mieux que la sortie casque gueulante du PC, mais qu'est-ce qu'on étouffe dans cet enclos ! On a besoin d'un peu d'air ! Et c'est justement ce qu'apportent les Dac/Amplis que je vais vous décortiquer avec grand plaisir !
Quelques indications tout de même avant de partir à l'aventure. Il est, à mes yeux, essentiel de savoir si oui ou non un Dac d'un certain prix (même 50€ ça n'est pas rien pour savourer autrement sa musique) apporte une réelle et sincère amélioration par rapport à une source médiocre, voire correcte. Je sous-entends par là un message sonore délivré de congestion, de mollesse et d'erreurs de parcours, et qui redonne vie à toute une bibliothèque musicale. J'attribuerai donc à chacun des objets un chiffre, relatif au caractère intelligible et audible de l'amélioration du son :
- 0, si aucune amélioration n'est constatée, malgré un rendu différent de celui de la source d'origine ;
- 1, si l'amélioration, audible, peine malgré tout à se faire entendre et sentir (c'est le cas du Fiio E07K pour ma part) ;
- 2, si l'amélioration est clairement identifiable, voire flagrante, malgré des progrès peu évident à certains endroits (ça peut être dans les basses comme dans les aigus, tout comme dans le soundstage) ;
- 3, si le rendu sonore, dans son ensemble, n'a strictement plus rien à voir avec celui de la source d'origine, et plonge dans un état d'admiration profond.
Autre précision : je n'effectuerai pas de retour quant à la partie Ampli uniquement. Certes, il m'arrive de les utiliser de façon sporadique lors de mes trajets en voiture, adjoints à mon smart-phone, mais n'ayant jamais véritablement posé un regard critique dessus, je préfère m'abstenir ici.
Par ailleurs, mon expérience dans l'audio s'avère encore bien maigre, et je n'ai jusque là jamais touché à du matériel haut de gamme, donc mon ressenti risque de ne pas être en adéquation avec le vôtre pour un certain matériel... Vous êtes prévenus !
Et enfin, j'ai testé (le mot est strict, il ne reflète pas vraiment l'usage que j'en ai fait...) le matériel essentiellement sur la base de mon Focal Spirit One S, qui possède une signature sombre, descendante et bien dynamique. Il s'en trouvera de fait un jugement peut-être trop défaitiste sur les basses et sur les aigus, présentes en masse pour les premières, et légèrement muselés pour les seconds. Là aussi, vous êtes prévenus !
Inspectons désormais ses caractéristiques :
Le Topping utilise la puce de conversion PCM2704 de Texas Instrument (Burr-Brown) et se révèle compatible jusqu'au 16 bits / 48 000Hz. Il est dit de cette puce qu'il en résulte un son plutôt doux et porté sur le bas du spectre, en léger retrait sur les aigus, les mediums étant neutres.
C'est ce que je confirme. Le message sonore délivré est ici très doux, très homogène et relativement propre. J'ai apprécié d'écouter des musiques calmes avec, comme de la Soul ou des enregistrements essentiellement au piano, qui ne nécessitent pas de trop se concentrer sur des détails. L'écoute est reposante, moelleuse, bien à l'opposé d'un rendu rigoureux et analytique. Attention, cela ne signifie en aucun cas que la texture sonore est boueuse et retombante, sans éclats, mais ne vous attendez certainement pas à être en présence d'un monstre de détails et à être désorienté par un rendu sonore charmeur et charnel. Le tout mériterait tout de même une touche de réalisme et d'émotion, car même si le message sonore délivré n'ennuie pas, il manque de texture et de couleur. Zoomons sur les différentes fréquences désormais :
- Basses : clairement le point fort du Topping, malgré des irrégularités. Loin d'être envahissantes et débordantes, elles disposent néanmoins d'un franc appui et imposent par moment trop leur présence. Ces basses, qui ont la tempérance de rester à leur place, prennent souvent un aspect légèrement collant et accusent un rien de manque de punch, malgré leur bonne réactivité (le casque aide aussi...). Rien de grave ou de rebutant pour autant, mais la rapidité de ce registre n'est pas le maître mot pour le définir, et l'ennui peut alors se manifester. L'avantage de leur aspect rondouillard se résume à une fatigue auditive inexistante, même après une heure d'écoute de musiques House bien chargées dans les 50Hz (essentiellement du UK Garage). Enfin, elles disposent d'un véritable impact, et ajoutent une plus-value à la dynamique d'un morceau ! Ah j'oublie un détail : les sous-basses sont fastidieuses à repérer, ne soyez donc pas déçus si vous ne sentez pas vibrer vos musiques préférées...
- Mediums : je vais être rapide ici, rien n'est plus mis en avant qu'autre chose, ils sont neutres dans l'ensemble, peut-être un peu trop finalement. Dans le prolongement direct des basses, les bas-mediums ont là aussi tendance à « couler » (le mot est fort, mais c'est pas décourageant en vrai), retenant en laisse la rapidité des morceaux et disséminant une ambiance moelleuse et reposante. Les voix sont intelligibles mais l'on pourra se permettre de râler par leur difficulté à se détacher par rapport aux parties instrumentales. Par ailleurs, les voix féminines auraient mérité une meilleure présence. En somme, c'est plat, techniquement c'est bien traité. Mais personnellement, je vais me lever ici pour pointer du doigt une certaine anémie dans le relief et dans la retranscription des émotions dans ces fréquences-là. Je ne ressens pas assez la répercussion des paroles d'une chanteuse ; de même que j'ai des difficultés à capter ses sentiments lors de certains passages, où l'incompréhension, le doute, l'implore ou la colère monte. Même remarque pour les instruments à corde, ou à percussion. Techniquement encore, c'est traité sans esquive, mais le naturel ne ressort pas assez, les émotions non plus. Pour ma part, je les trouve presque sans saveur ces mediums.
- Fréquences sensibles (hauts-mediums / aigus) : petite partie pour isoler les fréquences les moins bien traitées par la majorité des casques à mes oreilles, et pouvant devenir insupportables si en amont le boulot est mal fait. Ici, je n'ai rien de concret à partager, si ce n'est l'absence rassurante de toute trace de sibilance - foireuse -. Ce n'est pas pour rien que je qualifiais de « doux » et « homogène » le rendu du Topping ; il ne va pas flatter une zone sensible et faire briller d'éclat les sifflantes, ainsi que des élocutions féminines telles que les « ééé », « èèè », « iii », « chhhh » ou « sss/zzz ». Toutefois, elles ne sont pas dissimulées pour autant ; je ne mentionne en aucun cas une sensation de masquage ou d'étouffement, et rassurez-vous on en est à mille lieux ! Sachez juste que cette zone est seulement traitée proprement et avec maîtrise, et jamais ne vous fatiguera ou ne vous usera les tympans de façon prononcée - sauf si vous vous amusez à pousser le volume outre mesure, et encore... Bonne définition de ce registre en somme, malgré une légère atténuation, travaillant de paire avec la signature du Focal Spirit One S.
