L'art contemporain parlons en !
- noknok23
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Moi j'aime beaucoup "l'art contemporain" ou dit de façon plus prosaique, l'art des galleries. Faisant plus ou moins parti du milieu, je peux poser ma petite pièce a ceux interessés:
La France, avec toute son infrastructure pyramidale, à un rapport très particulier à l'art contemporain. C'est l'art des élites avec un discours bavard, technique et pesant qui se pose en opposition avec une pratique plus populaire et intuitive. Les pays anglo-saxons ont un rapport beaucoup plus détendu et décomplexé, C'est depuis longtemps accepté que concept, raisonnement et intuition, emotion sont lié, on se pose meme plus la question. En France, je conseille d'aller faire un tour au MACBA à bordeaux qui à une très bonne selection d'artistes post-conceptuel . Pour les Parisiens, j'aime bien la galerie Air de Paris dans le XX. Il ya des bonnes choses a belleville, si vous allez dans une des galleries vous pouvez demander une carte, il y a tout un reseau de petites galleries du quartier, on y trouve parfois des choses chouette. Je n'aime pas trop les musée pompidou ou palais de tokyo. J'ai plus l'impression d'avoir affaire a des attractions touristique. Des expositions didactiques, fades et aux agencements d'un autre siècle... Si l'envie vous chante, allez faire un tour du côté de Bruxelles, ville à part dans l'histoire de l'art contemporain (Marcel Broodthaers) qui à une culture de l'art conceptuel fraiche et désinvolte comparé au reste du continent. Allez y pour voir les galleries Jan Mot, Micheline Szwajcer, Dependance. Et faire un tour au centre d'art WIELS ou même si on aime pas l'expo, l'accrochage, la mise en espace des pièces, est toujours trop bien faite.
Si après ça vous êtes toujours hermétique, je ne peux rien faire pour vous
après oui Jeff Koons, on aime ou on aime pas, c'est un fait de societé. Pour ma part, je trouve que c'est un artiste interessant mais completement surestimé et qui nourrit une image nefaste de l'art pour le grand public. C'est malheuresuement une des rares formes d'art contemporain qu'on voit au JT de tf1. Pour résumer c'est le peu le BEATS de l'art contemporain
(et j'ai entendu que les nouveau beats étaient pas si horrible que ça lol)
La France, avec toute son infrastructure pyramidale, à un rapport très particulier à l'art contemporain. C'est l'art des élites avec un discours bavard, technique et pesant qui se pose en opposition avec une pratique plus populaire et intuitive. Les pays anglo-saxons ont un rapport beaucoup plus détendu et décomplexé, C'est depuis longtemps accepté que concept, raisonnement et intuition, emotion sont lié, on se pose meme plus la question. En France, je conseille d'aller faire un tour au MACBA à bordeaux qui à une très bonne selection d'artistes post-conceptuel . Pour les Parisiens, j'aime bien la galerie Air de Paris dans le XX. Il ya des bonnes choses a belleville, si vous allez dans une des galleries vous pouvez demander une carte, il y a tout un reseau de petites galleries du quartier, on y trouve parfois des choses chouette. Je n'aime pas trop les musée pompidou ou palais de tokyo. J'ai plus l'impression d'avoir affaire a des attractions touristique. Des expositions didactiques, fades et aux agencements d'un autre siècle... Si l'envie vous chante, allez faire un tour du côté de Bruxelles, ville à part dans l'histoire de l'art contemporain (Marcel Broodthaers) qui à une culture de l'art conceptuel fraiche et désinvolte comparé au reste du continent. Allez y pour voir les galleries Jan Mot, Micheline Szwajcer, Dependance. Et faire un tour au centre d'art WIELS ou même si on aime pas l'expo, l'accrochage, la mise en espace des pièces, est toujours trop bien faite.
