Gwendal a écrit :Mais ça reste, à mon avis, des "genres" assez différents
je suis tout à fait d'accord ;)
Je pense musique de film car comme les orchestrations sont similaires, cela permet à l'oreille dans un premier temps
à
s'habituer au type d'instrument, car ce n'est pas forcément évident d'aimer du premier coup et comme la musique de
film est en général plus facile à écouter, je pense que sa peut etre une base, mais il existe aussi pas mal de morceau
classique facile d'acces mais, meme si j'en connais pas mal je ne serais mettre un nom dessus
[...]
Bon, visiblement, nous ne sommes pas d'accord sur le terme "orchestration", mais c'est pas grave.
Par contre, je ne pense pas que le timbre des instruments soit un problème. Parce que ce sont des instruments qu'on a l'habitude d'écouter. Déjà à travers la musique de film "symphonique", qui ne choque pas grand monde et est tout de même "grand public" (un bon tas de blockbusters "épiques" l'emploie). Ensuite, parce que ces instruments sont aussi employés ailleurs - le piano se retrouve en variété/pop/jazz/partout..., les instruments à vent sont joués dans les fanfares et dans le jazz, etc... Enfin, parce que nombre de "tubes" de la musique classique sont très largement connus et répandus dans les media, entre autres à travers la pub (par contre, ce sont souvent des pièces courtes, ou des extraits) et la "musique d'ambiance" (mais c'est une écoute ultra-passive).
Non, à mon avis, les points "délicats" sont au niveau de la structure, des harmonies employées, de l'abstraction (la plupart des symphonies, concertos, sonates... sont de la musique "pure"), etc... Et aussi (voire surtout) de la durée. Sur ces aspects là, accumuler des écoutes de musiques de film n'habituera à rien.
Pour "débuter", donc, je dirais plutôt:
- les "grands tubes" que tout le monde connaît, mais en les écoutant dans leur version intégrale (et pas juste un extrait plus ou moins découpé à la truelle). Partir de quelque chose de connu, ça peut aider.
- des oeuvres orchestrales
autres que des symphonies. Parce que la symphonie est un genre codifié, que c'est très souvent abstrait, que les mouvements sont parfois longs, etc... (exceptions: les symphonies ultra-connues... parce qu'elles sont connues. Et/dont celles "à programme" façon Pastorale ou Fantastique). A contrario, des "ouvertures", "danses symphoniques", "poème symphonique", "suite orchestrale", etc... ça sera souvent moins strict sur la forme, plus court dans la durée, et plus "abordable" au final.
- des musiques de ballet, parce que c'est narratif, que la structure est relativement plus libre (pas de découpage obligé en mouvements, forme sonate, etc...), que chaque scène sera souvent relativement courte... Quand ça existe, on peut même prendre les "suites" qui en sont tirées, et qui sont une forme de "best of".
- de l'opéra
en DVD - avec sa dimension scénique, c'est en général facile à suivre... sans l'image, c'est souvent moins divertissant.
Comme beaucoup de compositeurs ont touché à des genres divers, il sera facile ensuite de naviguer et élargir le champ.
Mais bon, chaque auditeur étant un cas particulier, ça ne s'appliquera donc pas forcément.
ubik a écrit :Moi je pence qu'il ne sert a rien de se faire violence. Les gouts restent subjectifs, si tu n'apprecis pas pour l'instant rien ne sert de forcer.
Ca ne sert à rien à forcer ses goûts, c'est clair. Mais ça n'exclut bien sûr pas une démarche de curiosité, des essais ponctuels - donc avoir la volonté de sortir des sentiers battus (et se "forcer" un tout petit peu à écouter autre chose, parfois). Quitte à y revenir plus tard, ou jamais.
Denis Gaudineau a écrit :j'écoute beaucoup de classique pour ma part, c'est gigantesque comme domaine, seule l'écoute continuelle permet de se faire une oreille et de se forger un goût en la matière (un moyen très bête est d'écouter France Musique, par exemple, c'est gratuit et ça mange pas de pain
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).
Je ne suis pas persuadé que France Musique soit le meilleur endroit pour "débuter". Quand ça ne cesse de discuter, ça peut assez vite devenir barbant pour celui qui veut découvrir de la musique en l'écoutant. Par contre, les écoutes comparatives d'enregistrements, les émissions didactiques, oui, ça me semble un bon angle d'approche.
Denis Gaudineau a écrit :A une époque, j'ai lu souvent les chroniques "audiophile" qu'on trouvait dans le magazine Répertoire, et j'ai toujours essayé de faire attention à la qualité des enregistrements pour acheter des disques (en fonction de l'époque, bien entendu
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)
Deux disques que j'ai écoutés récemment :
-
Alessandro Scarlatti :
Sedecia, rè di Gerusalemme (1706), très bonne surprise, j'ai trouvé ça particulièrement réussi alors que je n'écoute pas trop ce genre de musique habituellement (j'entends : du baroque italien du début XVIIIe)
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(ce disque est ancien, il date de 1962 mais la prise est bonne)
http://p.playme.com/cspv/17-73-80-30-00 ... alemme.jpg
Ca se tente, il faudrait que je voie si ma médiathèque a ça en stock.
Magnifique effectivement, mais j'ai pas écouté cette version là (j'ai celle de von Otter).
A propos des interprètes, Accentus et Equilbey font un travail souvent intéressant, et ils sont assez eclectiques (cf. leurs disques de transcriptions pour choeur - un bon disque pour "débuter", d'ailleurs).
De Schubert, il y a beaucoup de choses très intéressantes. Et quand on voit l'âge de sa mort, et ce qu'il a atteint lors de ces dernières années... ça fait mal.
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Mais, intuitivement, je ne conseillerais pas vraiment Schubert pour "débuter". Pas que ce soit hermétique, mais ce n'est pas franchement ce qu'il y a de plus ludique à mon avis. Quant aux Lieder, c'est un genre quand même assez particulier, et il vaut mieux avoir les paroles...