- Aigus / Sur-aigus : comme annoncé par les caractéristiques de la puce PCM2074, les aigus sont bel et bien en retrait. Pas dépassés ou phagocytés par le reste ! Ils demeurent clairement dissociables du reste et procurent une bonne aération en général, mais ils ne sont pas habités par ce côté étincelant, vif, libertin. Ca respire c'est sûr, mais je constate le même défaut que pour les mediums : les aigus aussi manquent d'âme. En revanche, là où techniquement les mediums sont irréprochables, on peut ici pester contre la timidité de ces hautes fréquences à s'aventurer loin vers les côtés. Les sur-aigus notamment. Du coup, l'aération est certes honorable, mais encore contenue, c'est vraiment dommage ! Pour finir, beaucoup de micro-détails présents dans les 11-14 Khz sont cachés voire absents de mes morceaux favoris, cela en raison - sûrement - de la présence parfois trop imposante des basses, et Dieu sait à quel point les casques Focal s'amusent à dissimuler des hautes fréquences sous les basses...
- 3D : si je devais dessiner une forme, ça serait un petit cercle parfait, un peu comme une sorte de bulle. Oui, en fait je suis juste en train d'identifier la véritable limite que ne franchit pas le Topping pour accéder à un niveau de réalisme décent dans le rendu musical. Ce n'est pas mauvais, méprenez-vous si vous me comprenez mal ! Ce n'est pas non plus juste moyen. C'est même légèrement au-dessus du correct en fait ; sur 20, la note avoisinerait 12/13.5 mais pas plus. Pourquoi ? La profondeur ! Je parviens pourtant à identifier un premier plan, un second plan et même par moment un arrière-plan, mais rien ne part jamais très loin. Quand je faisais état, plus haut, d'un rendu collant, je n'ai peut-être pas usé de ces termes par hasard. Ca manque d'aventure et de déploiement et ça rejoint totalement ce que j'ai avancé sur la platitude des mediums ; c'est-à-dire qu'on a du mal à vraiment s'y croire, que le niveau de réalisme et de naturel prend un coup ici.
- Dynamique : elle n'est pas monstrueuse et n'aidera sûrement pas à dévoiler un nombre ubuesque de détails dissimulés de-ci de-là... Il n'empêche qu'elle s'avère tout de même satisfaisante et apporte une bonne attaque aux instruments, sans effet de fanage aucun.
En somme, plutôt pas mal. Aucun effet whaou dès les premières secondes, et sûrement pas d'extase sonore dans une session d'écoute. Ce DAC fait bien son boulot, en ce qu'il propose un rendu très propre, dynamique et correctement aéré. Si vous êtes du genre à écouter la musique dans une optique de repos et de relâchement, foncez, il est fait pour vous ! Son rendu rondouillard et duveteux tiendra chaud à vos oreilles et la présence d'un bon nombre de détails dans la restitution accompagnera élégamment cette immersion. Pour ma part, ça manque d'énergie, d'âme et de texture, et sans aller jusqu'à dire que je tombe rapidement dans la lassitude, je reproche un retrait certain d'incitation à vouloir taper du pied avec.
Par rapport à la sortie casque du PC, il y a de quoi sourire et se rassurer quant à son achat. Pas de bond à l'élastique, mais on accède tout de même à autre chose. On sent surtout comme une libération, une expression plus grandiose et indubitablement plus propre que la sortie casque du PC.
Note : 2
Envisageable oui, mais combien de temps ? Vous n'êtes peut-être pas au jus, mais un défaut récurrent a été constaté avec ce périphérique : au bout d'un certain temps, il est nécessaire de le ré-installer plusieurs fois, avant qu'il ne soit simplement plus du tout reconnu en USB. Ce souci mécanique ne sera cependant pas pris en compte dans ce comparatif, afin de lui éviter d'être éliminé d'office, mais soyez méfiant si vous décidez de vous procurer un exemplaire...
Son installation s'effectue fort heureusement sans accrochage aucun, mais c'est dans son rapport avec Foobar que le SMSL entretient des relations un peu distantes, en ce qu'il met parfois 2 secondes à répondre, que ce soit pour un changement de piste, une mise à l'arrêt d'un morceau ou autre manipulation.
En lui-même, le boitier en version argent est très désagréable à manipuler et le moindre frottement avec un ongle est sévèrement puni. De plus, il sonne comme une carcasse vide. Dommage, mais ça a la limite c'est pas ce qui incombe le plus. Quant à la molette de volume, elle n'a aucun style, et se montre peu encline à la manipulation. On ne joue pas dans la même cour que sur le Topping, très duveteux et incitant au toucher.
Regardons maintenant à l'intérieur du boitier :
Le SMSL M2 utilise quant à lui la puce Sabre ES9023, compatible 24 Bits / 96 000hz, et aussi... DSD 64 et DSD128 ! Et l'on remerciera fièrement Qobuz de nous le communiquer : http://www.qobuz.com/CH-fr/info/Hi-Fi-G ... r-ce177079
Il est dit au sujet de cette puce qu'elle offre un son très rigoureux, chirurgical, froid, mais avant tout très neutre, sans prédominance d'un registre en particulier. La séparation des sources est aussi excellente, surprenante.
C'est là aussi ce que je confirme à l'écoute. J'ai utilisé le SMSL pour la première fois il y a quelques mois, après avoir été accompagné par le Fiio E07K. J'ai directement été étonné par la séparation des canaux ainsi que par l'excellente aération de la restitution sonore. Et en effet, qu'est-ce que c'est plat ! Finies l'armée de basses, elles retournent enfin à leur place avec ce nouveau Dac !
- Basses : rapides, organiques, beaucoup de punch. À l'inverse du Topping, aucune sensation de coulage ou d'effet mouillé, aussi léger soit-il. Elles ne sont ni appuyées, ni pauvres, mais leur rapidité apporte une belle célérité à l'ensemble du message. Petit bémol : les sous-basses peinent là aussi à se faire une place et le besoin de monter le volume gâche notre attente enthousiaste vis-à-vis de ce registre si discret, mais c'est loin d'être un drame. Que dire d'autre ?
- Mediums : là aussi, le registre est bien traité, sans excès, sans retrait aucun. C'est plat, techniquement il n'y a réellement rien à discuter ou à reprocher. Nonobstant, là aussi personnellement je me rebiffe contre cette platitude, et dénonce ici aussi une certaine déficience d'âme, de corps et d'expression émotionnelle à l'ensemble de ces fréquences moyennes. La non-coloration de ce registre finissait par m'ennuyer à long terme et j'ai préféré davantage m'orienter vers des styles musicaux plus énergiques. Mais rassurez-vous, ceci tient plus du chipotage qu'autre chose, et Dieu seul sait à quel point je suis compliqué...
- Fréquences sensibles : « rigoureux, chirurgical, froid ». C'est exactement ces qualificatifs qui surgissent en entrant dans ces fréquences un peu problématiques. Les élocutions féminines sont strictes et précises, sans jamais tomber dans l'amertume ou le clinquant, les sifflantes sont bien usinées et aiguisées au micromètre près et malgré tout, aucune trace de sibilance. Chapeau. En revanche, cette précision revêt aussi son mauvais habit : l'écoute devient vite fatigante, pour peu qu'on ose monter un peu trop le volume. Pour ma part, la restitution résultante de la puce Sabre travaille en parfaite harmonie avec le Focal, qui justement se révèle bien trop timide dans cette zone, où il n'ose pas montrer son côté strict. En résulte donc une belle clarté, bien plus prononcée que sur le Topping, ayant de quoi faire rougir le Fiio, suffoquant quelque part par là.
