Introduction :
Je tenais à remercier Lime Ears et Tellement Nomade pour ce prêt. Les Psi sont des modèles rares et c’est une chance de pouvoir les écouter en toute liberté. Ce prêt a été possible en échange d’un avis sincère.
A ce jour, quatre acteurs opèrent dans le domaine de la fabrication d’intras personnalisés (ciem ou custom) en Pologne : Piotr Granicki (Custom Art), Grzegorz Baran (Spiral Ears), Emil Stolecki (Lime Ears) et récemment Craft Ears. Lime Ears propose une gamme d’intra composée de quatre produits (Lambda, Psi, Model X, Aether R) avec une fourchette de prix allant de 480 euros à 1200 euros.
Les Psi sont vendus au tarif de 625 euros et ont la particularité de proposer un switch. Ce switch permet d’influencer sur les basses et impacterait la fréquence inférieure à 1000Hz. Au niveau technique, les Psi sont des intras « three balanced armature, three-way passive crossover, two-bore ». Pour Lime Ears, les Psi sont les intras qui ont servi d’éléments fondateurs pour la création des autres modèles. En effet, « being three-way, it was the starting point for others ». Le son devait alors être « extremely natural, a little bit laid back, balanced, full, pleasing, musical and very faithful in a monitor kind of way ».
Pour en revenir aux Psi, Lime Ears veut proposer un son non fatiguant dans les aigus, des médiums naturels et des basses présentes quand il le faut.
« Lows that are punchy and could get pretty big if the sound engineer had meant them that way. Soft mids in their vocal range recessed just enough to avoid nasal sound and sharp enough in higher part of the band to maintain punch in snares or grain in distorted guitars. Due to the unique acoustical tuning highs were kept crispy but not harsh. ».
Site internet :
https://limeears.com/
Page du produit :
https://limeears.com/psi/
Dans le cadre de ce tour, c’est une version universelle qui nous a été proposée. Le colis est composé d’une boite type pelicase, un sachet anti humidité, des embouts spin-fit, un jack 3 en deux pins et les intras dans une pochette en velours.
Voici des photos pour comparer la taille des intras. Je n’ai que des ThieAudio Legacy 3 en ce moment. C’est juste à titre d’information car pour rappel, les Psi sont des ciem.
Démarche :
Pour « auditionner » les Psi j’ai en ma possession certains éléments :
- un Sabaj D5 (avec un dac sabre ES9038PRO et amp), un iFi Audio micro iDSD Black Label (avec un dac Burr Brown DSD1793 et amp), un iBasso DC01 (dac AK4493) et un E1DA 9038S v2 (dac ES9038Q2M).
- pour les câbles du DIY avec du litz de chez Neotech en cuivre et argent, et un câble cuivre et argent de chez CEMA Audio (sur Aliexpress).
- pour les intras, les ThieAudio Legacy 3.
J’ai pris la décision de faire les écoutes avec le Sabaj D5, le cable stock et des embouts triflanges. Ensuite, j’essaierai différentes sources, câbles. Enfin, j’essaierai de les confronter avec mes intras.
Concernant le switch il sera en position « moins de basse ».
Analyse :
J’ai toujours eu une préférence pour les intras « clairs » ou « brillants » (mes précédents ciem étaient les Hidition NT6). Les Psi ont une approche différente, ils ne sont pas portés sur la « clarté ». Toutefois, j’ai pris du plaisir en les écoutants.
Les Psi proposent une approche non analytique avec un son épais, des aigus non agressifs et une relative douceur. Les notes aiguës se terminent de manière moins diffuse que les NT6, avec une certaine « rondeur ». Par exemple, le titre Don’t you remember d’Adèle peut être très difficile à écouter. Les aigus s’arrêtent avant d’entrer dans la zone d’inconfort (propre à chacun il est vrai). L’écoute reste plaisante sur le long terme sans réelle fatigue. Les voix ont un beau timbre. La voix de Norah Jones est représentée avec un certain « grain », un peu vinyle. Difficile à décrire. Pour les basses, je vais avoir du mal à me positionner. D’une part, en fonction du switch elles seront différentes ; d’autre part, je ne suis pas un très grand fan des basses. Un bon point, sur du Daft Punk ou du Gorillaz, elles ne sont pas proéminentes (en switch « peu de basse » pour rappel). Disons qu’elles accompagnent la musique pour former un ensemble, elles ne s’imposent pas aux autres fréquences.
