L’évènement reste plus mineur que le Fujiya Avic Headphone Festival mais n’en reste pas moins intéressant. Le gros avantage du Potafesu, c’est qu’il y a beaucoup moins de monde, donc du coup, zéro file d’attente et on peut bien prendre son temps d’écouter tout ce beau matos. Je vais passer sur le matériel que j’avais déjà testé au salon tokyoïte (je reviendrai juste un peu sur les nouveaux Shure que j’ai pu mieux tester), pour me concentrer sur les choses dont je n’ai pas encore parlées.
pas très portable pour le coup
Fiio X3
Le X3 à côté de mon J3
J’ai enfin pu mettre les mains sur le tant attendu X3 de Fiio. Niveau taille c’est plutôt satisfaisant avec le gabari d’un J3 en plus épais. Le firmware avait l’air stable et simple d’utilisation mais ça pourrait être plus complet (pas de lecture d’un dossier et ses sous-dossiers d’un coup de possible). Tout se fait via les boutons et c’est vraiment pas un mal en ce qui me concerne. Le son enfin…vraiment bon. J’ai fait une comparaison directe avec mon J3 j’ai pu observer un bas du spectre bien plus musclé sur le X3, le son apparaît plus dynamique, plus fun tout en étant détaillé. Bref c’est clairement mieux. Il m’a aussi plus convaincu que l’AK100 un peu mou. Un baladeur qui risque de bien me tenter lorsqu’il sortira (la comparaison avec le DX50 risque d’être intéressante!).
Aurisonics ASG-2
Les ASG-2 en or: la classe américaine bis!
Dans la course aux intras universels très haut de gamme les offres se sont vraiment développées ces derniers temps. J’ai pu tester ce coup-ci ce que propose Aurisonic avec son AS2, un hybride avec un driver dynamique et 2 drivers BA, une configuration à la mode apparemment. Pas mal, pas mal, signature plutôt sombre (malgré son contrôle de basses réglé au minimum), ça se laisse écouter même si je préfère encore et toujours les 1+2 ou même les Rhapsodios qui me semblent plus équilibrés avec une meilleure résolution. C’est AS2 manque peut-être un peu de raffinement à mon goût, mais je suis sûr qu’ils plairont à un grand nombre. La finition enfin se montre exempte de tous reproches. Un bon produit dans l’ensemble.
SM64
Je n’avais pas encore eu l’occasion de chausser sur mes oreilles le dernier universel de chez Earsonic. Autant le dire tout de suite, ils ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable. Habituellement je suis assez bon client de signatures neutres, mais là on est plus dans la catégorie neutre chiant et plat. Oui c’est carré, mais vraiment ça n’a strictement aucun relief et je n’ai pris aucun plaisir à les écouter. Même niveau performances pures, dans ces prix-là on trouve des choses désormais qui me paraissent bien plus intéressantes (FitEar F111, les derniers modèles de Final Audio Design,…). Déception donc.
Ultrasone IQ
Encore un intra très haut de gamme (70 000yens environ). J’ai retrouvé à mon grand regrets les travers de la marque allemande, à savoir des aigus qui vous violent les tympans. L’essai s’arrête là, je n’ai pas supporté.
Shure SE 846
Vu le peu de monde présent, j’ai pu prendre plus mon temps à écouter les nouveaux Shure. J’étais plus ou moins mitigé après ma première écoute mais passer plus de temps en leur compagnie m’a fait mieux apprécier les grandes qualités de cet intra. C’est un intra au son soyeux, raffiné, jamais fatiguant, tout est maîtrisé, fluide, naturel, à la séparation et équilibre des registres remarquables. Ils ne sont pas du type à projeter les détails aux oreilles pour impressionner son auditeur, mais plus à se laisser savourer et se laisser apprendre, apprécier au fil des écoutes. J’étais avec un pote audiophile à ce salon et ce dernier les a préférés aux 1+2 et aux Parterre. Même si ce n’est pas, personnellement, mon type de signature de prédilection (bien que j’en apprécie les qualités évidentes), ça prouve à quel point c’est une alternative sérieuse aux autres universels très haut de gamme. Shure quand ils se décident enfin à sortir un nouveau modèle, ils ne font pas les choses à moitié.