- Aigus / Sur-aigus : on prend les mêmes et on recommence ? Allez ! Ici aussi, dans le prolongement de la zone sensible, les aigus sont plutôt bien positionnés, vifs, précis, voire saillants. Ce côté saillant a néanmoins le démérite de peaufiner ce registre d'un ton un peu trop métallique et de le faire tomber dans le strict et le strident, plutôt que dans l'étincelance et l'ouverture. Les aigus accusent donc eux aussi un retrait d'âme et de résonance et finissent par fatiguer bien trop rapidement l'écoute. J'avais bien dit que c'était strict et rigoureux ! Je me permets aussi d'ajouter que ces derniers sonnent légèrement du côté terne de la force, cela en raison - manifestement - de l'ampli qui ne permet pas à ce registre de s'épanouir librement. Enfin, une vraie gêne se fait entendre lorsque l'on pousse beaucoup le volume : les aigus commencent à se rentrer-dedans et à s'embrouiller, et la précision en prend un gros coup. Serait-ce dû à l'ampli qui ne parviens pas correctement à supporter une trop grande puissance ? En tous les cas, le Topping peut regarder le SMSL de très haut de ce côté-là, faisant montre d'une exemplaire droiture dans sa parfaite propreté.
- 3D : excellente ! Le gros point fort du SMSL ! Ca part à gauche, ça part à droite, ça fonce loin quand il le faut et ça vient épouser l'oreille lorsque cela est demandé. On repère avec extrême aisance les sources sonores, tout est parfaitement détouré, quoique ça manque un peu d'articulation je trouve. C'est justement ce qui m'a surpris dès les premières secondes d'écoute, l'ouverture de la scène et l'aération du message sonore, conférant un beau niveau de réalisme dans l'espace. Ca vient très bien compenser un naturel et une émotion un peu bafoués par cette rigidité dans toutes les fréquences.
- Dynamique : relativement bonne. Le son aurait toutefois mérité une meilleure présence des détails et une platitude moins prononcée, qu'un manque de relief vient un peu trop pointer du doigt. Ca rejoint mon ressenti quant à ce sentiment de terni et de fané.
Pour résumer un peu tout ça, on a droit à une restitution énergique, précise, froide, voire chirurgicale, qui a de quoi calmer l'ardeur de ceux qui espéraient trouver en ce boitier un rendu chaleureux et plein d'émotion, retranscrivant avec harmonie, douceur et puissance les émotions et les âmes des instruments. Ce n'est pas totalement le cas. J'ai un peu l'impression qu'on tient là un rendu simplement strict, auquel on a ôté une partie de la vie et du laisser-aller, ayant de quoi décourager les amateurs de sensations fortes à l'écoute. Il en ressort aussi - à mes oreilles - un défaut de plénitude et d'amplitude dans cette restitution, procurant une légère sensation de vide par moment, malgré le placement excellent des sources dans l'espace.
En fait, le son est parfaitement à l'image du boitier : froid, rugueux, saillant et sans réelle personnalité. Mais techniquement, c'est un régal, et l'on prend tout de même un vrai plaisir à savourer un rendu enfin plus détaillé, tellement plus que la maigre sortie casque du PC et du Fiio... À niveau-là, la satisfaction arrive très rapidement dès les premières secondes et l'on craint très fort le jour où l'on devra retourner à la sortie casque du PC, molle et cajolée.
Note : 2
Le iBasso renferme, tout comme le Topping, une batterie dont la durée est estimée à 120h en mode ampli et à une dizaine d'heures en mode DAC, pour un temps de recharge de une ou deux heures. Je ne suis pas sûr et cela reste donc à confirmer !
Visuellement, c'est un objet tout petit mais plus épais que les deux autres auquel on fait face. C'est compact et de fait, facile d'utilisation. Le potentiomètre manque cependant de prise et de style, mais ça reste un détail. Sa face arrière affiche de son côté deux boutons crantés : le bouton du mode « Charge » ainsi qu'un contrôle de gain, pour être en mesure de piloter des casques plus gourmands que de simples nomades, qui seront déjà pleinement ravis d'être nourris par ce compagnon.
Pour ce qui est de l'installation, rien à signaler. On branche, on attend, et on écoute. Comment faire plus simple, hein ? Aucun soucis à la manipulation sur Foobar, tout réagit très bien, aucun saut, aucun bug, aucun retard.
On s'acharnera simplement sur un détail, pouvant s'avérer très gênant pour les possesseurs d'intras sensibles : un bruit de fond régulier - le même quel que soit le volume - se fait entendre, plus spécialement en mode Hi Gain. Personnellement, fonctionnant au casque, ce bruit ne me gêne aucunement, mais vous êtes avertis !
À l'intérieur désormais :
Le iBasso fonctionne avec une puce de conversion Wolfson WM8740, très répandue. C'est la même utilisée par certains smart-phones de chez Samsung ou par le Fiio E7 et E17, à ma connaissance. Le son délivré par cette dernière est réputé costaud, puissant et surtout très voluptueux dans les mediums, offrant une belle musicalité aux parties vocales. Les basses et les aigus demeurent neutres.
Je confirme en partie. Mais les aigus ne sont pas neutres, plats. Ils sont animés, vivaces, mais surtout très précis !
Ok, j'exagère un peu. Et je ne vous cache pas que l'effet nouveau jouet n'y est pas pour rien, mais faites-moi confiance, mes oreilles et mon ressenti me mentent rarement. Le son est tout simplement merveilleux et à part une belle stridence dans le haut du spectre, je ne déplore aucun faux-pas, ni aucune faiblesse.
- Basses : je les trouve surprenantes et très riches ! Elles ne sont pas monstrueuses de rapidité et laissent le SMSL en premier rang, mais elles n'hésitent pas à montrer une opulence plaisante et surtout, très entraînante. Aucune sensation de gonflage ou de boursouflure, elles cognent sec, franc et disposent d'un rien d'appui, juste le nécessaire pour donner envie de taper du pied. Mention spéciale aux sous-basses : on les entend ! On les distingue bien plus aisément qu'avec les deux autres Dac, sans avoir un quelconque besoin de trop monter le volume. En résulte une écoute avec un impact tout simplement colossal, du moins à mes oreilles, qui je le rappellent manquent encore de beaucoup d'expériences dans le domaine de l'audio !
- Mediums : ouh je sens que je vais me faire plaisir ici ! Par où commencer ? Les instruments ? Nets, réellement bien détourés, ils vibrent avec un naturel sincère, sans trop tomber dans l'exagération. Ils ont beaucoup de corps, mais surtout une grande musicalité, que je ne retrouve pas avec le matériel que j'ai essayé jusqu'à présent. Les parties vocales sont tout aussi savoureuses - si ce n'est plus - et les premiers instants de souffle, de murmure et de cris m'ont fait frémir. Ces dernières se détachent et se déploient avec grâce et mes oreilles s'en sont senties privilégiées ! Un pur régal. Tout est grandiose, mais ces mediums savent aussi se calmer et devenir très intimistes. En bref, beaucoup d'émotions, beaucoup d'énergie, avec l'impact des basses, on s'y croit déjà assez, et pourtant, on n'a pas tout entendu !
