J’ai fait l’acquisition, il y a maintenant presque un mois, et avec les conseils de Super Fred 21, de l’ampli casque /préampli Audio GD Phoenix.
Pour ma part, je n’utilise que sa fonction ampli casque, car je me suis séparé de mes amplis et enceintes il y a quelques années, pour ne plus écouter que au casque.
J’ai conservé, par contre, mon lecteur CD Jadis, car je le trouve absolument exquis sur les timbres.
Le choix du Phoenix a été motivé par trois critères importants pour moi :
La neutralité, la transparence, et les possibilités de connections.
1) La neutralité parce que j’en ai besoin pour travailler, tester les casques, mes câbles, et les casques que je re-câble ou que je modifie.
Il est bien plus facile d’identifier pour tel ou tel casque, un caractère particulier, lorsque l’ampli qui l’alimente n’ajoute pas à la restitution sa propre coloration.
2 ) La transparence, parce que j’ai besoin de tout entendre.
Lorsque, par exemple, je fais des écoutes comparatives de câbles sur mon HD 800, il est important pour moi de pouvoir entendre les micro-informations que tel câble atténue, ou que tel autre met en exergue, les différences subtiles de timbres, d’ambiance...
3) Les possibilités de connections pour pouvoir brancher un casque avec câble asymétrique et Jack 6.35, ou bien un autre monté symétrique avec un connecteur XLR 4 broches, ou enfin, un troisième symétrique au standard 2 connecteurs XLR 3 broches.
Pouvoir également écouter une source asymétrique, ainsi qu’une source symétrique.
Le Phoenix est donc un outil pour moi et je pense ne pas trop me tromper, en pensant que dans sa gamme de prix il n’y a pas beaucoup d’appareils offrant toutes ces possibilités.
ECOUTE
Le système d’écoute est mon système personnel.
Il est composé à la lecture, d’une platine JADIS Evolution tube dont j’ai changé les tubes de sortie d’origine, pour des 12AU7 Mullard white label.
Et les casques ont été les suivants :
Sennheiser HD 800, JVC HA DX 1000, Ultrasone Edition 10, Grado PS 1000.
Les câbles sont de ma fabrication :
Synergie modulation asymétrique et modulation symétrique, Synergie casque symétrique monté HD 800 pour l’ HD 800 et l’ ED 10. (L’ ultrasone ED 10, était monté avec connecteurs HD 800, vous pouvez, si ce n’est pas déjà fait, découvrir ce que j’ai posté à ce sujet ici :http://forum.tellementnomade.org/viewto ... =66&t=2015
Je peux donc écouter l’ED 10 et L’HD 800 avec exactement le même câble, en symétrique au standard 2 x XLR 3 broches.
Petite précision au sujet du Phoenix et de ses possibilités de connections :
Ma source étant asymétrique, je suis théoriquement « limité » pour accéder aux bienfaits de l’utilisation de cet ampli dans le mode symétrique.
J’ ai donc contacté Kingwa, le concepteur des produits Audio-GD, et voici sa réponse à ma question concernant l’utilisation d’ éventuels adaptateurs XLR / RCA :
Dear Pierre,
Don't need the RCA to XLR adapter.
The RCA will convert to XLR in the Phoenix.
If you want better sound you need a real XLR output source.
But this not XLR better than RCA, it just the XLR source usually had better sound than the RCA source.
Kingwa
Bien, j’ai donc utilisé mon cordon RCA, et après quelques jours, j’ai tout de même eu envie d’essayer avec un adaptateur et un câble symétrique !!!! Hé oui, ça me titillait trop fort !!!!
J’ai alors attaqué le Phoenix par une de ses entrées XLR .
Bien sûr, je sais bien que je ne suis pas pour autant en symétrique au départ de la source, mais puisque Kingwa dit que le Phoenix transforme le signal asymétrique en symétrique parfait (voir également sur le site Audio-GD : http://www.audio-gd.com/Pro/Headphoneam ... enixEN.htm) quelque soit l’ entrée, il n’est pas question de douter de ceci.
J’ai pu faire une constatation très intéressante , donc, en branchant ma source asymétrque sur les entrées XLR du Phoenix via deux adaptateurs :
J’ai gagné considérablement en séparation droite-gauche, en aération et restitution des micros détails. Mes adaptateurs ne sont pas munis de transformateurs symétriseurs, mais ils permettent le branchement avec un câbles symétrique, et finalement, le gain est nettement audible.
J’ai, lors de mes écoutes, pris soin d’attendre 2 heures pour bien laisser chauffer le Phoenix. Contre toute attente la première réflexion qui soudainement s’est présentée à mon esprit a été :
Mais c’est du transistor ?