UM Merlin
Depuis l’acquisition de ces petits monstres par notre Ony national, on en parle pas mal récemment sur le forum, ce qui n’a pas manqué d’attiser ma curiosité. Les Merlin c’est de sacrés numéros, derrière ce nom enchanteur (ha ha ha, blagues à 2 balles, me voilà !) se cache un sacré diable. D’après ce que j’en avais lu, je m’attendais à une signature très sombre, mais pas tant que ça finalement. Ces trucs-là, c’est de la dynamite enfermée dans de l’acrylique. Ca tape fort, j’ai rarement entendu un truc aussi dynamique en intra, limite bourrin. Amis poètes passez votre chemin. Il y a plus fin et précis ailleurs, mais je reconnais la performance des engins pour leur faculté à faire « bouncer » son auditeur sans perdre trop sur le reste. En ce qui me concerne, comme disait le grand penseur Roger Murtaugh: « J’suis trop vieux pour ces conneries ! ».
Ultimate Ears
Une belle brochette de moulés UE
Présents, avec pour la première fois (euh 2è fois en fait, ils étaient au Fujiya Avic Headphone Festival) au Japon la présentation de leur gamme de moulés que je me suis empressé de tester.
UE Reference Monitor : leur modèle le plus récent je crois. Il embarque 3 drivers BA « seulement » mais, mais, mais, ils sont fabuleux ! Encore une preuve de plus que le nombre de drivers, bah on s’en fout royale. Ils m’ont super impressionnés, ces UERM viennent directement concurrencer les Miracle d’UM et les JH13 de JH Audio en jouant la carte de la signature équilibrée. Autant je trouve une petite emphase sur les aigus des Miracles et une petite emphase sur les basses des JH13 (old), les RM eux se placent parfaitement en plein milieux. Un des intras les plus équilibrés que j’ai jamais testé. Il arbore des performances similaires à ces 2 derniers, voir peut-être un poil au-dessus (il faudrait faire des écoutes comparative plus poussées). Tout le spectre est magistralement maîtrisé avec une rapidité, là encore, qui me semble se placer juste entre les Miracle et les JH13. Cela en fait le moulé le plus polyvalent que je connaisse. Mettez-lui n’importe quoi à manger, ça sonne bien. Vraiment une belle réussite, cette intra extrêmement neutre mais vivant, et engageant comme il faut. Notre coup de cœur à moi et mon pote, l’intra qui nous a mis d’accord.
UE11 pro : Nous gardons les mêmes qualités que le RM mais ce coup-ci avec une signature en V et 4 drivers, fun mais raffiné quand même, j’ai préféré le RM, mais le UE11 pro m’a vraiment énormément plu aussi. La présentation des timbres reste très similaire au RM, naturels et toujours aucune fatigue sur aucun morceau.
UE18 pro : le « flagship » à 6 drivers, à défaut d’apporter un gain de performance, il apporte une signature différente, ce coup-ci une signature plutôt sombre qui rappelle vaguement les 335. Là encore j’ai vraiment apprécié l’écoute. Ces 3 modèles sont des moulés de très haute volée et finalement seul vos préférences en terme de signature vous guidera dans le choix : UE18 si vous aimez les signatures chaudes, organiques ; UE11 si vous aimez les signatures en V et RM si vous préférez la neutralité.
Audio Technica, la session rétro.
L'audio écolo selon Audio Technica
3 casques sédentaires avec coques en bois, anciennetés au nombre limité de chez Audio Technica étaient présents. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut écouter ce genre de casques, donc je m’empresse de les chausser.