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après oui Jeff Koons, on aime ou on aime pas, c'est un fait de societé. Pour ma part, je trouve que c'est un artiste interessant mais completement surestimé et qui nourrit une image nefaste de l'art pour le grand public. C'est malheuresuement une des rares formes d'art contemporain qu'on voit au JT de tf1. Pour résumer c'est le peu le BEATS de l'art contemporain
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L'art contemporain c'est toujours de l'art ok, mais étonnament il y à des côte complètement délirante sur des oeuvres qui n'ont aucun sens... Qui ne portent aucun savoir faire particulier faut être honnête, mis à part un moyen de créer de la richesse sur rien et un placement financier il n'y à rien d'autre à dire D'ailleurs qui fixe la côte des artistes ? Étonnamment c'est les institutions, et pas par hasard mais pour une catégorie bien précise de la population... Dans une époque ou des gens crèvent de faim et de soif, je comprend pas l’indécence de cet art contemporain ou une machine à fabriquer ''de la merde'' est plus célèbre qu'un système révolutionnaire pour dessaler de l'eau de mer ! Je comprend qu'on lâche 50 millions sur une tableau de maître qui a 300 ans car il n'y en aura plus jamais d'autre... Je comprend pas qu'un guignol soude des jantes de bagnoles que un caddie de Carrefour, nous sorte un prétexte fumeux pour nous démontrer la vitesse de la consommation effréné et facture ça 1 millions... C'est un exemple hein, mais tellement représentatif de ''l'art contemporain'' déjà le mot ''Art'' est dénaturé pour parler d'un acte, d'une performance, d'un délire 99% du temps par un prix fixé par l'état ou les états... Quand tu montre un dessin à ta mère et qu'elle trouve ça jolie; part du principe que 99% du temps c'est de la ''merde'' ahahaah !
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Je crois que tout est dit ahahahaah !!
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Il est sûr qu'il est plus facile d'aimer quelque chose de contemporain si on a quelques habitudes de fréquentation ou des connaissances artistiques, il faut une certaine "éducation" pour apprécier certaines oeuvres... d'où un côté élitiste.
On peut trouver ça fumeux ou tordu, voire surestimé, mais quand ça nous touche, c'est comme ça, on n'y peut rien (même si ça ne touche que nous). Parfois c'est une rencontre avec un état d'esprit, avec un moment personnel, qui nous fait aimer un artiste et/ou une oeuvre.
Pour faire un parallèle en poésie, je n'aime pas Mallarmé et lui préfère Baudelaire ou Corbière, plus accessibles.
Tout cela me fait penser à une expo de JR ici à Doha, je ne connaissais pas trop et avait donc tendance à trouver ça surestimé... ben ça m'a touché, certaines images en Afrique Australe et une vidéo sur les cités françaises, et ma femme aussi.
On peut trouver ça fumeux ou tordu, voire surestimé, mais quand ça nous touche, c'est comme ça, on n'y peut rien (même si ça ne touche que nous). Parfois c'est une rencontre avec un état d'esprit, avec un moment personnel, qui nous fait aimer un artiste et/ou une oeuvre.
Pour faire un parallèle en poésie, je n'aime pas Mallarmé et lui préfère Baudelaire ou Corbière, plus accessibles.
Tout cela me fait penser à une expo de JR ici à Doha, je ne connaissais pas trop et avait donc tendance à trouver ça surestimé... ben ça m'a touché, certaines images en Afrique Australe et une vidéo sur les cités françaises, et ma femme aussi.
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hem... limiter l'art contemporain au marché de l'art c'est un peu rapide et réducteur.
c'est pas élitiste mais exigeant: les galleries sont ouvert à tout le monde, les vernissage gratuit, on ne peut pas dire qu'il y a une selection a l'entrée comme certaines boite de nuit. C'est ouvert à ceux qui veulent bien prendre la peine de s'y interesser.
ci joint un contre exemple, un art qui se veux ouvert à tous mais sans pour être perdre de complexité et nuance. (c etait au palais de tokyo)
c'est pas élitiste mais exigeant: les galleries sont ouvert à tout le monde, les vernissage gratuit, on ne peut pas dire qu'il y a une selection a l'entrée comme certaines boite de nuit. C'est ouvert à ceux qui veulent bien prendre la peine de s'y interesser.
