test : IPod Classic+dock VS Audirvana
Publié : 29 nov. 2013 16:05
Le nomade, c'est bien beau, mais des fois, on rentre chez soi aussi. Travaillant à la maison pour ma part, (et en l'occurrence, ne travaillant pas aujourd'hui) j'ai voulu voir comment se comportait mon valeureux Popod face au lecteur censément miraculeux Audirvana. Pour mémoire, Audirvana est un lecteur sur configuration Mac OS X (on se calme les accro du PC, il en faut pour tout le monde ) qui propose, en gros, de prendre la main sur les ressources de votre Mac pour en tirer le meilleur parti. Avec lui, pas d'appli en "bruit de fond" donc, mais une lecture la plus pure possible, un signal au plus droit, tout du moins selon son concepteur, le français Damien Plisson. Je ne m'appesantirai pas sur les caractéristiques techniques du lecteur, moultes tests sur la toile le font bien mieux que je ne saurais le dire. Non, ce qui m'a intéressé ici, c'est de comparer cette usine à gaz offrant l'avantage de rester assez user friendly par ailleurs, à ce que peut rendre un bon vieil IPod sur son socle (en ce qui me concerne, une Mip Station 3 de chez Advance Acoustic).
Comme protocole de test, je les ai tous deux relié alternativement au même DAC, un petit joujou chinois pour lequel j'ai une certaine tendresse : le Muse Mini 1543x4. Petit détail qui a son importance il s'agit d'un DAC NOS (Non Over Sampling), se limitant donc à du 44,1 htz/16 bits. C'est un choix personnel, je trouve que ce type de DAC, plutôt que d'aller grimper au arbres pour chercher le froissement du ticket de métro dans la poche du cinquième violon en pleine symphonie, offre un rendu bien assis, organique, plus sensuel, moins "numérique" en un mot. C'est aussi une solution mieux adapté à ma base de lecture de ces derniers mois, constituée par l'IPod et la Mip Station, le lecteur d'Apple se limitant à du 48 htz/16 bits. Mais il faut savoir qu'Audirvana est capable de travailler en USB avec un DAC 192 htz/24 bits. Au vu du potentiel offert par les dernières génération de DAP et les DAC de compèt' quelles embarquent, il y a là de quoi laisser songeur... Quand on sait que je vais à peine ici déflorer les capacités du biniou ! Que l'on s'entende bien aussi, on n'est pas là sur du matos high end, mais sur la chaîne d'un mélomane lambda, au budget limité. Mais cela m'a justement semblé intéressant de proposer ici un comparatif de solutions proches de la plèbe !
Les fichiers lus sont volontairement en AIFF, histoire d'avoir exactement la même piste de base pour les deux candidats. L'IPod tourne... sur lui même donc, avec les limites que comporte son disque dur dépassé (en Pata). En principe, il devrait être à la peine face à Audirvana, qui profite du processeur bien plus puissant de mon Mac Mini, mais également d'un disque SSD en Sata, bien plus rapide en lecture. Le rapport de force sera sensiblement équivalent avec un Mac Book, soit dit en passant.
Pour le son, j'ai choisi quelques pistes qui me semblent aptes à mettre en lumière qualités et défauts des deux bélligérants. Alors, quid du match? La réponse en quelques morceaux choisis :
"Sanvean" de Dead Can Dance (album Toward the Within) : On est là sur un titre piégeux. D'abord, parce que Lisa Gerrard est censée faire pleurer les hommes selon... elle même (et c'est pas complètement faux). Allez tester du matos avec des larmes plein les mirettes vous ! Bref. Sur ce titre culte de DCD, ça commence mal pour l'IPod. Gerrard est connu pour la grande complexité de son chant, sa voix explose, puis se fait murmure, puis stridule... Le lecteur à la pomme a du mal à suivre, et sur certains passage vocaux particulièrement contrastés, il perd les pédales et présente un rendu saturé. Les nappes de synthé violoneuses qui meublent le fond ne l'aide pas; au final, il se prend un peu les pieds dans le tapis, le Classic. Audirvana, de son côté, le snobe avec ampleur. Tout est bien posé, les différents registres sont bien clairs et nets. On a une assise majestueuse dans les basses, la moindre nuance dans la voix de dame Lisa est retranscrite, au trémolo près. Bref, c'est bôôôô, et on ne se demande pas si les enceintes ne sont pas en train de fatiguer, contrairement au rendu IPod.
Bilan : Sur ce coup là, le lecteur dématérialisé prend nettement l'avantage, proposant une lecture beaucoup plus évidente, enveloppante et précise. Pas de scorie, on baigne dans le suave, en profitant pleinement à tous les étages de l'émotion du morceau. Comment ça j'ai une larme au coin de l'oeil ?
