Tout dépend de la façon dont on prend le jeu, et le côté quêtes pour des recettes gnangnan est un bon exemple. Le fait est que BoTW est conçu de manière très différente des précédents Zelda. Là où l'art du combat au corps à corps était plutôt poussé (dans les épisodes 3D tout du moins) assez loin et faisait intervenir pas mal de réflexes, d'anticipation et d'apprentissage de pattern, BoTW prend subtilement le contrepied et essaie d'inciter le joueur à réfléchir autrement, en prenant le risque de ne pas y parvenir. Je comprends d'autant mieux ton point de vue que j'ai pensé la même chose pendant de longues heures. Mais il y a finalement tellement de manières différentes d'arriver à un même résultat - que ce soit dans l'exploration, les énigmes ou les affrontements - que les combats peuvent presque devenir anecdotiques. Et, au contraire, à ce moment-là la cuisine devient alors un élément absolument central du système ; le fun étant finalement de trouver le bon équilibre entre guerrier et cuistot (dit comme ça, c'est bizarre, certes). Ce qui m'a frappé en discutant avec d'autres joueurs, c'est qu'à de nombreuses reprises, on n'est jamais passés par les mêmes chemins pour un même résultat (pour ceux qui y ont joué, un passage sous-terrain d'infiltration en est le meilleur témoin !).
Maintenant je suis d'accord : en le prenant de manière classique et en se disant que la bouffe sert à récupérer des cœurs et de l'endurance, ça peut nous faire passer à côté du sujet, bien que le jeu soit tout à fait gérable de cette manière.
D'un point de vue narratif, Zelda n'ayant jamais été un chef d'œuvre d'écriture (ça résume même Nintendo de manière générale), j'ai trouvé la pirouette de l'ellipse temporelle fort maline. Autant être honnête, sauver Zelda ou Peach, on s'en carre un peu, aujourd'hui. Mais au moins BoTW ne nous en tient pas rigueur, puisque la (plus) belle (de toutes les) Zelda n'est plus à quelques jours prêts. Autorisons-nous donc l'exploration du monde sans culpabilité !
![(Y)(Y) (Y)(Y)](./images/smilies/msp_thumbsup.gif)
Concernant les donjons, je comprends également, bien qu'en réalité le monde complet pourrait être vu comme un immense donjon et donc ouvrir d'autres perspectives, mais c'est un autre débat qui n'annulerait en rien ton ressenti.
![:levit: :levit:](./images/smilies/levitation.gif)
Finalement, j'ai 3 points à lui reprocher : le manque de boss mémorables (j'en retiens deux uniquement, et pas ceux attendus), le manque de mini-jeux accrocheurs et l'eau sous-exploitée (impossible de sonder les abysses puisqu'on ne nage qu'en surface, pas de vraie pêche, etc.). Mais pour l'eau, ça leur laisse un large éventail de possibilité pour le prochain Zelda, donc c'est pardonné.
![:PP :PP](./images/smilies/msp_flapper.gif)
J'avais justement très peur de la notion de monde ouvert (pas très friand du concept, pour les raisons évoquées dans un de tes posts) et j'ai finalement j'ai trouvé un savant équilibre entre « dirigisme » et création par le joueur. On est prit par la main sans que jamais on ne nous force à avancer dans une direction donnée. Bref, en tant que jeu pur (gameplay, mécaniques, ludisme…), ADN de Nintendo, et malgré quelques petites fautes (mais quel chantier !), BoTW rentre et restera à jamais dans mon Panthéon à moi que j'ai (et pourtant je n'osais pas vraiment y croire).
![:$ :$](./images/smilies/msp_blushing.gif)