ci joint un contre exemple, un art qui se veux ouvert à tous mais sans pour être perdre de complexité et nuance. (c etait au palais de tokyo)
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Discours auquel je souscris totalement... et mille mercis pour les références !noknok23 a écrit :Moi j'aime beaucoup "l'art contemporain" ou dit de façon plus prosaique, l'art des galleries. Faisant plus ou moins parti du milieu, je peux poser ma petite pièce a ceux interessés:
La France, avec toute son infrastructure pyramidale, à un rapport très particulier à l'art contemporain. C'est l'art des élites avec un discours bavard, technique et pesant qui se pose en opposition avec une pratique plus populaire et intuitive. Les pays anglo-saxons ont un rapport beaucoup plus détendu et décomplexé, C'est depuis longtemps accepté que concept, raisonnement et intuition, emotion sont lié, on se pose meme plus la question. En France, je conseille d'aller faire un tour au MACBA à bordeaux qui à une très bonne selection d'artistes post-conceptuel 8-) . Pour les Parisiens, j'aime bien la galerie Air de Paris dans le XX. Il ya des bonnes choses a belleville, si vous allez dans une des galleries vous pouvez demander une carte, il y a tout un reseau de petites galleries du quartier, on y trouve parfois des choses chouette. Je n'aime pas trop les musée pompidou ou palais de tokyo. J'ai plus l'impression d'avoir affaire a des attractions touristique. Des expositions didactiques, fades et aux agencements d'un autre siècle... Si l'envie vous chante, allez faire un tour du côté de Bruxelles, ville à part dans l'histoire de l'art contemporain (Marcel Broodthaers) qui à une culture de l'art conceptuel fraiche et désinvolte comparé au reste du continent. Allez y pour voir les galleries Jan Mot, Micheline Szwajcer, Dependance. Et faire un tour au centre d'art WIELS ou même si on aime pas l'expo, l'accrochage, la mise en espace des pièces, est toujours trop bien faite.
Si après ça vous êtes toujours hermétique, je ne peux rien faire pour vous :mrgreen:
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Pioneer U-05-S → Geshelli Erish → Fostex TH-610 avec Lunashops LN008324 XLR4 et bonnettes d'origine
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@noknok23: Très intéressant témoignage de l'intérieur.
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Ta critique de l'art contemporain est recevable, comme n'importe quelle critique d'ailleurs, mais personnellement je ne trouve pas ça plus indécent que le monde dans lequel on vit. Ce que tu décris c'est simplement de la spéculation sur une matière, l'art plastique au sens large, comme il y en a ailleurs : matières premières fossiles ou cultivées, immobilier, vieux instruments de musique, actions boursières, montres de luxe, etc etc. Il y en a de plus visibles que d'autres.Darktores a écrit :L'art contemporain c'est toujours de l'art ok, mais étonnament il y à des côte complètement délirante sur des oeuvres qui n'ont aucun sens... Qui ne portent aucun savoir faire particulier faut être honnête, mis à part un moyen de créer de la richesse sur rien et un placement financier il n'y à rien d'autre à dire :lool: D'ailleurs qui fixe la côte des artistes ? Étonnamment c'est les institutions, et pas par hasard mais pour une catégorie bien précise de la population... Dans une époque ou des gens crèvent de faim et de soif, je comprend pas l’indécence de cet art contemporain ou une machine à fabriquer ''de la merde'' est plus célèbre qu'un système révolutionnaire pour dessaler de l'eau de mer ! Je comprend qu'on lâche 50 millions sur une tableau de maître qui a 300 ans car il n'y en aura plus jamais d'autre... Je comprend pas qu'un guignol soude des jantes de bagnoles que un caddie de Carrefour, nous sorte un prétexte fumeux pour nous démontrer la vitesse de la consommation effréné et facture ça 1 millions... C'est un exemple hein, mais tellement représentatif de ''l'art contemporain'' déjà le mot ''Art'' est dénaturé pour parler d'un acte, d'une performance, d'un délire 99% du temps par un prix fixé par l'état ou les états... Quand tu montre un dessin à ta mère et qu'elle trouve ça jolie; part du principe que 99% du temps c'est de la ''merde'' ahahaah !
Je crois que tout est dit ahahahaah !!
Si ça te choque pour l'art contemporain, alors j'espère que ça te choque aussi pour l'ensemble du système économique dans lequel on évolue, où des gens crèvent la dalle pendant que d'autres s'enrichissent en spéculant sur le cours du blé, ou des gens dorment dehors ou dans des taudis pendant que d'autres spéculent sur des bâtiments vides ou des terrains constructibles.
Si un artiste colle des jantes sur un caddy et le vends un million, c'est qu'il sait qu'un "guignol" lui achètera un million. Parce que ce "guignol" sait pertinemment, ou en tous cas espère, qu'un jour il pourra le revendre à un autre "guignol" pour un million et demi.