"Droit dans le soleil" de Detroit (album Horizon) : Bouh il écoute Cantat ! Ben oui, et ce n'est pas le sujet ici, non mais. L'intérêt de ce morceau est qu'il offre l'inverse du précédent : un arrangement des plus dépouillés, une guitare, un violoncelle, et deux trois bruits de fond. Pas de quoi s'étouffer. Du coup, la donne est autre. Là où Audirvana va offrir une lecture analytique, rigoureuse, j'ai trouvé que le lecteur passait par contre un peu à côté de l'essentiel du morceau. Tout est là, sauf un petit supplément d'âme, aurais-je envie de dire... Avec l'IPod, on baigne d'entrée dans une atmosphère : il retranscrit sans peine les doigts frottant les cordes, l'archet de pascal Humbert, le souffle de la prise de son à l'arrache... C'est un peu plus brouillon dans les basses, ça monte pas au ciel dans l'aigu, mais pour je ne saurais dire quelle raison, ça fonctionne mieux. On est plus baigné dans l'émotion brute de la chanson, sans que trop de fouille dans les bruits de fond ne vienne en perturber l'écoute.
Bilan : Là, l'IPod emporte la manche, et m'inspire un étrange analogie. C'est un peu comme une de ces écoutes comparatives où l'on se surprend à préférer une vénérable platine vinyle à son lecteur de CD. De la poésie mon bon monsieur, de la chaleur, une écoute plus prenante avec un chanteur qui chante là, juste sous votre nez : voilà ce qu'il apporte ici, et c'est tant mieux. Soit dit en passant, c'est un studio master à la base, et j'ai le sentiment que le format en apporte plus par lui même, mettant moins les lecteurs à la peine. Ceci explique peut-être cela...
"You can't always get what you want" des Rolling Stones (album Grrr ! ) : Deuxième morceau vicelard de ce test, selon moi. S'il débute tout smooth, il se termine dans une espèce d'apothéose qui peut vite partir en cacaphonie des plus indigestes pour l'oreille, si tant est que le lecteur soit à la peine. Un choeur de femmes montant dans les tours (et dans les aiguës), s'entremêlant autour d'un orgue, lequel prend le pas pour enfin laisser la politesse à ces dames... Si les maillons, que l'on soit en sédentaire ou en nomade, ne suivent pas, on se prend en pleine tête un grand moment de sibilance avec ce déluge ! Là, s'il avait à peu près tenu la baraque durant le début du morceau, Popod rend les armes. Audirvana de son côté s'offre une promenade de santé. Orgue et voix s'entrecroisent, se répondent, sans jamais se mélanger les pinceaux. Alors que mon oreille s'attendait à subir les derniers outrages une seconde fois, la piste reste maîtrisée, Audirvana s'offrant une petite godille finale entre les pièges de la piste pour bien narguer son adversaire au fossé.
Bilan : Dès que le message s'intensifie, se complexifie, la sanction est sans appel. L'IPod est aux fraises, cependant qu'Audirvana s'amuse et daigne montrer le bout du nez de son potentiel.
"Teardrop" de Massive Attack (album Mezzanine) : Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak... Le pseudo battement de coeur ouvrant Teardrop peut selon les cas, vous prendre aux bide, ou vous évoquer un voisin tapant au plafond de votre humble meublé. Tout dépend de la gestion du grave. Là dessus, l'IPod, une fois de plus, ne fait pas de miracle. Il reste dans le cahier des charges de sa bande passante, mais au delà, point de salut. Du coup, on passe un peu à côté de ce côté viscéral du tube de Massive Attack, même si la copie rendue reste acceptable. De même, il semble manquer le fond sonore de la montée en charge de Teardrop, cette résonnance un peu aquatique donnant l'impression que la voix d'Elisabeth Fraser surgit doucement des flots, pour imposer sa douce mélancolie. Sur de l'électro, surtout quand elle est aussi fouillée que celle du trio de Bristol, il faut de la rigueur et de la précision, sans quoi on prend vite le bouillon. Audirvana s'en tire magistralement. Curieusement, il se permet même d'offrir un supplément de chaleur par rapport à son concurrent, et dévoile une structure du morceau beaucoup plus détaillée et impactantte que l'IPod.
Bilan : Même chose que sur le final des Stones, et même punition pour l'IPod. Sorti des arrangements pas trop complexe, il est tout de même un peu à la peine. J'ai pu noter que ces défauts sont d'ailleurs mis en exergue par une écoute sur enceintes, pas forcément le fond de commerce du Classic. Audirvana prend encore une fois le pas nettement, imposant sa rigueur et sa compréhension des plans multiples d'une piste électro.