- Fréquences sensibles : utilisateurs de casque sibilant ou chuintant... Fuyez ! S'il vous plait, fuyez ! Non pas que j'ai ouï la trace d'une moindre sibilance dans ces fréquences-là, mais je souhaitais simplement vous mettre au jus que les sifflantes s'en donnent à coeur joie ici ! C'est la seule partie où j'ai ressenti une mise en avant presque foireuse, à la limite de l'erreur, tellement ces « sss/zzz » robotiques viennent s'opposer à ce message charnel dégagé par les autres fréquences. L'écoute peut alors nettement fatiguer en très peu de temps si vos morceaux sont chargés dans cette zone.
- Aigus /Sur-aigus : s'illuminant avec des mediums déjà soyeux, les aigus apportent une luminosité bienvenue et une clarté généreuse à l'ensemble ! Aussi étrange que cela puisse paraître (parce qu'ils sont beaucoup mis en avant), ils ne sonnent pas de façon métallique ou stridente, mais surtout de manière légère, libertine et enjouée. Par ailleurs, le nombre de détails est très élevé dans cette zone, et des micro-détails autrement éclipsés par des basses souvent trop envahissantes sont ici détachés du reste, ce qui est aisément audible. Attention néanmoins aux cuivres, ils vibrent avec force et autorité mais deviennent tout aussi agressifs dès que l'on monte légèrement trop le volume.
- 3D : belle ouverture de la scène là aussi, excellente stéréophonie, aération colossale. Le placement des sources est clairement identifiable et l'étagement est également très satisfaisant, avec même une certaine exagération flatteuse sur certains morceaux.
- Dynamique : excellente là aussi ! Entre l'impact des basses et le ré-haussement d'une multiplicité de détails dans les hautes fréquences, il va sans dire que le naturel et le réalisme priment.
On obtient donc un goûteux cocktail entre puissance, finesse, impact mais aussi douceur dans la restitution. Mis à part un vrai faux-pas dans les sifflantes, rien n'est désagréable à l'écoute ; on apprécie chaque seconde de nos morceaux et on se surprend même à sourire inconsciemment devant la beauté du spectacle. Toutes les fréquences travaillent ensemble et il en ressort aussi une gracieuse articulation de l'ensemble, où tout semble lié. Rien ne joue dans le vent, rien ne joue tout seul. Cette beauté appuyée peut toutefois nous amener à réfléchir sur une légère exagération dans les mediums, les aigus et l'aération, visant à rendre peut-être l'écoute plus agréable encore qu'elle ne devait l'être au départ.
En tous les cas, je suis conquis, j'ai déjà du mal à m'imaginer comment ma musique peut sonner avec encore plus de réel et de beauté ! Nul doute, en conclusion, que nous nous trouvons bien loin de la sortie casque du PC.
Note : 3
Pour rassembler un peu tout ça, ces trois Dac/Ampli nous emmènent chacun dans un univers qui lui est propre et identifiable.
L'amateur de douceur et de rondeur s'orientera en premier lieu vers le Topping, dont l'écoute reposante viendra calmement accompagner les moments de détente.
À l'opposé, celui qui recherche la rigueur et la justesse, sans forcément s'apitoyer autre part que sur l'aspect technique, optera plutôt pour le SMSL M2, plus strict, plus froid, mais aussi nettement plus détaillé et nerveux dans sa restitution.
Enfin, la personne en quête de sensations fortes et de réalisme s'aventurera dans l'univers riche et harmonieux du iBasso D-Zero, mais devra aussi assumer en contrepartie une légère fatigue au bout d'un certain moment.
Pour ma part, il est évident que mon coup de coeur s'avère être le iBasso, qui m'a tout simplement bluffé par son naturel. Si je devais effectuer un classement, je le verrai ainsi :
C'est ici que se termine ce petit comparatif, qui je l'espère, vous aura plu à la lecture, malgré peut-être des fautes par endroits, et je m'en excuse si c'est le cas ! Aussi, je tiens de tout coeur à remercier chaleureusement DarkZenith de m'avoir prêté son iBasso pour quelques temps ! Sans lui, ce comparatif n'aurait certainement jamais vu le jour !
C'est une joie ,pour moi, de réaliser ce petit compte rendu, qui prend la forme d'un comparatif plutôt qu'une simple revue. En effet, il me semblait nécessaire de vous mettre au courant (c'est le cas de le dire !) du potentiel que détiennent ces petites - mais ô combien épaisses et rugueuses au toucher - cartes de crédit, ainsi que de leur limite, tant du point de vue de leur performance sonore que de leur durabilité matérielle. Alors certes, vous ne serez certainement pas désorientés après avoir posé votre oreille sur ces nouveaux composants, et ne vous imaginerez peut-être pas immédiatement en plein concert, assis devant un écran d'ordinateur ; mais vous aurez en revanche le droit d'être époustouflé par l'écoute d'une harmonieuse onde musicale moins plate, riche, aérée, et ornée d'émotion. Et c'est dans cet univers aux senteurs de départ que je vous emmène dans ce compte-rendu !
Le comparatif que je vous livre présentement mettra en compétition trois Dac/Ampli à tarif réduit, soit : le Topping NX2, inauguré à environ 45€ ; le SMSL M2, lancé à environ 55€ ; et enfin le iBasso D-Zero, tournant autour des 100€. Je mentionnerai également le Fiio E07K de manière sporadique, en tant que point de départ de mon expérience dans l'audio. Plus globalement, j'effectuerai des aller-retours entre les performances des Dac/Ampli sus-cités et celles de la carte son Realtek intégrée à mon PC portable, dans l'objectif de confirmer ou d'infirmer une quelconque nette amélioration du message sonore, cette première étant a posteriori bien loin de mériter une quelconque éloge, si ce n'est qu'elle permet au moins de ne pas reprocher grand chose à du mp3 à bas débit.
Passons désormais au vif du sujet et mettons, pour commencer, la lumière sur...
La présentation et le packaging
Globalement, les premières impressions sont honnêtes et en accord avec le prix constaté à l'achat, mis à part pour le Topping NX2, enchâssé à nue dans une boite plastique semi-rigide peu pratique et encore moins appétissante au regard. On sent beaucoup trop visuellement qu'on tient en main du bas de gamme, ce qui a de quoi nuire à l'image du produit en lui-même. Quant aux deux autres, ils se font plus discrets et attendent sagement la lumière du jour et notre regard pour se dévoiler, ceci dû au fait qu'ils sont contenus profondément dans une boite fermée, compacte et sobre. Cela rappelle vraisemblablement les boites des smart-phones.Vient ensuite l'extraction des différents éléments livrés avec les produits.
