Salut à tous,

Ça m'intéressait de savoir ce que vous entendez par musique "commerciale". Pour moi cela n'a pas grand sens car il y a des musiques qui se vendent énormément mais qui sont pour autant recherchées, complexes, travaillées, innovantes et dont le but premier n'est pas (n'était pas ?) de faire du profit.

À vous !

Exemples?

Euhh les star ac... les one shoot, les musiques d'été... Voir les recompilations d'anciens tubes, par des star à l'abandon ou des jeunes qui reprennent de vieux tubes. ?

Voici une réflexion particulièrement intéressante (je m'y reconnais très bien) :

Frédéric L'Epée ([url]http://laspada.perso.neuf.fr/apropos.html[/url]) a écrit :[…]celui qui va dominer un marché ne va pas être celui qui produit la meilleure qualité, mais celui qui va permettre la plus large accessibilité à son produit.

La musique n'échappe pas à cette loi. Vite composée, vite réalisée, vite vendue, vite oubliée, et surtout le plus facile d'accès possible, telle est la recette de la consommation musicale.

Certains musiciens ou compositeurs ont besoin d'une longue maturation avant la réalisation d'une œuvre, ou utilisent des langages inhabituels, aussi leurs musiques, donc leurs mondes, sont plus difficile d'accès. Leurs oeuvres nécessitent souvent plusieurs écoutes, quelquefois certaines connaissances, mais procurent parfois bien plus qu'un simple plaisir.

Quelques uns de ces musiciens ont leurs réseaux, et ils se partagent l'interêt d'un public pour les musiques étonnantes, innovatrices, qu'elles soient appelées contemporaines, avant garde, ou musiques improvisées.

Il en est d'autres qui n'appartiennent à aucun réseau, aucune école, aucune tendance, que ce soit par hasard ou par volonté, ils existent en dehors des circuits habituels.

Bonheur de l'hyperlien, je suis tombé là-dessus en cherchant des informations sur le groupe Shylock.

Résumé parfait de ce que je pense moi-même, jbprog. Merci.

cpt_caverne a écrit :Euhh les star ac... les one shoot, les musiques d'été... Voir les recompilations d'anciens tubes, par des star à l'abandon ou des jeunes qui reprennent de vieux tubes. ?

Nan: ce que je veux, ce sont des exemples de "musiques qui se vendent énormément mais qui sont pour autant recherchées, complexes, travaillées, innovantes et dont le but premier n'est pas (n'était pas ?) de faire du profit".
J'y croirais quand on m'en aura citées...

Il y a, il est vrai, des artistes originaux et exigeants dans leur originalité qui ont fini par rencontrer un public assez conséquent et stable pour leur permettre de vivre de leur art sans jamais faire la moindre concession. Au débotté, comme ça, je pense notamment à Nick Cave (que je n'aime que moyennement), Tom Waits (idem), P. J. Harvey (elle, en revanche, je l'adore)...
Mais de là à dire qu'ils ont vendu "énormément", non, à ma connaissance, cela n'a jamais été le cas.

Quand je parle de musique commerciale, j'entends pour ma part de la musique faite (de façon parfois fort complexe, il est vrai) pour plaire à un moment donné à un maximum de personnes.
Or il est rare que la majorité ait un goût exquis: le goût de la moyenne des gens est, par définition, moyen, pour ne pas dire médiocre, l'éducation et la culture musicales étant ce qu'ils sont en France et, plus généralement, dans les pays prescripteurs en matière de "culture" aujourd'hui.

Vaste débat et pas tout jeune non plus. On pense tout de suite à adorno:

J’ai trouvé sur ce billet une présentation succincte de son analyse :

« La signature de la musique commerciale est la liquidation de l'individu. Tout le monde, aujourd'hui plus que jamais sans doute, pousse à un devoir de soumission musicale. »

« Cette sélection engendre un cercle vicieux : ce qui est le plus connu, c'est ce qui a le plus de succès; donc, on le joue encore plus souvent et on le fait connaître davantage », comprend-il. « La notion de goût, elle-même, est dépassée. Le simple fait de connaître le succès se substitue à la valeur qu'on lui attribue : l'aimer signifie presque tout bonnement le reconnaître ».

« Cette musique apparaît surtout comme le complément de la perte de la parole chez les hommes, de l'extinction du langage en tant qu'expression, de l'incapacité à communiquer. Partout, elle assume ce triste rôle qu'elle avait à l'époque du cinéma muet. Elle n'est perçue que comme bruit de fond. »

« La barbarie cynique n'est en rien meilleure que le mensonge culturel : la radio totalitaire a été allouée à la tâche de fournir de bons divertissements et de faire diversion. La radio américaine sert les mêmes objectifs : distraire des auditeurs de la réalité politique. Les résultats d'une enquête montrant que, parmi les auditeurs de radio, les amis de la musique légère sont dépolitisés, ne sont pas dus au hasard. »



Plus que discutable, mais ça donne une base de réflexion ...

DZ => Style Black Eyed Peas

bibebop tres bon tableau. il manque juste la vrai musique c'est coca cola et la fausse musique commerciale c'est pepsi.

À DZ: je pensais à Adele mais il doit sûrement y en avoir d'autres.

cpt_caverne a écrit :DZ => Style Black Eyed Peas

Oui Black Eyed Peas est le parfait exemple d'un groupe qui est devenu commercial, dès que cette mode des sons electro plus vocoder ou autotune est sortie ils ont exploités ce filon à mort le souci quand tu fais ce choix c'est que tu gagnes un public conséquent mais qui tourne avec le vent, tu ne deviens alors plus qu'un vulgaire groupe jetable.