Et à ça tu peux rajouter la spéculation sur ce qui est rare, ou en tous cas considéré comme rare, et donc au même titre que l'or ou d'autres matières précieuses, une machine à faire de la merde est toujours plus rare qu'une voiture produite en série. Même principe que des mecs qui vendent un album en exemplaire unique : il est plus cher que celui qu'ils ont vendus normalement quelques années plus tôt. Pourtant, est il meilleur?
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Il ne faut pas mélanger les définitions d'art conceptuel, art contemporain et art spéculatif. Sous-genres figuratif et abstrait.Darktores a écrit :L'art contemporain c'est toujours de l'art ok, mais étonnament il y à des côte complètement délirante sur des oeuvres qui n'ont aucun sens... Qui ne portent aucun savoir faire particulier faut être honnête, mis à part un moyen de créer de la richesse sur rien et un placement financier il n'y à rien d'autre à dire D'ailleurs qui fixe la côte des artistes ? Étonnamment c'est les institutions, et pas par hasard mais pour une catégorie bien précise de la population... Dans une époque ou des gens crèvent de faim et de soif, je comprend pas l’indécence de cet art contemporain ou une machine à fabriquer ''de la merde'' est plus célèbre qu'un système révolutionnaire pour dessaler de l'eau de mer ! Je comprend qu'on lâche 50 millions sur une tableau de maître qui a 300 ans car il n'y en aura plus jamais d'autre... Je comprend pas qu'un guignol soude des jantes de bagnoles que un caddie de Carrefour, nous sorte un prétexte fumeux pour nous démontrer la vitesse de la consommation effréné et facture ça 1 millions... C'est un exemple hein, mais tellement représentatif de ''l'art contemporain'' déjà le mot ''Art'' est dénaturé pour parler d'un acte, d'une performance, d'un délire 99% du temps par un prix fixé par l'état ou les états... Quand tu montre un dessin à ta mère et qu'elle trouve ça jolie; part du principe que 99% du temps c'est de la ''merde'' ahahaah !
[video][/video]Je crois que tout est dit ahahahaah !!
Certains peuvent se cumuler, mais pas forcément. Heureusement.
J'aime beaucoup Lepage, il a raison de dénoncer l'art officiel et la spéculation délirante, surtout sur des œuvres clairement vides de quelque sens que ce soit, qui ne sont pas même des exercices de style sur une idée, une forme, mais du foutage de gueule, mais attention à faire trop d'amalgames.
Mon critère, c'est s'il faut 15 pages de blabla, un prix exorbitant, et que l'œuvre seule sans contexte ne dégage rien, c'est raté. Point.
Le topic est mort, mais travaillant dans le secteur, je me permets d'apporter ma pierre.
L'art contemporain, c'est avant tout la rupture historique de Duchamp avec son urinoir de 1917.
"En 1917 à New York, Marcel Duchamp présente un urinoir au comité d’accrochage du Salon des artistes indépendants dont il fait partie, afin d’en éprouver le principe fondateur : ne refuser aucune œuvre. Présenté à plat, signé sous le pseudonyme de R. Mutt et titré Fountain, l’objet postule au statut d’œuvre d’art. La proposition divise le comité, qui décide de ne pas l’exposer." (CP)
La but n'est pas de présenter un urinoir parce que c'est beau ou par pure provoc', etc, le but est de question l'œuvre d'art en tant qu'objet, la définition de l'œuvre d'art (s'il y en a une) et bien sûr le système de reconnaissance d'une œuvre. Qu'est ce qui fait une œuvre d'art, qui décide que "ça" est une œuvre d'art ? Il se trouve que ce sont toutes les personnes (critiques, théoriciens d'art, experts, etc.), les institutions culturelles privées ou publiques légitimes (musées, galeries, etc.) qui le décident.
Plusieurs questions se posent donc. Qu'est ce qu'une œuvre ? Qu'est ce que l'authenticité d'une œuvre ? Qu'est ce qu'avoir une ouvre ? Selon quels critères des personnes et institutions décident que ceci ou cela est de l'art ? Quelle économie en découle ? pourquoi un mec comme Soulages coute des millions d'euros alors qu'il répète inlassablement la même chose ? En gros et pour faire vite, ce sont ces questions qui animent l'art contemporain.