Au final :
J'ai cherché sur ce test sans prétention à proposer des morceaux diversifiés, chacun offrant une occupation différente de la bande passante. Dans l'ensemble, le verdict est plutôt sévère pour l'Ipod. Il est cependant à noter, n'en déplaise à ceux qui boudent ses qualités de lecture, que le morceau sur lequel il s'en sort le mieux est celui... dont le fichier offre la meilleure qualité au départ. Est ce à dire qu'il offre une lecture fidèle, là où Audirvana aurait tendance à enjoliver? Je n'irais pas jusque là non plus. Simplement, si ce qu'il sait faire il le fait honorablement, le Classic commence un peu à dater. Il est donc à prendre avec ses qualités, lesquelles sont mises en avant par des musiques Pop rock, éventuellement sur du blues dépouillé, des ballades folks ou encore du jazz. Mais dès que le message se complexifie, il traîne un peu la patte, il faut bien l'avouer. Cependant, il peut encore rendre bien des service relié à un casque ou un intra. M'est avis que plus ce dernier sera rigoureux, meilleure sera le rendu (la qualité du fichier d'origine étant aussi à prendre en considération), l'IPod se chargeant de prodiguer la chaleur qu'on lui connaît en lecture. Audirvana pour sa part offre une expérience dématérialisée prometteuse. Les limites que ce lecteur a pu exposer ici tiennent peut-être plus du DAC qui lui était associé que de ses capacités propres. Il me semble en effet juste de dire que sur l'ensemble de ce test, Audirvana était au petit trot là où l'Apple galopait de son mieux. Pour profiter pleinement de ce lecteur conçu en France (cocorico ! ), il pourra être intéressant de lui associer un DAC s"ouvrant au désormais presque standard 96htz / 24 bits. Là ou la chose présente un intérêt discutable en nomade, il faut être honnête, elle ouvre des perspectives faisant saliver en salon. Et puis, last but not the least, si Audirvana est une solution malheureusement payante, elle se négocie à un tarif tout à fait concurrentielle par rapport au prix des socles d'IPod... A méditer, donc, sachant qui plus est que cette solution pourrait également vous accompagner en déplacement, s'appuyant essentiellement sur la lecture de DAC USB. Alors, Audirvana, bientôt pilier d'un DAP de secours à base de Macbook? Le lecteur étant basé sur un noyau open source comme l'incontournable Rockbox, on se prend à rêver de son implantation dans un futur IPod survitaminé... Ou dans un autre lecteur, le choix ne manquant pas. Malheureusement, la politique d'Apple semblant plus se tourner vers l'using friendly propriétaire que vers l'audiophilie open source, ce fantasme risque d'en rester un bien longtemps. On peut toujours rêver, ça ne coûte rien...
Comme protocole de test, je les ai tous deux relié alternativement au même DAC, un petit joujou chinois pour lequel j'ai une certaine tendresse : le Muse Mini 1543x4. Petit détail qui a son importance il s'agit d'un DAC NOS (Non Over Sampling), se limitant donc à du 44,1 htz/16 bits. C'est un choix personnel, je trouve que ce type de DAC, plutôt que d'aller grimper au arbres pour chercher le froissement du ticket de métro dans la poche du cinquième violon en pleine symphonie, offre un rendu bien assis, organique, plus sensuel, moins "numérique" en un mot. C'est aussi une solution mieux adapté à ma base de lecture de ces derniers mois, constituée par l'IPod et la Mip Station, le lecteur d'Apple se limitant à du 48 htz/16 bits. Mais il faut savoir qu'Audirvana est capable de travailler en USB avec un DAC 192 htz/24 bits. Au vu du potentiel offert par les dernières génération de DAP et les DAC de compèt' quelles embarquent, il y a là de quoi laisser songeur... Quand on sait que je vais à peine ici déflorer les capacités du biniou ! Que l'on s'entende bien aussi, on n'est pas là sur du matos high end, mais sur la chaîne d'un mélomane lambda, au budget limité. Mais cela m'a justement semblé intéressant de proposer ici un comparatif de solutions proches de la plèbe !
Les fichiers lus sont volontairement en AIFF, histoire d'avoir exactement la même piste de base pour les deux candidats. L'IPod tourne... sur lui même donc, avec les limites que comporte son disque dur dépassé (en Pata). En principe, il devrait être à la peine face à Audirvana, qui profite du processeur bien plus puissant de mon Mac Mini, mais également d'un disque SSD en Sata, bien plus rapide en lecture. Le rapport de force sera sensiblement équivalent avec un Mac Book, soit dit en passant.