ATH-W10LTD : Sorti en 97, il s’avère être un casque très agréable, avec un bas du spectre assez autoritaire mais une grande fluidité. Le niveau de détails pourrait être mieux mais ça reste d’un très bon niveau.
ATH-W100 : Datant de 99 et peut-être mon favori des 3 avec un son bien équilibré et un magnifique soundstage très immersif et vaste, tout en retrouvant le fluidité fort charmante du W10LTD et un niveau de transparence un peu au-dessus m’a-t-il semblé.
ATH-W2002 : Comme son nom l’indique, il a été proposé à la vente en 2002. Ce casque a une coloration très marquée dans les médiums : vraiment très particulier et trop exagéré à mon goût. Ca ne m’a pas spécialement emballé…pour ne pas dire que je trouve que ce casque est raté.
Remerciements au staff Audio Technica super sympa, ils m’ont expliqués certains détails de la conception de ces casques et très curieux des impressions des auditeurs de ces vieilleries.
HDVD800 + HD800/ HD700
Classe!
Re-classe!
Sennheiser, bien sûr présent, proposait à l’essai sont tout nouvel ampli haut de gamme le HDVD800, relié aux HD700 et HD800. N’ayant encore jamais chaussé le HD700 et curieux de ce que donne cet ampli, je prends place pour voir tout ça.
HD700 : ça n’a pas été ma tasse de thé, aigus assez agressif et bas du spectre sonnant un peu plastique, je l’ai trouvé limite dans sa catégorie tarifaire.
HD800 : je connais déjà un peu ce casque que j’ai pu essayer à plusieurs reprises et à chaque fois, même constat mitigé en ce qui me concerne : soundstage surréaliste, pic dans les aigus désagréable, trop exigent sur l’enregistrement bien que le niveau de détails très poussé soit appréciable. Mais alors, branché sur ce nouvel ampli HDVD800, c’est….oh ! oh ! oh ! putain ! la vache ! Ce combo m’a littéralement scotché : « pardonnez-moi Kami du casque sédentaire, je retire toutes les méchancetés que j’ai dites à l’égard du HD800 ». Ce HDVD800 transcende le HD800, il lui enlève tous les défauts que je lui trouvais : le soundstage devient bien plus cohérent, les acidités dans les aigus disparaissent complètement laissant apprécier n’importe quel genre, le niveau de détails reste hallucinant. Tout est là, en bonne quantité, avec un contrôle parfait. C’est aéré, ultra vivant et engageant, une merveille ! Le HD800 dont je rêvais secrètement. Un des meilleurs systèmes sédentaires que je n’ai jamais écouté point barre. Seul le SR009 pourra le battre, mais même pas sur tous les points ayant préféré le soundstage du HD800 drivé par le HDVD800. Quelle claque vraiment ! Je soupçonne Sennheiser de complot audiophile : ils nous sortent un HD800 avec des défauts, laissent mariner les utilisateurs galérer pour lui trouver l’ampli qui ira correctement pendant quelques années et enfin ils sortent, l’air de rien, THE ampli qui révèle la vrai nature de leur flagship. Malins les gars ! Blague à part ça m’a fait beaucoup réfléchir à la future (et lointaine) orientation que prendra mon installation sédentaire.
Voilà, mes déambulations dans les salons casqueux et intraeux s’arrêtent là pour cette année. J’en conclurai que je suis très heureux de voir le marché des intras plus dynamique que jamais, chaque constructeur y allant de sa petite cuisine perso, et que je suis encore très loin d’être blasé par cette passion où il y a encore tant à découvrir pour le plus grand plaisir de nos oreilles et toujours au service de notre musique chérie!
C'est vraiment la signature qui me branche 
chouette, je suis pas encore trop vieux 
je vais te mettre en rogne, mais j'ai trouvé une certaine similitude avec le Togo 334, je n'ai peut-être pas écouté assez dans le détail, et puis après les Merlin donc...