La révolution qu'apporte Duchamp, c'est qu'il pose l'œuvre d'art comme un concept et non plus comme le résultat d'un savoir faire. A cette question de "qu'est ce qu'une ouvre d'art?", une multitude de réponses sont proposées par les artistes qui tentent toujours d'y répondre. A la différence qu'avant (juste après Duchamp), tout était a créer, maintenant ce sont les principes d'originalité et d'unicité qui conduisent les artistes contemporains.
Lorsque avant on regardait une toile, une sculpture ou autre, on y voyait un témoignage d'une époque, l'expression singulière d'une personne à un moment donné associé à un remarquable savoir faire (je parle autant des figures stéatopyges du paléolithique que de fresques italiennes de la renaissance que de la Sainte Victoire de Cézanne, entre autres), maintenant on voit des choses assemblées, et cet assemblage forment un concept dont on ne peut saisir le sens sans explications. Je nuance mes propos ici, car il existe toujours des artistes à l'ancienne qui travaillent pour exprimer leur sensibilité et leur vision du monde sans aller chercher de concept derrière, mais ce ne sont pas eux sur le devant de la scène (quoi que la mode fait que ça revient beaucoup en peinture).
Avant le spectateur n'était que spectateur (il regardait l'oeuvre, il la comprend ou pas, on ne lui demandait rien de plus), maintenant le spectateur est de plus en plus incorporé dans l'œuvre et doit (en tout cas c'est très souvent un but recherché) éprouver l'œuvre, il est sollicité par l'œuvre parce que ça lui demande un effort d'être spectateur. De nouvelles formes d'art se créent (happenings, performances, art vidéo, art cinétique, installations de Gonzales Torres, emballages de JC et Christo, ou l'œuvre son de Janet Cardiff qui est dans l'expo le Moma à Paris, ou même les Merdes d'artistes de Menzoni, etc.).
Bref, pour comprendre l'art contemporain, il faut le recontextualiser, car c'est un art de mouvements dans lequel on peut encore voir quelques grandes lignes, noyées au milieu de la création contemporaire (très dense, très variée) qui essaie de s'inscrire dans cet héritage. Bien sûr, ça reste toujours un art cherche à être témoin de son époque.
Pour donner un exemple regroupant différentes de ces diverses, je vais m'appuyer le film The Square de Ruben Östlund qui est une grosse caricature de la vie d'un directeur de musée.
(Spoiler) A la fin du film :
"Réunis dans la salle de réception d'un hôtel de Stockholm aux allures de galerie des glaces, les invités (collectionneurs) assistent en live à la performance d’un homme-singe. Une créature sauvage qui surgit au milieu de cette faune bon chic bon genre, reniflant à même leur costume trois-pièces le parfum de la gêne et de la peur... Jusqu'au dérapage." VF
L'homme singe titille, s'amuse et s'énerve du comportement des invités qui ne réagissent pas devant ses réactions primitives. Graduellement, il va intensifier ses interactions avec les invités, génées qu'il leur foure un doigt dans les oreilles, se frotte à eux, etc. La tension monte, un invité décide de réagir et ne se laisse pas faire, ça se bouscule et personne n'intervient, par peur. La réalité de la situation, qui n'est pourtant qu'une performance, tétanise tous les invités, qui ne savent plus si il s'agit toujours d'un jeu d'acteur (la performance, c'est une œuvre) ou d'une situation réelle de danger. Au paroxysme de sa performance, il se jette sur une table et isole une jeune femme, qui demande de l'aide sans réponse. Il faut attendre que l'homme signe mime un viol pour qu'un homme décide d'intervenir et frapper l'artiste qui se laisse faire. Son but est atteint : faire endurer la violence. La scène montre que autrui réagit uniquement lorsque le viol a été commis, pas avant.
La scène a été inspirée par un artiste performeur des années 60, Oleg Kulik, extrémiste dans ses œuvres :
"Reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes russes majeurs de sa génération, Oleg Kulik met la question de l’animalité au centre de son travail. En considérant que l’Europe de l’Ouest, qui se dit libre et progressiste, s’oppose à l’Europe de l’Est qui serait répressive et mauvaise, il incarne avec la figure du chien l’idée d’une politique anti-humaine. Cette métaphore canine de la difficile condition de l’artiste entravé dans la société post-soviétique est aussi un écho à la tradition littéraire russe qui, de Gogol à Boulgakov, interroge l’animal pour mieux connaître l’homme. Cet ensemble de photographies témoigne de l’une de ses performances fondatrices. Réalisée à Moscou en 1994 aux alentours de la galerie Marat, elle met en scène l’artiste nu, retenu par une chaîne-laisse, métamorphosé en chien agressif qui s’en prend à la foule des spectateurs." CP.