- Le Topping est livré avec un câble USB pour le relier à l'ordinateur ; un câble court jack to jack 6mm pour le connecter à la sortie casque de son smart-phone / baladeur ; un bracelet en caoutchouc pour le fixer à sa source nomade ainsi qu'un ensemble de 5 velcro. Tout ce dont on a besoin, rien de plus, rien de moins. Il manque tout de même un câble OTG USB à l'appel, ça aurait été bien d'aller jusqu'au bout du concept tant on remarque que le Topping est conçu spécialement pour les appareils Android 4.0 + ;
- Le SMSL parait bien peu entouré de son côté, avec pour seul accessoire un long câble USB, de très bonne qualité je dois avouer. Cela est dû au fait qu'il n'a aucune prétention nomade, de par l'absence de batterie intégrée, restreignant ainsi son champ d'utilisation ;
- Quant au iBasso D-Zero, là c'est la cohue pour ainsi dire ! Lisez bien : un câble USB ; un mini-câble OTG USB conçu pour les appareils Android ; un mini jack to jack 6mm pour le relier à sa la HO (sortie casque) de sa source nomade ; 2 bracelets en caoutchouc, où la marque figure fièrement en rouge (laissez-moi reprendre ma respiration...).... ; une bande de 4 sticks en caoutchouc adhésifs pour le stabiliser sur le bureau et enfin, une petite pochette de transport à la taille du patient, en cuir (ou simili-cuir ?).
Une satisfaction règne donc après le déballage et l'on sent que les constructeurs, bien que pouvant faire des efforts pour certains, ne se fichent pas de notre tête.
Les objets en eux-même sont particulièrement petits, discrets et n'imposeront visiblement pas leur présence, jugez-en par vous-mêmes :
Et le son dans tout ça ? Sans vie lui aussi ?
Voilà en revanche un point où l'on peut prendre par défaut - et de haut - le Fiio : son rendu sonore !
En effet, c'est bien joli d'usiner un objet tape-à-l'oeil, encore faut-il qu'il soit aussi tape-à-l'oreille... Alors oui ! D'un côté il l'est ! Des basses, ça n'en manque pas, de qualité acceptable qui plus est. Les mediums sont raffinés aussi, rien à leur reprocher, mais le reste... C'est pas catastrophique, et loin s'en faut, croyez-moi, c'est toujours mieux que la sortie casque gueulante du PC, mais qu'est-ce qu'on étouffe dans cet enclos ! On a besoin d'un peu d'air ! Et c'est justement ce qu'apportent les Dac/Amplis que je vais vous décortiquer avec grand plaisir !
Quelques indications tout de même avant de partir à l'aventure. Il est, à mes yeux, essentiel de savoir si oui ou non un Dac d'un certain prix (même 50€ ça n'est pas rien pour savourer autrement sa musique) apporte une réelle et sincère amélioration par rapport à une source médiocre, voire correcte. Je sous-entends par là un message sonore délivré de congestion, de mollesse et d'erreurs de parcours, et qui redonne vie à toute une bibliothèque musicale. J'attribuerai donc à chacun des objets un chiffre, relatif au caractère intelligible et audible de l'amélioration du son :
- 0, si aucune amélioration n'est constatée, malgré un rendu différent de celui de la source d'origine ;
- 1, si l'amélioration, audible, peine malgré tout à se faire entendre et sentir (c'est le cas du Fiio E07K pour ma part) ;
- 2, si l'amélioration est clairement identifiable, voire flagrante, malgré des progrès peu évident à certains endroits (ça peut être dans les basses comme dans les aigus, tout comme dans le soundstage) ;
- 3, si le rendu sonore, dans son ensemble, n'a strictement plus rien à voir avec celui de la source d'origine, et plonge dans un état d'admiration profond.
Autre précision : je n'effectuerai pas de retour quant à la partie Ampli uniquement. Certes, il m'arrive de les utiliser de façon sporadique lors de mes trajets en voiture, adjoints à mon smart-phone, mais n'ayant jamais véritablement posé un regard critique dessus, je préfère m'abstenir ici.
Par ailleurs, mon expérience dans l'audio s'avère encore bien maigre, et je n'ai jusque là jamais touché à du matériel haut de gamme, donc mon ressenti risque de ne pas être en adéquation avec le vôtre pour un certain matériel... Vous êtes prévenus !
Et enfin, j'ai testé (le mot est strict, il ne reflète pas vraiment l'usage que j'en ai fait...) le matériel essentiellement sur la base de mon Focal Spirit One S, qui possède une signature sombre, descendante et bien dynamique. Il s'en trouvera de fait un jugement peut-être trop défaitiste sur les basses et sur les aigus, présentes en masse pour les premières, et légèrement muselés pour les seconds. Là aussi, vous êtes prévenus !
1) Topping NX2
Évidemment, je touche un petit mot sur l'installation du périphérique : sans encombre ! On branche, on attend 1-2 minutes, on configure ce qu'il faut sur Foobar (pour ceux qui l'utilisent) et on n'a plus qu'à lancer la musique. Ah non ! Fonctionnant sur batterie, il faut bien sûr penser à l'allumer. Ca me permet justement d'en venir à un point très important pour l'utilisation en nomade : la capacité de la batterie, et son temps de recharge. J'ai lu quelque part que la batterie possède une capacité d'une centaine d'heures, mais seulement en utilisation Ampli je pense. Utilisé en Dac, le temps doit être plus réduit, quoique je n'ai jamais essayé pour être honnête... La recharge quant à elle est estimée à 1h. Ca ne m'étonne pas, il ne m'a jamais fallu plus de 10 minutes pour le recharger. Un très bon point ici donc !Inspectons désormais ses caractéristiques :
C'est ce que je confirme. Le message sonore délivré est ici très doux, très homogène et relativement propre. J'ai apprécié d'écouter des musiques calmes avec, comme de la Soul ou des enregistrements essentiellement au piano, qui ne nécessitent pas de trop se concentrer sur des détails. L'écoute est reposante, moelleuse, bien à l'opposé d'un rendu rigoureux et analytique. Attention, cela ne signifie en aucun cas que la texture sonore est boueuse et retombante, sans éclats, mais ne vous attendez certainement pas à être en présence d'un monstre de détails et à être désorienté par un rendu sonore charmeur et charnel. Le tout mériterait tout de même une touche de réalisme et d'émotion, car même si le message sonore délivré n'ennuie pas, il manque de texture et de couleur. Zoomons sur les différentes fréquences désormais :
- Basses : clairement le point fort du Topping, malgré des irrégularités. Loin d'être envahissantes et débordantes, elles disposent néanmoins d'un franc appui et imposent par moment trop leur présence. Ces basses, qui ont la tempérance de rester à leur place, prennent souvent un aspect légèrement collant et accusent un rien de manque de punch, malgré leur bonne réactivité (le casque aide aussi...). Rien de grave ou de rebutant pour autant, mais la rapidité de ce registre n'est pas le maître mot pour le définir, et l'ennui peut alors se manifester. L'avantage de leur aspect rondouillard se résume à une fatigue auditive inexistante, même après une heure d'écoute de musiques House bien chargées dans les 50Hz (essentiellement du UK Garage). Enfin, elles disposent d'un véritable impact, et ajoutent une plus-value à la dynamique d'un morceau ! Ah j'oublie un détail : les sous-basses sont fastidieuses à repérer, ne soyez donc pas déçus si vous ne sentez pas vibrer vos musiques préférées...