Le switch en « plus de basse » semble resserrer la scène sonore au niveau latéral, la profondeur diminue aussi. Les voix se rapprochent. On peut entendre cette différence sur le titre Islands de The XX. Les basses ont alors plus d’impact. Cet apport n’est pas non plus exagéré au point de dénaturer la sonorité globale. Cependant, ma préférence reste le switch en « peu de basse ».
Les Psi proposent un son dit « laid back » revendiqué par Lime Ears qui nous pousse à monter le volume pour le plaisir. Cette approche octroie aux Psi une polyvalence sur les différents genres musicaux. Le switch peut paraître gadget au premier abord, mais il pourra s’adapter en fonction des styles et des envies.
Associés au iFi Audio micro iDSD Black Label, les Psi (câble d’origine) sonnent de manière moins numérique, et cette source semble aller dans le sens de la sonorité des intras. Une très belle association. Les voix sont plus charnelles, les basses ont plus de texture, de poids. L’apport du litz hybride (cuivre et argent) Neotech sur cette source renforce cette sensation avec une transparence plus élevée (mieux définis) et une fluidité accrue. Les notes durent plus longtemps avant de s’éteindre. Avec le câble CEMA hybride (cuivre et argent), le son est plus sec et il y a moins d’émotion. C’est aussi peut être plus équilibré (une personnalité moins marquée) avec des aigus renforcés. Le son reste très bon avec ce câble CEMA (qui pour rappel ne coûte qu’une trentaine d’euros) et le iFi Audio micro iDSD Black Label. Une affaire de goût.
Pris d’un doute, l’essai du câble Neotech hybride en litz sur le Sabaj D5 semble me confirmer une hypothèse : le câble d’origine ne permet pas aux Psi de donner leur maximum. Avec le câble stock, les voix sont éloignés et sèches, les aigus moins fins, les basses trainantes. Comme si un voile était présent, rendant le son un peu pataud. Peut être que d’autres testeurs confirmeront…
Avec des sources plus nomades (Ibasso DC01 et le E1DA ), les Psi se débrouillent bien. Le Ibasso apporte plus de basses, les aigus un peu agressifs. C’est aussi moins texturé et la scène est plus étroite. Avec le E1DA, on se rapproche du Sabaj D5, mais le son est moins subtil (aigus un peu agressifs et scènes plus étroites).
Les ThieAudio Legacy 3 sont arrivés récemment, je ne les connais pas encore assez bien. Le son (switchs en 02 sur les Legacy 3) est plus étouffé (moins d’aigus) et d’avantage d’infra basses par rapport au Psi. Clairement, ils ne partagent pas la même signature sonore. Le son parait plus « aérien » sur les Psi. J’aimerai vous en parler d’avantage, mais je pense avoir encore du mal à comparer deux intras « si » différents (les Legacy sont très cohérents dans leur approche). Au niveau des détails, les Psi sont devant. Ils sont aussi devant uu niveau de l’occupation de l’espace : il y a d’avantage d’espace entre les différents « acteurs », la scène est aussi plus étendue.
Conclusion :
A l’heure de conclure ce test, je dirais que les Psi proposent une sonorité neutre à tendance légèrement chaude. Les aigus sont bien présents mais peuvent manquer pour certains. Associés à une bonne source et un bon câble, le rendu est très bon. La meilleure association pour moi était le litz hybride Neotech et le iFi Audio micro iDSD Black Label à base de Burr-Brown.