Eh bien dites vous que ces œuvres ont été censurées il y a moins de 10 ans à la FIAC car jugées "trop violentes". La FIAC est pourtant dirigée par une ancienne galeriste, Jennifer Flay, et un conglomérat de personnes travaillant dans le secteur culturel.
Bref, dans l'art contemporain il y a de tout et de rien, comme vous l'avez dit dans les messages plus anciens, c'est une éducation, exactement comme en audio, on apprend les bases, comment ça fonctionne, puis on se fait l'oreille. En art c'est pareil, on apprend l'histoire de l'art, comment elle est devenue ce qu'elle est actuellement, puis on va vers ce qui nos émotions.
Je dis tout ceci en connaissant le milieu, ces brèves explications sont teintées de mes références et du prisme par lequel je vois ce milieu, et cela n'engage que moi.
L'art contemporain, c'est avant tout la rupture historique de Duchamp avec son urinoir de 1917.
"En 1917 à New York, Marcel Duchamp présente un urinoir au comité d’accrochage du Salon des artistes indépendants dont il fait partie, afin d’en éprouver le principe fondateur : ne refuser aucune œuvre. Présenté à plat, signé sous le pseudonyme de R. Mutt et titré Fountain, l’objet postule au statut d’œuvre d’art. La proposition divise le comité, qui décide de ne pas l’exposer." (CP)
La but n'est pas de présenter un urinoir parce que c'est beau ou par pure provoc', etc, le but est de question l'œuvre d'art en tant qu'objet, la définition de l'œuvre d'art (s'il y en a une) et bien sûr le système de reconnaissance d'une œuvre. Qu'est ce qui fait une œuvre d'art, qui décide que "ça" est une œuvre d'art ? Il se trouve que ce sont toutes les personnes (critiques, théoriciens d'art, experts, etc.), les institutions culturelles privées ou publiques légitimes (musées, galeries, etc.) qui le décident.
Plusieurs questions se posent donc. Qu'est ce qu'une œuvre ? Qu'est ce que l'authenticité d'une œuvre ? Qu'est ce qu'avoir une ouvre ? Selon quels critères des personnes et institutions décident que ceci ou cela est de l'art ? Quelle économie en découle ? pourquoi un mec comme Soulages coute des millions d'euros alors qu'il répète inlassablement la même chose ? En gros et pour faire vite, ce sont ces questions qui animent l'art contemporain.
La révolution qu'apporte Duchamp, c'est qu'il pose l'œuvre d'art comme un concept et non plus comme le résultat d'un savoir faire. A cette question de "qu'est ce qu'une ouvre d'art?", une multitude de réponses sont proposées par les artistes qui tentent toujours d'y répondre. A la différence qu'avant (juste après Duchamp), tout était a créer, maintenant ce sont les principes d'originalité et d'unicité qui conduisent les artistes contemporains.
Lorsque avant on regardait une toile, une sculpture ou autre, on y voyait un témoignage d'une époque, l'expression singulière d'une personne à un moment donné associé à un remarquable savoir faire (je parle autant des figures stéatopyges du paléolithique que de fresques italiennes de la renaissance que de la Sainte Victoire de Cézanne, entre autres), maintenant on voit des choses assemblées, et cet assemblage forment un concept dont on ne peut saisir le sens sans explications. Je nuance mes propos ici, car il existe toujours des artistes à l'ancienne qui travaillent pour exprimer leur sensibilité et leur vision du monde sans aller chercher de concept derrière, mais ce ne sont pas eux sur le devant de la scène (quoi que la mode fait que ça revient beaucoup en peinture).
Avant le spectateur n'était que spectateur (il regardait l'oeuvre, il la comprend ou pas, on ne lui demandait rien de plus), maintenant le spectateur est de plus en plus incorporé dans l'œuvre et doit (en tout cas c'est très souvent un but recherché) éprouver l'œuvre, il est sollicité par l'œuvre parce que ça lui demande un effort d'être spectateur. De nouvelles formes d'art se créent (happenings, performances, art vidéo, art cinétique, installations de Gonzales Torres, emballages de JC et Christo, ou l'œuvre son de Janet Cardiff qui est dans l'expo le Moma à Paris, ou même les Merdes d'artistes de Menzoni, etc.).