- Mediums : je vais être rapide ici, rien n'est plus mis en avant qu'autre chose, ils sont neutres dans l'ensemble, peut-être un peu trop finalement. Dans le prolongement direct des basses, les bas-mediums ont là aussi tendance à « couler » (le mot est fort, mais c'est pas décourageant en vrai), retenant en laisse la rapidité des morceaux et disséminant une ambiance moelleuse et reposante. Les voix sont intelligibles mais l'on pourra se permettre de râler par leur difficulté à se détacher par rapport aux parties instrumentales. Par ailleurs, les voix féminines auraient mérité une meilleure présence. En somme, c'est plat, techniquement c'est bien traité. Mais personnellement, je vais me lever ici pour pointer du doigt une certaine anémie dans le relief et dans la retranscription des émotions dans ces fréquences-là. Je ne ressens pas assez la répercussion des paroles d'une chanteuse ; de même que j'ai des difficultés à capter ses sentiments lors de certains passages, où l'incompréhension, le doute, l'implore ou la colère monte. Même remarque pour les instruments à corde, ou à percussion. Techniquement encore, c'est traité sans esquive, mais le naturel ne ressort pas assez, les émotions non plus. Pour ma part, je les trouve presque sans saveur ces mediums.
- Fréquences sensibles (hauts-mediums / aigus) : petite partie pour isoler les fréquences les moins bien traitées par la majorité des casques à mes oreilles, et pouvant devenir insupportables si en amont le boulot est mal fait. Ici, je n'ai rien de concret à partager, si ce n'est l'absence rassurante de toute trace de sibilance - foireuse -. Ce n'est pas pour rien que je qualifiais de « doux » et « homogène » le rendu du Topping ; il ne va pas flatter une zone sensible et faire briller d'éclat les sifflantes, ainsi que des élocutions féminines telles que les « ééé », « èèè », « iii », « chhhh » ou « sss/zzz ». Toutefois, elles ne sont pas dissimulées pour autant ; je ne mentionne en aucun cas une sensation de masquage ou d'étouffement, et rassurez-vous on en est à mille lieux ! Sachez juste que cette zone est seulement traitée proprement et avec maîtrise, et jamais ne vous fatiguera ou ne vous usera les tympans de façon prononcée - sauf si vous vous amusez à pousser le volume outre mesure, et encore... Bonne définition de ce registre en somme, malgré une légère atténuation, travaillant de paire avec la signature du Focal Spirit One S.
- Aigus / Sur-aigus : comme annoncé par les caractéristiques de la puce PCM2074, les aigus sont bel et bien en retrait. Pas dépassés ou phagocytés par le reste ! Ils demeurent clairement dissociables du reste et procurent une bonne aération en général, mais ils ne sont pas habités par ce côté étincelant, vif, libertin. Ca respire c'est sûr, mais je constate le même défaut que pour les mediums : les aigus aussi manquent d'âme. En revanche, là où techniquement les mediums sont irréprochables, on peut ici pester contre la timidité de ces hautes fréquences à s'aventurer loin vers les côtés. Les sur-aigus notamment. Du coup, l'aération est certes honorable, mais encore contenue, c'est vraiment dommage ! Pour finir, beaucoup de micro-détails présents dans les 11-14 Khz sont cachés voire absents de mes morceaux favoris, cela en raison - sûrement - de la présence parfois trop imposante des basses, et Dieu sait à quel point les casques Focal s'amusent à dissimuler des hautes fréquences sous les basses...
- 3D : si je devais dessiner une forme, ça serait un petit cercle parfait, un peu comme une sorte de bulle. Oui, en fait je suis juste en train d'identifier la véritable limite que ne franchit pas le Topping pour accéder à un niveau de réalisme décent dans le rendu musical. Ce n'est pas mauvais, méprenez-vous si vous me comprenez mal ! Ce n'est pas non plus juste moyen. C'est même légèrement au-dessus du correct en fait ; sur 20, la note avoisinerait 12/13.5 mais pas plus. Pourquoi ? La profondeur ! Je parviens pourtant à identifier un premier plan, un second plan et même par moment un arrière-plan, mais rien ne part jamais très loin. Quand je faisais état, plus haut, d'un rendu collant, je n'ai peut-être pas usé de ces termes par hasard. Ca manque d'aventure et de déploiement et ça rejoint totalement ce que j'ai avancé sur la platitude des mediums ; c'est-à-dire qu'on a du mal à vraiment s'y croire, que le niveau de réalisme et de naturel prend un coup ici.
- Dynamique : elle n'est pas monstrueuse et n'aidera sûrement pas à dévoiler un nombre ubuesque de détails dissimulés de-ci de-là... Il n'empêche qu'elle s'avère tout de même satisfaisante et apporte une bonne attaque aux instruments, sans effet de fanage aucun.
En somme, plutôt pas mal. Aucun effet whaou dès les premières secondes, et sûrement pas d'extase sonore dans une session d'écoute. Ce DAC fait bien son boulot, en ce qu'il propose un rendu très propre, dynamique et correctement aéré. Si vous êtes du genre à écouter la musique dans une optique de repos et de relâchement, foncez, il est fait pour vous ! Son rendu rondouillard et duveteux tiendra chaud à vos oreilles et la présence d'un bon nombre de détails dans la restitution accompagnera élégamment cette immersion. Pour ma part, ça manque d'énergie, d'âme et de texture, et sans aller jusqu'à dire que je tombe rapidement dans la lassitude, je reproche un retrait certain d'incitation à vouloir taper du pied avec.
Par rapport à la sortie casque du PC, il y a de quoi sourire et se rassurer quant à son achat. Pas de bond à l'élastique, mais on accède tout de même à autre chose. On sent surtout comme une libération, une expression plus grandiose et indubitablement plus propre que la sortie casque du PC.
Note : 2
2) SMSL M2
À la différence du Topping NX2, le SMSL M2 n'a pas de batterie intégrée, seule une utilisation en sédentaire est envisageable.Envisageable oui, mais combien de temps ? Vous n'êtes peut-être pas au jus, mais un défaut récurrent a été constaté avec ce périphérique : au bout d'un certain temps, il est nécessaire de le ré-installer plusieurs fois, avant qu'il ne soit simplement plus du tout reconnu en USB. Ce souci mécanique ne sera cependant pas pris en compte dans ce comparatif, afin de lui éviter d'être éliminé d'office, mais soyez méfiant si vous décidez de vous procurer un exemplaire...
Son installation s'effectue fort heureusement sans accrochage aucun, mais c'est dans son rapport avec Foobar que le SMSL entretient des relations un peu distantes, en ce qu'il met parfois 2 secondes à répondre, que ce soit pour un changement de piste, une mise à l'arrêt d'un morceau ou autre manipulation.
En lui-même, le boitier en version argent est très désagréable à manipuler et le moindre frottement avec un ongle est sévèrement puni. De plus, il sonne comme une carcasse vide. Dommage, mais ça a la limite c'est pas ce qui incombe le plus. Quant à la molette de volume, elle n'a aucun style, et se montre peu encline à la manipulation. On ne joue pas dans la même cour que sur le Topping, très duveteux et incitant au toucher.
Regardons maintenant à l'intérieur du boitier :
Il est dit au sujet de cette puce qu'elle offre un son très rigoureux, chirurgical, froid, mais avant tout très neutre, sans prédominance d'un registre en particulier. La séparation des sources est aussi excellente, surprenante.