Pour le son, j'ai choisi quelques pistes qui me semblent aptes à mettre en lumière qualités et défauts des deux bélligérants. Alors, quid du match? La réponse en quelques morceaux choisis :
"Sanvean" de Dead Can Dance (album Toward the Within) : On est là sur un titre piégeux. D'abord, parce que Lisa Gerrard est censée faire pleurer les hommes selon... elle même (et c'est pas complètement faux). Allez tester du matos avec des larmes plein les mirettes vous ! Bref. Sur ce titre culte de DCD, ça commence mal pour l'IPod. Gerrard est connu pour la grande complexité de son chant, sa voix explose, puis se fait murmure, puis stridule... Le lecteur à la pomme a du mal à suivre, et sur certains passage vocaux particulièrement contrastés, il perd les pédales et présente un rendu saturé. Les nappes de synthé violoneuses qui meublent le fond ne l'aide pas; au final, il se prend un peu les pieds dans le tapis, le Classic. Audirvana, de son côté, le snobe avec ampleur. Tout est bien posé, les différents registres sont bien clairs et nets. On a une assise majestueuse dans les basses, la moindre nuance dans la voix de dame Lisa est retranscrite, au trémolo près. Bref, c'est bôôôô, et on ne se demande pas si les enceintes ne sont pas en train de fatiguer, contrairement au rendu IPod.
Bilan : Sur ce coup là, le lecteur dématérialisé prend nettement l'avantage, proposant une lecture beaucoup plus évidente, enveloppante et précise. Pas de scorie, on baigne dans le suave, en profitant pleinement à tous les étages de l'émotion du morceau. Comment ça j'ai une larme au coin de l'oeil ?
"Droit dans le soleil" de Detroit (album Horizon) : Bouh il écoute Cantat ! Ben oui, et ce n'est pas le sujet ici, non mais. L'intérêt de ce morceau est qu'il offre l'inverse du précédent : un arrangement des plus dépouillés, une guitare, un violoncelle, et deux trois bruits de fond. Pas de quoi s'étouffer. Du coup, la donne est autre. Là où Audirvana va offrir une lecture analytique, rigoureuse, j'ai trouvé que le lecteur passait par contre un peu à côté de l'essentiel du morceau. Tout est là, sauf un petit supplément d'âme, aurais-je envie de dire... Avec l'IPod, on baigne d'entrée dans une atmosphère : il retranscrit sans peine les doigts frottant les cordes, l'archet de pascal Humbert, le souffle de la prise de son à l'arrache... C'est un peu plus brouillon dans les basses, ça monte pas au ciel dans l'aigu, mais pour je ne saurais dire quelle raison, ça fonctionne mieux. On est plus baigné dans l'émotion brute de la chanson, sans que trop de fouille dans les bruits de fond ne vienne en perturber l'écoute.
Bilan : Là, l'IPod emporte la manche, et m'inspire un étrange analogie. C'est un peu comme une de ces écoutes comparatives où l'on se surprend à préférer une vénérable platine vinyle à son lecteur de CD. De la poésie mon bon monsieur, de la chaleur, une écoute plus prenante avec un chanteur qui chante là, juste sous votre nez : voilà ce qu'il apporte ici, et c'est tant mieux. Soit dit en passant, c'est un studio master à la base, et j'ai le sentiment que le format en apporte plus par lui même, mettant moins les lecteurs à la peine. Ceci explique peut-être cela...
"You can't always get what you want" des Rolling Stones (album Grrr ! ) : Deuxième morceau vicelard de ce test, selon moi. S'il débute tout smooth, il se termine dans une espèce d'apothéose qui peut vite partir en cacaphonie des plus indigestes pour l'oreille, si tant est que le lecteur soit à la peine. Un choeur de femmes montant dans les tours (et dans les aiguës), s'entremêlant autour d'un orgue, lequel prend le pas pour enfin laisser la politesse à ces dames... Si les maillons, que l'on soit en sédentaire ou en nomade, ne suivent pas, on se prend en pleine tête un grand moment de sibilance avec ce déluge ! Là, s'il avait à peu près tenu la baraque durant le début du morceau, Popod rend les armes. Audirvana de son côté s'offre une promenade de santé. Orgue et voix s'entrecroisent, se répondent, sans jamais se mélanger les pinceaux. Alors que mon oreille s'attendait à subir les derniers outrages une seconde fois, la piste reste maîtrisée, Audirvana s'offrant une petite godille finale entre les pièges de la piste pour bien narguer son adversaire au fossé.