Il a fallut quelques secondes pour que je me reconnecte avec un fait bien établi : oui bien sûr, c’est du transistor !!!
En fait, il faut préciser que je suis depuis très longtemps, un grand fan de tube et là, le plus surprenant, c’est la richesse Harmonique, le piqué et l’ouverture du haut médium jusqu’à l’ extrême l’aigu avec, en prime, une très grande douceur.
Je ne me souviens pas avoir écouté un ampli à transistor qui sonne si bien à mes oreilles. ( ou peut-être, il y a très longtemps, un Jeff Rowland Model 5 que j’ai gardé quelques temps, et que je regrette toujours d’avoir vendu ! )
C’est fou comme le Phoenix est agréable à écouter !
J’avais écouté auparavant le HD 800 associé à plusieurs amplis dont, entre autre ;
Little Dot MK VIII, SPL Phonitor, DV 337, DV 336 que j’avais modifié (et qui marchait à merveille avec les casques JVC DX 1000 et DX 700 ), Woo Audio 6 SE …
Et aucune des écoutes ne m’a jamais vraiment convaincu. Je restais toujours plus ou moins sur l’impression d’un casque un peu froid, éthéré, manquant de matière, de corps, de présence, de couleur. Attention ! Tout est relatif tout de même, nous sommes en présence d’une référence mondiale, et mes impressions restent dans le subtil, et surtout, le subjectif. J’aime les sons chauds, un peu ronds, et je préfère un peu de coloration à trop de rigueur. Le PS 1000, je crois, me plaît beaucoup et je le préfère, justement parce qu’il semble un peu plus rond et généreux.
J’ai commencé à aimer mon HD 800 à partir du moment où je l’ai branché sur le Phoenix. Il m’offre à présent naturel et chaleur , une finesse de restitution qu’il est à mon sens le seul capable de reproduire, avec , ce que je lui reprochais auparavant de ne pas avoir : de la consistance, du corps, de la présence. L’aération sur un grand orchestre classique est magique. Les différents pupitres sont disposés dans l’espace avec tellement de naturel, d’espace entre chacun d’entre eux, de richesse harmonique, que je n’ai vraiment aucune difficulté à croire à ce que j’écoute. Pour être vraiment parfait, j’aimerais juste un peu plus de niveau dans les fréquences en deçà d’environ 80 HZ.
Mon Ultrasone ED 10, reste toujours parfaitement doux sans rien perdre de sa transparence, de sa luminosité, et de son rendu exceptionnel des micro- détails. Le grave est parfaitement charpenté, il se présente avec un niveau supérieur à celui proposé par le HD 800, avec des qualités de richesse et de transparence qui me semble sensiblement identiques. L ‘ED 10 n’est plus abrupt sur les pics de voix comme ce peut être le cas, par exemple, lorsqu’une soprano pousse très fort sur un air d’opéra. Les voix, avec le Phoenix, sont réellement magnifiques , le haut médium ne me paraît pas aussi charnu qu’ avec le Sennheiser, mais sans comparaison directe, son rendu est plus que satisfaisant. L’aigu et l’extrême aigu montent sans limite, très très haut, avec une énergie et une transparence supérieure à ce que propose l’ HD 800, mais cependant avec moins d’ouverture.
Mon DX 1000, que j’ai modifié en lui changeant les écouteurs par des pièces en érable, et re-câblé avec de l’argent cryogénisé s’illumine alimenté par le Phoenix. Ce casque que beaucoup trouvent à juste titre un peu sombre et coloré dans les fréquences de 200 à 500 HZ, retrouve ici toute la lumière et la clarté immanentes en lui, mais révélées avec de bons amplis comme le Phoenix. Sa petite coloration sur les voix n’a pas complètement disparue, mais la transparence du Phoenix et sa neutralité aident à l’atténuer. Le grave opulent de ce casque trouve ici une tenue exemplaire, et son niveau, toujours impressionnant, ne vient pas pour autant masquer les fréquences voisines. La grande richesse harmonique dont le DX 1000 est capable est exploitée et nourrie abondamment par l’ Audio-GD de l’extrême grave à l’ extrême aigu. L’ aigu et l’ extrême aigu, justement, un peu colorés il faut bien le dire, sont d’une beauté renversante, toujours très riches, ouverts, soyeux …
Le PS 1000 ( celui parmi les trois casques précédents que je connais le moins bien parce que arrivé depuis peu ) est un régal de chaque instant. C’est celui qui offre (à mon sens)le plus d’émotions. Je ne souhaite pas entrer ici dans l’ analyse neutralité/ coloration, car plus j’écoute et je réfléchis à ce sujet, moins je sais ce qu’est un élément HI-FI neutre.