C'est là aussi ce que je confirme à l'écoute. J'ai utilisé le SMSL pour la première fois il y a quelques mois, après avoir été accompagné par le Fiio E07K. J'ai directement été étonné par la séparation des canaux ainsi que par l'excellente aération de la restitution sonore. Et en effet, qu'est-ce que c'est plat ! Finies l'armée de basses, elles retournent enfin à leur place avec ce nouveau Dac !
- Basses : rapides, organiques, beaucoup de punch. À l'inverse du Topping, aucune sensation de coulage ou d'effet mouillé, aussi léger soit-il. Elles ne sont ni appuyées, ni pauvres, mais leur rapidité apporte une belle célérité à l'ensemble du message. Petit bémol : les sous-basses peinent là aussi à se faire une place et le besoin de monter le volume gâche notre attente enthousiaste vis-à-vis de ce registre si discret, mais c'est loin d'être un drame. Que dire d'autre ?
- Mediums : là aussi, le registre est bien traité, sans excès, sans retrait aucun. C'est plat, techniquement il n'y a réellement rien à discuter ou à reprocher. Nonobstant, là aussi personnellement je me rebiffe contre cette platitude, et dénonce ici aussi une certaine déficience d'âme, de corps et d'expression émotionnelle à l'ensemble de ces fréquences moyennes. La non-coloration de ce registre finissait par m'ennuyer à long terme et j'ai préféré davantage m'orienter vers des styles musicaux plus énergiques. Mais rassurez-vous, ceci tient plus du chipotage qu'autre chose, et Dieu seul sait à quel point je suis compliqué...
- Fréquences sensibles : « rigoureux, chirurgical, froid ». C'est exactement ces qualificatifs qui surgissent en entrant dans ces fréquences un peu problématiques. Les élocutions féminines sont strictes et précises, sans jamais tomber dans l'amertume ou le clinquant, les sifflantes sont bien usinées et aiguisées au micromètre près et malgré tout, aucune trace de sibilance. Chapeau. En revanche, cette précision revêt aussi son mauvais habit : l'écoute devient vite fatigante, pour peu qu'on ose monter un peu trop le volume. Pour ma part, la restitution résultante de la puce Sabre travaille en parfaite harmonie avec le Focal, qui justement se révèle bien trop timide dans cette zone, où il n'ose pas montrer son côté strict. En résulte donc une belle clarté, bien plus prononcée que sur le Topping, ayant de quoi faire rougir le Fiio, suffoquant quelque part par là.
- Aigus / Sur-aigus : on prend les mêmes et on recommence ? Allez ! Ici aussi, dans le prolongement de la zone sensible, les aigus sont plutôt bien positionnés, vifs, précis, voire saillants. Ce côté saillant a néanmoins le démérite de peaufiner ce registre d'un ton un peu trop métallique et de le faire tomber dans le strict et le strident, plutôt que dans l'étincelance et l'ouverture. Les aigus accusent donc eux aussi un retrait d'âme et de résonance et finissent par fatiguer bien trop rapidement l'écoute. J'avais bien dit que c'était strict et rigoureux ! Je me permets aussi d'ajouter que ces derniers sonnent légèrement du côté terne de la force, cela en raison - manifestement - de l'ampli qui ne permet pas à ce registre de s'épanouir librement. Enfin, une vraie gêne se fait entendre lorsque l'on pousse beaucoup le volume : les aigus commencent à se rentrer-dedans et à s'embrouiller, et la précision en prend un gros coup. Serait-ce dû à l'ampli qui ne parviens pas correctement à supporter une trop grande puissance ? En tous les cas, le Topping peut regarder le SMSL de très haut de ce côté-là, faisant montre d'une exemplaire droiture dans sa parfaite propreté.
- 3D : excellente ! Le gros point fort du SMSL ! Ca part à gauche, ça part à droite, ça fonce loin quand il le faut et ça vient épouser l'oreille lorsque cela est demandé. On repère avec extrême aisance les sources sonores, tout est parfaitement détouré, quoique ça manque un peu d'articulation je trouve. C'est justement ce qui m'a surpris dès les premières secondes d'écoute, l'ouverture de la scène et l'aération du message sonore, conférant un beau niveau de réalisme dans l'espace. Ca vient très bien compenser un naturel et une émotion un peu bafoués par cette rigidité dans toutes les fréquences.
- Dynamique : relativement bonne. Le son aurait toutefois mérité une meilleure présence des détails et une platitude moins prononcée, qu'un manque de relief vient un peu trop pointer du doigt. Ca rejoint mon ressenti quant à ce sentiment de terni et de fané.
Pour résumer un peu tout ça, on a droit à une restitution énergique, précise, froide, voire chirurgicale, qui a de quoi calmer l'ardeur de ceux qui espéraient trouver en ce boitier un rendu chaleureux et plein d'émotion, retranscrivant avec harmonie, douceur et puissance les émotions et les âmes des instruments. Ce n'est pas totalement le cas. J'ai un peu l'impression qu'on tient là un rendu simplement strict, auquel on a ôté une partie de la vie et du laisser-aller, ayant de quoi décourager les amateurs de sensations fortes à l'écoute. Il en ressort aussi - à mes oreilles - un défaut de plénitude et d'amplitude dans cette restitution, procurant une légère sensation de vide par moment, malgré le placement excellent des sources dans l'espace.
En fait, le son est parfaitement à l'image du boitier : froid, rugueux, saillant et sans réelle personnalité. Mais techniquement, c'est un régal, et l'on prend tout de même un vrai plaisir à savourer un rendu enfin plus détaillé, tellement plus que la maigre sortie casque du PC et du Fiio... À niveau-là, la satisfaction arrive très rapidement dès les premières secondes et l'on craint très fort le jour où l'on devra retourner à la sortie casque du PC, molle et cajolée.
Note : 2
3) iBasso D-Zero
Dernière place dans ce comparo ! Rime avec cerise sur le gâteau ou le pire pour la fin ?Le iBasso renferme, tout comme le Topping, une batterie dont la durée est estimée à 120h en mode ampli et à une dizaine d'heures en mode DAC, pour un temps de recharge de une ou deux heures. Je ne suis pas sûr et cela reste donc à confirmer !
Visuellement, c'est un objet tout petit mais plus épais que les deux autres auquel on fait face. C'est compact et de fait, facile d'utilisation. Le potentiomètre manque cependant de prise et de style, mais ça reste un détail. Sa face arrière affiche de son côté deux boutons crantés : le bouton du mode « Charge » ainsi qu'un contrôle de gain, pour être en mesure de piloter des casques plus gourmands que de simples nomades, qui seront déjà pleinement ravis d'être nourris par ce compagnon.
Pour ce qui est de l'installation, rien à signaler. On branche, on attend, et on écoute. Comment faire plus simple, hein ? Aucun soucis à la manipulation sur Foobar, tout réagit très bien, aucun saut, aucun bug, aucun retard.
On s'acharnera simplement sur un détail, pouvant s'avérer très gênant pour les possesseurs d'intras sensibles : un bruit de fond régulier - le même quel que soit le volume - se fait entendre, plus spécialement en mode Hi Gain. Personnellement, fonctionnant au casque, ce bruit ne me gêne aucunement, mais vous êtes avertis !