Bilan : Dès que le message s'intensifie, se complexifie, la sanction est sans appel. L'IPod est aux fraises, cependant qu'Audirvana s'amuse et daigne montrer le bout du nez de son potentiel.
"Teardrop" de Massive Attack (album Mezzanine) : Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak, Poumpoumpoumtchak... Le pseudo battement de coeur ouvrant Teardrop peut selon les cas, vous prendre aux bide, ou vous évoquer un voisin tapant au plafond de votre humble meublé. Tout dépend de la gestion du grave. Là dessus, l'IPod, une fois de plus, ne fait pas de miracle. Il reste dans le cahier des charges de sa bande passante, mais au delà, point de salut. Du coup, on passe un peu à côté de ce côté viscéral du tube de Massive Attack, même si la copie rendue reste acceptable. De même, il semble manquer le fond sonore de la montée en charge de Teardrop, cette résonnance un peu aquatique donnant l'impression que la voix d'Elisabeth Fraser surgit doucement des flots, pour imposer sa douce mélancolie. Sur de l'électro, surtout quand elle est aussi fouillée que celle du trio de Bristol, il faut de la rigueur et de la précision, sans quoi on prend vite le bouillon. Audirvana s'en tire magistralement. Curieusement, il se permet même d'offrir un supplément de chaleur par rapport à son concurrent, et dévoile une structure du morceau beaucoup plus détaillée et impactantte que l'IPod.
Bilan : Même chose que sur le final des Stones, et même punition pour l'IPod. Sorti des arrangements pas trop complexe, il est tout de même un peu à la peine. J'ai pu noter que ces défauts sont d'ailleurs mis en exergue par une écoute sur enceintes, pas forcément le fond de commerce du Classic. Audirvana prend encore une fois le pas nettement, imposant sa rigueur et sa compréhension des plans multiples d'une piste électro.
Au final :
J'ai cherché sur ce test sans prétention à proposer des morceaux diversifiés, chacun offrant une occupation différente de la bande passante. Dans l'ensemble, le verdict est plutôt sévère pour l'Ipod. Il est cependant à noter, n'en déplaise à ceux qui boudent ses qualités de lecture, que le morceau sur lequel il s'en sort le mieux est celui... dont le fichier offre la meilleure qualité au départ. Est ce à dire qu'il offre une lecture fidèle, là où Audirvana aurait tendance à enjoliver? Je n'irais pas jusque là non plus. Simplement, si ce qu'il sait faire il le fait honorablement, le Classic commence un peu à dater. Il est donc à prendre avec ses qualités, lesquelles sont mises en avant par des musiques Pop rock, éventuellement sur du blues dépouillé, des ballades folks ou encore du jazz. Mais dès que le message se complexifie, il traîne un peu la patte, il faut bien l'avouer. Cependant, il peut encore rendre bien des service relié à un casque ou un intra. M'est avis que plus ce dernier sera rigoureux, meilleure sera le rendu (la qualité du fichier d'origine étant aussi à prendre en considération), l'IPod se chargeant de prodiguer la chaleur qu'on lui connaît en lecture. Audirvana pour sa part offre une expérience dématérialisée prometteuse. Les limites que ce lecteur a pu exposer ici tiennent peut-être plus du DAC qui lui était associé que de ses capacités propres. Il me semble en effet juste de dire que sur l'ensemble de ce test, Audirvana était au petit trot là où l'Apple galopait de son mieux. Pour profiter pleinement de ce lecteur conçu en France (cocorico ! ), il pourra être intéressant de lui associer un DAC s"ouvrant au désormais presque standard 96htz / 24 bits. Là ou la chose présente un intérêt discutable en nomade, il faut être honnête, elle ouvre des perspectives faisant saliver en salon. Et puis, last but not the least, si Audirvana est une solution malheureusement payante, elle se négocie à un tarif tout à fait concurrentielle par rapport au prix des socles d'IPod... A méditer, donc, sachant qui plus est que cette solution pourrait également vous accompagner en déplacement, s'appuyant essentiellement sur la lecture de DAC USB. Alors, Audirvana, bientôt pilier d'un DAP de secours à base de Macbook? Le lecteur étant basé sur un noyau open source comme l'incontournable Rockbox, on se prend à rêver de son implantation dans un futur IPod survitaminé... Ou dans un autre lecteur, le choix ne manquant pas. Malheureusement, la politique d'Apple semblant plus se tourner vers l'using friendly propriétaire que vers l'audiophilie open source, ce fantasme risque d'en rester un bien longtemps. On peut toujours rêver, ça ne coûte rien...