Depuis 6 bonnes années, je vis en bonne intelligence avec le Eartube de chez Jan Meier :

Il faut se souvenir que cet ampli de chez AudioValve a aussi été vendu par Jan Meier (http://www.meier-audio.homepage.t-online.de/) dans une version qui embarquait son système crossfeed, avant de sortir de son catalogue et d’être à nouveau vendu par AudioValve.
Cet ampli est maintenant définitivement sorti du catalogue, pour être remplacé par une version Mark II :
http://www.audiovalve.info/nav/eartue_en.html
dont AudioValve dit qu’elle est spécialement conçue pour des casques à basse impédance — tandis qu’ils continuent à commercialiser le RKV (version Mark II : http://www.audiovalve.info/nav/rkv_en.html) comme ampli OTL qui, avec son impédanceur, est censé permettre de driver des casques plus difficiles.
Dans la réalité, les choses sont un peu plus nuancées — le RKV sort 2x3watts mais le ET sort 30v sous 100 Ohms, ce qui lui permet de tenir des casques difficiles comme le K1000 ou l’AMT. Disons qu’entre les deux, on change un tout petit peu de type de restitution, mais sans pour autant passer du jour à la nuit, ni que l’on puisse dire que ces amplis sont ultra ciblés sur un type de casques à l’exclusion des autres.
Reste que les deux présentent une configuration spécifique : ils fonctionnent en assymétrique – deux entrées commutables sur l’ET, mais ni embase symétrique en façade, ni entrée symétriques à l’arrière. De là l’idée qui me trottait dans la tête depuis quelques temps de m’offrir un ampli présentant les mêmes avantages que l’ET, autrement dit tube en classe A de puissance suffisante pour alimenter n’importe quoi jusqu’aux K1000, Ergo AMT etc, et qui présente une topologie symétrique permettant d’aller plus loin dans la restitution.
Si, dans mon système, le tuner (Denon POA-TU10) et la platine 33t (project xperience+grado), sont connectés en assymétrique, la lecture CD se fait via dématérialisation, l’ordinateur étant branché en assymétrique sur un wyred4sound DAC2 pourvu de sortie symétriques.
http://www.wooaudio.com/products/wa22.html
Après pas mal de recherches et aussi des essais faits ça et là lors de rencontres ou dans tel ou tel magasin, j’ai fini par fixer mon choix sur le WooAudio WA22 qui entrait dans mon cahier des charges, c’est-à-dire tubes, classe A, topologie symétrique, deux entrées : une assymétrique, une symétrique, commutables – et suffisamment de puissance pour tout alimenter, depuis les casques à faible impédance et forte sensibilité (Grado, Sony), jusqu’aux plus difficiles dans ceux que je préfère. Il se trouve que lors d’un (bref) essai j’ai pu également constater que l’écoute était à la fois douce – sans crispation sur le haut médium ni dans l’aigu – et dynamique, détaillée, et ce avec un casque un peu difficile, le DT990 version 600 Ohms. Bref, de quoi me décider à franchir le pas.
Le set up se présente donc ainsi :
Ordinateur (iTunes + Pure Music / upsampling en x2) => W4S => WA22 en symétrique // ET en asymétrique



Pour l’instant, j’ai laissé branché l’ET – de sorte que je continue à faire des comparaisons A/B directes.
Soyons clair : ça ne change pas du tout au tout la restitution et ceci quel que soit le casque – l’ET reste un excellent ampli qui fonctionne parfaitement. Plusieurs différences toutefois :
- le WA22 est moins puissant que l’ET, au moins si je me fie à la course du potentiomètre : 11h sur l’ET (en asymétrique) correspond à vue d’oreille à 13h sur le WA (en symétrique)
- les deux positions high et low du WA22 sont à explorer pour chaque casque :
avec des casques à forte impédance comme le Beyer dt990 ou impédance élevée et faible sensibilité comme l’AKG K340 c’est audiblement la position high qui est la meilleure : l’assise et l’articulation dans le grave sur des morceaux comme ceux de La Folia de Savall (Aliavox, 1998) ou le premier mouvement de la 6° de Mahler par Boulez (DG 2000) – en particulier, on entend mieux la salle, si je puis dire
avec le Sony MDR-CD2000 ou l’AKG K701, on ne gagne rien côté registre grave, mais les voix et les cordes d’un violon, en général les sifflantes, sont plus accentuées ; ainsi par ex. le premier mouvement du Quatuor «Américain» de Dvorak par les Fine Arts (Lyrinx 1999) ou la voix de Brel dans Jojo (CD Les Marquises de l’intégrale «bonbon», 2003)
sans surprise, avec l’AMT c’est mieux sur la position low (registre grave brouillon en position high) – mais bizarrement, avec le K1000 c’est mieux sur la position high (pas de perte de netteté ni de restitution criarde, mais timbres au contraire plus riches)…
Pour le présent, j’ai fait pas mal d’écoute avec le HD800 (j’ai rendu l’exemplaire que j’avais en prêt long et acheté le mien, que je vais faire recâbler en symétrique), mais aussi avec l’AMT et surtout avec le K1000, c’est-à-dire avec les deux casques pour lesquels le couplage n’était pas gagné d’avance. De façon plus anecdotique, avec le DT990 et le HD600. Et les comparaisons ont été faites en asymétrique sur l’ET vs. asymétrique sur le WA, puis vs. symétrique sur le WA.
Dans tous les cas de figure, une fois trouvé le bon réglage high / low, je repère toujours les mêmes différences :
- le WA est beaucoup plus sage que l’ET, que ce soit sur les voix ou les instruments à cordes baroques – c’est moins exubérant, mais pas moins dynamique : du coup, des casques dont le haut médium est plus difficile d’accès pour moi, comme les Beyer (j’ai réécouté en comparaison directe le T1 et le HD800 il y a peu, avec la même conclusion sinon sur le casque, du moins pour mes goûts) : mon DT880 (250 Ohms) donne une écoute moins contrainte et moins crispée dans ce registre là, à la fois sur le plan de la restitution des timbres et de la dynamique (mais je suis de plus en plus persuadé que les Beyer participent d’une sorte de choix dans la restitution et qu’il faut sans doute leur adjoindre l’A1 comme le seul (?) ampli qui leurs conviennent vraiment).
- le registre grave – et c’est sans doute là ma plus grande surprise – est mieux exploré sur le WA, à la fois plus propre, plus tendu et plus clair : sur des morceaux comme Money, ou High Hopes (Dark Side of the Moon & Division Bell, dans les versions «Discovery» 2011) ; du coup, sur des grandes masses orchestrales comme la 6° de Mahler ou la 6° de Beethoven par Harnoncourt (coffret Teldec sorti en 2002) c’est plus défini : l’image stéréo et le soundstage en bénéficient.
- la transparence et les micro détails, l’aération sont assez semblables – mais avec un petit plus (en asymétrique) sur la transparence dans l’aigu sur le WA : les extinctions de notes (Savall et Dvorak) me semblent plus nettes et plus définie
Enfin, le plus gros progrès est (évidemment ?) le passage en symétrique. Évidemment, je ne peux faire la comparaison qu’avec le K1000 et l’AMT, mais ça m’a incité à décider de faire recâbler le HD800. Il y a plusieurs registre dans lesquels le progrès, pour se faire sur les “derniers centimètres”, n’en est pas moins sensible : plus grande aération et plus grande netteté des petits détails, très sensible sur les extinctions de notes et sur les arrière-plans, ainsi qu’une image stéréo plus large et mieux construite. Ce qui fait espérer beaucoup de la symétrisation du HD800
Cdlt