À l'intérieur désormais :
Je confirme en partie. Mais les aigus ne sont pas neutres, plats. Ils sont animés, vivaces, mais surtout très précis !
Ok, j'exagère un peu. Et je ne vous cache pas que l'effet nouveau jouet n'y est pas pour rien, mais faites-moi confiance, mes oreilles et mon ressenti me mentent rarement. Le son est tout simplement merveilleux et à part une belle stridence dans le haut du spectre, je ne déplore aucun faux-pas, ni aucune faiblesse.
- Basses : je les trouve surprenantes et très riches ! Elles ne sont pas monstrueuses de rapidité et laissent le SMSL en premier rang, mais elles n'hésitent pas à montrer une opulence plaisante et surtout, très entraînante. Aucune sensation de gonflage ou de boursouflure, elles cognent sec, franc et disposent d'un rien d'appui, juste le nécessaire pour donner envie de taper du pied. Mention spéciale aux sous-basses : on les entend ! On les distingue bien plus aisément qu'avec les deux autres Dac, sans avoir un quelconque besoin de trop monter le volume. En résulte une écoute avec un impact tout simplement colossal, du moins à mes oreilles, qui je le rappellent manquent encore de beaucoup d'expériences dans le domaine de l'audio !
- Mediums : ouh je sens que je vais me faire plaisir ici ! Par où commencer ? Les instruments ? Nets, réellement bien détourés, ils vibrent avec un naturel sincère, sans trop tomber dans l'exagération. Ils ont beaucoup de corps, mais surtout une grande musicalité, que je ne retrouve pas avec le matériel que j'ai essayé jusqu'à présent. Les parties vocales sont tout aussi savoureuses - si ce n'est plus - et les premiers instants de souffle, de murmure et de cris m'ont fait frémir. Ces dernières se détachent et se déploient avec grâce et mes oreilles s'en sont senties privilégiées ! Un pur régal. Tout est grandiose, mais ces mediums savent aussi se calmer et devenir très intimistes. En bref, beaucoup d'émotions, beaucoup d'énergie, avec l'impact des basses, on s'y croit déjà assez, et pourtant, on n'a pas tout entendu !
- Fréquences sensibles : utilisateurs de casque sibilant ou chuintant... Fuyez ! S'il vous plait, fuyez ! Non pas que j'ai ouï la trace d'une moindre sibilance dans ces fréquences-là, mais je souhaitais simplement vous mettre au jus que les sifflantes s'en donnent à coeur joie ici ! C'est la seule partie où j'ai ressenti une mise en avant presque foireuse, à la limite de l'erreur, tellement ces « sss/zzz » robotiques viennent s'opposer à ce message charnel dégagé par les autres fréquences. L'écoute peut alors nettement fatiguer en très peu de temps si vos morceaux sont chargés dans cette zone.
- Aigus /Sur-aigus : s'illuminant avec des mediums déjà soyeux, les aigus apportent une luminosité bienvenue et une clarté généreuse à l'ensemble ! Aussi étrange que cela puisse paraître (parce qu'ils sont beaucoup mis en avant), ils ne sonnent pas de façon métallique ou stridente, mais surtout de manière légère, libertine et enjouée. Par ailleurs, le nombre de détails est très élevé dans cette zone, et des micro-détails autrement éclipsés par des basses souvent trop envahissantes sont ici détachés du reste, ce qui est aisément audible. Attention néanmoins aux cuivres, ils vibrent avec force et autorité mais deviennent tout aussi agressifs dès que l'on monte légèrement trop le volume.
- 3D : belle ouverture de la scène là aussi, excellente stéréophonie, aération colossale. Le placement des sources est clairement identifiable et l'étagement est également très satisfaisant, avec même une certaine exagération flatteuse sur certains morceaux.
- Dynamique : excellente là aussi ! Entre l'impact des basses et le ré-haussement d'une multiplicité de détails dans les hautes fréquences, il va sans dire que le naturel et le réalisme priment.
On obtient donc un goûteux cocktail entre puissance, finesse, impact mais aussi douceur dans la restitution. Mis à part un vrai faux-pas dans les sifflantes, rien n'est désagréable à l'écoute ; on apprécie chaque seconde de nos morceaux et on se surprend même à sourire inconsciemment devant la beauté du spectacle. Toutes les fréquences travaillent ensemble et il en ressort aussi une gracieuse articulation de l'ensemble, où tout semble lié. Rien ne joue dans le vent, rien ne joue tout seul. Cette beauté appuyée peut toutefois nous amener à réfléchir sur une légère exagération dans les mediums, les aigus et l'aération, visant à rendre peut-être l'écoute plus agréable encore qu'elle ne devait l'être au départ.
En tous les cas, je suis conquis, j'ai déjà du mal à m'imaginer comment ma musique peut sonner avec encore plus de réel et de beauté ! Nul doute, en conclusion, que nous nous trouvons bien loin de la sortie casque du PC.
Note : 3
Conclusion
Pour rassembler un peu tout ça, ces trois Dac/Ampli nous emmènent chacun dans un univers qui lui est propre et identifiable.
L'amateur de douceur et de rondeur s'orientera en premier lieu vers le Topping, dont l'écoute reposante viendra calmement accompagner les moments de détente.
À l'opposé, celui qui recherche la rigueur et la justesse, sans forcément s'apitoyer autre part que sur l'aspect technique, optera plutôt pour le SMSL M2, plus strict, plus froid, mais aussi nettement plus détaillé et nerveux dans sa restitution.
Enfin, la personne en quête de sensations fortes et de réalisme s'aventurera dans l'univers riche et harmonieux du iBasso D-Zero, mais devra aussi assumer en contrepartie une légère fatigue au bout d'un certain moment.
Pour ma part, il est évident que mon coup de coeur s'avère être le iBasso, qui m'a tout simplement bluffé par son naturel. Si je devais effectuer un classement, je le verrai ainsi :
1er : iBasso D-Zero
2ème : SMSL M2
3ème : Topping NX2
Sans surprise donc, vous le remarquerez, le Dac ayant le prix constaté le plus élevé remporte la première place, tandis que la troisième place est attribuée au moins onéreux. Toutefois, ne prenez pas le Topping à défaut, ce classement a été effectué selon mes goûts, et étant amateur des restitutions sèches et portées davantage sur les aigus que sur les basses, il est alors évident que le SMSL et le iBasso se retrouvent aisément en premiers. Je ne veux donc pas signifier que le Topping est techniquement en-dessous des autres, juste qu'il offre, à mon goût, moins de corps et de matière, et en fait peut-être trop dans la douceur, ce qui a vite fait de me lasser. Mais les trois sont de toute manière très bons et croyez-moi, après avoir posé vos oreille dessus, vous n'aurez plus jamais envie d'entendre parler de la sortie casque de PC, pour peu qu'elle soit médiocre.2ème : SMSL M2
3ème : Topping NX2
C'est ici que se termine ce petit comparatif, qui je l'espère, vous aura plu à la lecture, malgré peut-être des fautes par endroits, et je m'en excuse si c'est le cas ! Aussi, je tiens de tout coeur à remercier chaleureusement DarkZenith de m'avoir prêté son iBasso pour quelques temps ! Sans lui, ce comparatif n'aurait certainement jamais vu le jour !