Les amplificateurs opérationnels (abrégés en amp op ou op amp) sont des portions de circuits consacrés dans un amplificateur audio à... l'amplification, soit à celle du voltage (op amp de gain) soit à celle de l'intensité (op amp de sortie, parfois appelés également "buffers").
L'amplification du voltage sert à alimenter les casques fortement résistants ou impédants qui, par ailleurs, consomment peu de courant. L'amplification de l'intensité est censée nourrir les systèmes d'écoute peu résistants, tels que la plupart des intras, qui eux, en revanche, sont gourmands en courant (autre nom de l'intensité).
Juste pour fixer les choses, j'ajouterai que le rapport entre la résistante/impédance (R), l'intensité/courant (I) et le voltage (V) est décrit par la fameuse loi d'Ohm qui peut s'écrire sous la forme de l'équation suivante : U = RI.
Il existe d'autres composants capables d'amplifier un signal électrique, transistors et lampes notamment. La particularité des op amps est d'être constitués de plusieurs composants, d'êtres des portions de circuit, soit sous forme intégrée (= miniaturisée et contenue dans un boîtier compact, métallique ou plastique) soit sous forme discontinue ou discrète. (En ce cernier cas, les composants sont plus volumineux.)
Dernier point pour terminer cette rapide présentation : les op amps peuvent être soudés sur les cartes des circuits ou amovibles. Quand ils sont amovibles, ils ont un brochage de raccordement qui est généralement de type DIP8, c'est-à-dire constitué de deux rangs de quatre pattes censées s'insérer dans les réceptacle ou "sockets" prévus à cet effet sur la carte.
L'insertion des DIP8 peut s'effectuer selon deux sens opposés. Il existe un bon sens d'insertion et un seul. L'autre peut provoquer des détériorations irréversibles de certains composants de la carte (les condensateurs en particulier).
J'en ai déjà parlé ailleurs mais les op amp présentent tous une marque indiquant la broche n°1. Celle-ci est signalée sur la carte par ce chiffre ou par une indentation sur le dessin d'un rectangle représentant l'empreinte de l'op amp. Très souvent, ce dernier est lui-même creusée d'une fossette à proximité de la broche n°1 ou d'une indentation sur son boîtier : il suffit alors, au moment de la pose, de mettre celle-ci en regard avec l'indentation dessinée sur la carte.
Vous trouverez dans ce post une liste d'op amps commentés ailleurs sur le forum.DarkZenith, dans le [url=http://www.tellementnomade.org/forum/viewtopic.php?f=99&t=1725&start=285#p354581][b]topic des amplis portables à moins de 100€[/b][/url], a écrit :Je n'en sais rien... mais j'en profite pour rappeler que ladite encoche ainsi que la fossette à la laquelle tu fais allusion indiquent le sens d'insertion de l'op amp dans son socle et qu'il faut impérativement respecter ce sens si l'on ne veut pas griller des composants dans le circuit de l'ampli!
L'encoche et la fossette indiquent le côté de l'op amp où se trouve sa broche n°1. Et l'emplacement de la prise (ou du trou) correspondant à cette broche est lui-même indiqué sur le circuit par la reproduction de l'encoche ou par le chiffre 1. Il faut toujours mettre l'indication portée sur l'op amp en regard de celle dessinée sur le circuit.
Les Burson V5i dual, pour en revenir à eux, sont des op amps DIP8 bicanaux hybrides, c'est-à-dire comportant à la fois des composants distincts (condensateurs et résistances essentiellement) et un op amp, le tout réparti sur deux niveaux, comme le montre la photo ci-dessous :
Le V5i dual est une version compact du V5 dual, sorte de haute tour constituée de deux cartes de composants discrets se faisant face et occupant un volume non négligeable.
Vous trouverez plus de détails techniques sur le V5i sur le site de Burson : https://www.bursonaudio.com/products/su ... opamp-v5i/
Sa fiche technique indique qu'il doit être alimenté par un signal d'un voltage compris entre ±5 V /10 V DC et ± 16 V / 32 V DC. C'est un intervalle assez conséquent et commençant assez bas pour lui permettre de remplacer la plupart des op amps "classiques" utilisés dans les amplis nomades et les amplis de bureau compacts.
Je l'ai pour ma part testé dans trois configurations : un ampli à lampe de bureau, le Project Starlight (doté d'un tube de "référence", un Amperex Buggle Boy, et branché sur la sortie d'un DAC Modi 2 Uber via des câbles de liaison de qualité) ; un ampli transportable, le Breeze Audio E11 et enfin un ampli proprement nomade, le Breeze Audio E17. Dans ces deux derniers cas, la source était soit la LO de mon iBasso D14 (puce Sabre) soit celle du lecteur nomade Xduoo X3 (DAC Cirrus Logic).
Les écoutes se sont effectuées sur un Hifiman HE-400S "stock".
Le Burson V5i est un ampli qui sonne à mes oreilles avec une signature claire et détaillée qui confine à la sécheresse dans le bas des aigus ainsi que dans les basses mais avec un beau médium, assez en avant et charnu sans excès. Il m'a paru très sensible à la dynamique du signal ainsi qu'à la volumétrie des productions : il restitue bien l'espace des enregistrements et montre de belles réserves de profondeur au service d'un étagement des plans assez "démonstratif". La séparation latérale n'est pas en reste : aération et détourage sont au rendez-vous.
L'un dans l'autre, le V5i est assez proche acoustiquement des JRC4556 qui équipent actuellement mon Project Starlight. Il en partage la capacité à rendre les impacts de manière incisive (la "patate" !) ainsi qu'une relative raideur de la réponse fréquentielle : ce n'est pas un op amp à la restitution "chaleureuse" ni encore moins "basseuse".
Sa sonorité est également assez voisine de celle du LME49720 qui m'a été fourni avec le Breeze Audio E17. Il m'a paru cependant délivrer un signal plus nuancé, avec un meilleur respect des transitoires et une plus grande résolution. Sa spatialisation m'a semblé également plus fidèle dans son ampleur globale et ses médiums plus en avant et plus réalistes. De manière générale, je l'ai trouvé plus "musical" que le LME49720 mais plus ou moins dans la même tonalité.
Avec le MUSES8920 qui se trouve dans mon Breeze Audio E11, en revanche, la différence est flagrante, le Burson V5i se montrant à mon goût plus clair et moins "congestionné". J'ai eu l'impression qu'une sorte de voile se levait et que le signal délivré par le V5i était nettement plus percutant et moins brouillon, mieux articulé aussi et surtout nettement moins "chaud".
Voilà tout ce que je puis dire pour l'instant de cet op amp hybride assez onéreux dont les deux exemplaires en version dual (= stéréo ou bicanal) m'ont coûté 84 $ fdpin.
Je vous invite à venir nous en parler ici à votre tour ou à partager vos impressions sur les autres op amps en votre possession.
Et si certains d'entre vous ont repéré des erreurs dans mes propos, qu'ils n'hésitent pas à me le signaler : je ne suis pas du tout électronicien de formation, même si je m'efforce de ne pas colporter trop de bêtises dans mon approche de l'électronique audio.