Bien sûr, il y a toujours les concerts live pour se faire de solides références. Mais entre les instruments amplifiés, ou les instruments acoustiques dont les timbres changent à chaque changement de salle, voir de prestation en extérieur, comment pourrai-je connaître le timbre exacte de tel piano, telle contrebasse ou saxo ?
Curieusement, le PS 1000 ne me donne pas envie de résonner, d’ analyser. Dans ces lignes consacrées à l’ Audio-GD Phoenix, j’ai envie de dire que l’ association des deux me ravi tout simplement. La générosité naturelle du PS 1000 boostée par celle du Phoenix font tout simplement de la musique ! Le grave est magnifique de niveau et de tension, les fréquences médium sont ornées d’un grain, d’une consistance et d’un naturel magique, les fréquences aigues et extrême aigu sont riches, ouvertes, généreuses, douces et soyeuses. Je ne pense pas qu’aux mesures ce casque soit le plus linéaire, et je crois que la courbe de réponse amplitude / fréquence d’un piano , par exemple, enregistrée lors d’un concert dans une salle bondée de monde et au traitement acoustique incertain, ne le serait pas non plus !
Plus généralement, avec le Phoenix les contours sont très précis, les timbres riches, mais totalement « lavés » de toute ( impression de ) coloration parasite, ( fusse t’elle plaisante ou non )le grave est complètement dégraissé et extrêmement transparent , le bas médium vivant et réellement naturel, les voix sont ni chaudes, ni froides, ni éthérées ni trop lourdes de corps ou de matière, elles sont tout simplement le reflet exacte (en tout cas, c’est mon impression, mais là encore …) de ce que le micro a permis d’enregistrer. De ce fait, la présence des artistes ne demande aucun effort intellectuel pour être acceptée par le cerveau, et l’écoute se fait sans « rattrapage » mental . Je crois à ce que j’écoute naturellement, et suis sur le lieu de l’enregistrement. Ceci me permet de me concentrer sur la musique, les textes, l’ambiance, les timbres etc… sans me poser de question parce que la présence de l’artiste, du groupe, de l’orchestre, est tellement réelle, qu’elle n’en suscite pas.
Le haut médium est d’une richesse incroyable, avec les mêmes qualités de présence et de naturel que le bas médium. Le son d’un alto est réellement un enchantement, les voix féminines splendides de douceur et de présence. Je n’entends plus les duretés présentes dans ce registre sur quelques uns de mes enregistrements. Le Phoenix les aplati, mais je n’ai pas l’impression, cependant, que sa courbe subjective propose un creux dans cette gamme de fréquence. Tout simplement et comme en live, les duretés et ‘pics auditifs ‘ sont extrêmement rares. Il semble finalement que les inconforts ressentis à l’écoute d’enregistrement un peu durs, trouvent en partie leur source dans le système de reproduction, l’enregistrement y étant bien sûr pour quelque chose, mais pas l’unique responsable. L’aigu quant à lui, est à pleurer de beauté, un réel bonheur ! Il est plus difficile, pour un ampli, de restituer les fréquences élevées, sans dureté, sans distorsion, que les fréquences grave.
Le Phoenix est tellement doux à l’écoute, que à priori, j’ai été tenté de dire qu’il coupe un peu tôt les fréquences élevées. Il m’a suffit d’écouter l’ Avé Maria de Charles GOUNOD, par Barbara HENDRICKS par exemple, pour m’apercevoir à quel point cet ampli sait grimper très haut et avec une énergie… Cette première impression erronée, je l’explique par le fait qu’il le fait avec une telle maîtrise, une telle douceur sans la moindre distorsion audible. Mes repères ont alors été bousculés, et il m’a fallu un peu de temps pour réaliser qu’en concert, un violon reste toujours extrêmement doux même lorsqu’il pousse très haut!
Une qualité également exceptionnelle que je trouve à cet ampli, c’est l’ouverture. Chaque gamme de fréquence est reproduite avec cette ouverture qui me surprend chaque fois. Les sons ne sont pas pincés, étriqués, mais amples, ouverts, généreux, oui, c’est ça, généreux ! Chaque note se donne à l’auditeur, se livre sans réserve pour offrir toute sa richesse, son contenu émotionnel. Les sons, sans tenir compte des goûts, des mélodies, des rythmes, des accords, des harmonies etc… les sons sont beaux.
Le tour de force que Mingwa a réalisé sur cet amplificateur, c’est je crois, d’avoir créé un appareil neutre ???? précis, un véritable outil (et d’ailleurs, c’en est un pour moi) Parallèlement, c’ est un véritable vecteur de plaisir, de l’esprit et des sens, une source d’où émerge l’émotion.
Pierre