Tu veux dire plutôt:
Vrai musique = Dr Pepper,
Fausse musique = Coca Cola ?
Sinon très bon tableau

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Tableau débile, totalement idéologique et inutile.
"Augmente les tendances démocratiques"... Non, mais je te jure un peu!

Mais bon, c'est peut-être son aspect schématique qui le dessert, car j'opinerais plus volontiers au commentaire qui le précède, malgré ses outrances grotesques.... (car enfin, faut se calmer un peu, là: on parle de musique, pas d'un discours de Hitler!)

cpt_caverne a écrit :DZ => Style Black Eyed Peas

Je ne connais pas.

airelleofmusic a écrit :À DZ: je pensais à Adele mais il doit sûrement y en avoir d'autres.

Je ne connais pas non plus.

(Il est vrai aussi que je suis, pour ainsi dire, naturellement protégé de la daube commerciale: dès qu'on en parle un peu partout, je ne l'écoute pas. Littéralement pas.
Et puis aussi, cela fait plus de vingt ans que je n'ai plus la télé et je crois que ça aide considérablement à ne pas (trop) verser dans le mauvais goût... )

Maintenant, j'aimerais inverser les termes de la question et, au lieu de chercher des artistes authentiques qui, "par hasard", seraient devenus fameux (et riches), souligner plutôt la qualité de certaines productions intentionnellement commerciales.
Le premier exemple qui me vient en tête est celui de Michael Jackson. Thriller, l'un des albums les plus vendus de tous les temps, a aussi été un de ceux qui m'a éveillé à la musique et, surtout, à l'essence du groove.
Je pense aussi à Depeche Mode (que j'adore) dont le succès planétaire a puissamment contribué à la popularisation des musiques électroniques, ouvrant la voie à un type original de musique à la fois sombre et festive qui a fait beaucoup d'émules (plus ou moins talentueux) dont David Guetta aujourd'hui.
Bon, et puis il y a eu les Beatles, les Rolling Stones, d'authentiques génies musicaux tout de même.
Cela dit, ne sont-ce pas des arbres qui cachent la forêt de la médiocrité ambiante? Hmmm? Le débat reste ouvert. A vous, les studios.

Dz, tu peux passer à côté de beaucoup de très bonnes choses aussi. Commerciales ne veut pas toujours dire mauvais. Qui plait à la majorité ne veut pas forcement dire mauvais non plus, ou moyen.
Ça pète plus haut que son cul ici je trouve... même dans les castings de nouvelle star et autres il peut y avoir de très belles découvertes.
Mais ça fait bien c'est vrai de dire que c'est que de la merde et que c'est inecoutable, que ses préférences musicales sont bien au-delà de ça, ça rassure, un genre de snobisme quoi...

bibebop a écrit :Vaste débat et pas tout jeune non plus. On pense tout de suite à adorno:

J’ai trouvé sur ce billet une présentation succincte de son analyse :

« La signature de la musique commerciale est la liquidation de l'individu. Tout le monde, aujourd'hui plus que jamais sans doute, pousse à un devoir de soumission musicale. »

« Cette sélection engendre un cercle vicieux : ce qui est le plus connu, c'est ce qui a le plus de succès; donc, on le joue encore plus souvent et on le fait connaître davantage », comprend-il. « La notion de goût, elle-même, est dépassée. Le simple fait de connaître le succès se substitue à la valeur qu'on lui attribue : l'aimer signifie presque tout bonnement le reconnaître ».

« Cette musique apparaît surtout comme le complément de la perte de la parole chez les hommes, de l'extinction du langage en tant qu'expression, de l'incapacité à communiquer. Partout, elle assume ce triste rôle qu'elle avait à l'époque du cinéma muet. Elle n'est perçue que comme bruit de fond. »

« La barbarie cynique n'est en rien meilleure que le mensonge culturel : la radio totalitaire a été allouée à la tâche de fournir de bons divertissements et de faire diversion. La radio américaine sert les mêmes objectifs : distraire des auditeurs de la réalité politique. Les résultats d'une enquête montrant que, parmi les auditeurs de radio, les amis de la musique légère sont dépolitisés, ne sont pas dus au hasard. »



Plus que discutable, mais ça donne une base de réflexion ...

Donc du coup Bach c'est de la fausse musique vu qu'il y a beaucoup de répétition ?

En exemple de musique commerciale, je pense à l'Eurodance produite en Italie dans les années 90, interprètes interchangeables, qui parfois étaient même remplacés par d'autres plus présentables, dans les clips et prestations en playback, musique produite suivant les mêmes schémas.

En plus récent la K-pop, toute propre, toute lisse, avec ses girl's/boy's band très attractive pour le jeune public, et pour cause, ils ne boivent pas, ils ne fument pas, ils ne baisent pas, il y a l'équivalent en J-pop. Psy avec son Gangnam Style est une exception, pas préfabriqué dans une usine à tube, pas canon, jeune et svelte, le texte de sa chanson est critique sur le quartier huppé de Séoul, Gangnam, le chanteur est à l'aise dans le monde entier, puisqu'il parle couramment anglais, ce qui est rare chez les artistes coréens.