Bref, pour comprendre l'art contemporain, il faut le recontextualiser, car c'est un art de mouvements dans lequel on peut encore voir quelques grandes lignes, noyées au milieu de la création contemporaire (très dense, très variée) qui essaie de s'inscrire dans cet héritage. Bien sûr, ça reste toujours un art cherche à être témoin de son époque.
Pour donner un exemple regroupant différentes de ces diverses, je vais m'appuyer le film The Square de Ruben Östlund qui est une grosse caricature de la vie d'un directeur de musée.
(Spoiler) A la fin du film :
"Réunis dans la salle de réception d'un hôtel de Stockholm aux allures de galerie des glaces, les invités (collectionneurs) assistent en live à la performance d’un homme-singe. Une créature sauvage qui surgit au milieu de cette faune bon chic bon genre, reniflant à même leur costume trois-pièces le parfum de la gêne et de la peur... Jusqu'au dérapage." VF
L'homme singe titille, s'amuse et s'énerve du comportement des invités qui ne réagissent pas devant ses réactions primitives. Graduellement, il va intensifier ses interactions avec les invités, génées qu'il leur foure un doigt dans les oreilles, se frotte à eux, etc. La tension monte, un invité décide de réagir et ne se laisse pas faire, ça se bouscule et personne n'intervient, par peur. La réalité de la situation, qui n'est pourtant qu'une performance, tétanise tous les invités, qui ne savent plus si il s'agit toujours d'un jeu d'acteur (la performance, c'est une œuvre) ou d'une situation réelle de danger. Au paroxysme de sa performance, il se jette sur une table et isole une jeune femme, qui demande de l'aide sans réponse. Il faut attendre que l'homme signe mime un viol pour qu'un homme décide d'intervenir et frapper l'artiste qui se laisse faire. Son but est atteint : faire endurer la violence. La scène montre que autrui réagit uniquement lorsque le viol a été commis, pas avant.
La scène a été inspirée par un artiste performeur des années 60, Oleg Kulik, extrémiste dans ses œuvres :
"Reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes russes majeurs de sa génération, Oleg Kulik met la question de l’animalité au centre de son travail. En considérant que l’Europe de l’Ouest, qui se dit libre et progressiste, s’oppose à l’Europe de l’Est qui serait répressive et mauvaise, il incarne avec la figure du chien l’idée d’une politique anti-humaine. Cette métaphore canine de la difficile condition de l’artiste entravé dans la société post-soviétique est aussi un écho à la tradition littéraire russe qui, de Gogol à Boulgakov, interroge l’animal pour mieux connaître l’homme. Cet ensemble de photographies témoigne de l’une de ses performances fondatrices. Réalisée à Moscou en 1994 aux alentours de la galerie Marat, elle met en scène l’artiste nu, retenu par une chaîne-laisse, métamorphosé en chien agressif qui s’en prend à la foule des spectateurs." CP.
Eh bien dites vous que ces œuvres ont été censurées il y a moins de 10 ans à la FIAC car jugées "trop violentes". La FIAC est pourtant dirigée par une ancienne galeriste, Jennifer Flay, et un conglomérat de personnes travaillant dans le secteur culturel.
Bref, dans l'art contemporain il y a de tout et de rien, comme vous l'avez dit dans les messages plus anciens, c'est une éducation, exactement comme en audio, on apprend les bases, comment ça fonctionne, puis on se fait l'oreille. En art c'est pareil, on apprend l'histoire de l'art, comment elle est devenue ce qu'elle est actuellement, puis on va vers ce qui nos émotions.
Je dis tout ceci en connaissant le milieu, ces brèves explications sont teintées de mes références et du prisme par lequel je vois ce milieu, et cela n'engage que moi.
— Comment l’appelleriez-vous ?
— Que diriez-vous de « Sardine » ? Puisqu’au fond vous l’avez traité comme une sardine jusqu’à présent.
— C’est pas mal, dis-je. »
— Que diriez-vous de « Sardine » ? Puisqu’au fond vous l’avez traité comme une sardine jusqu’à présent.
— C’est pas mal, dis-je. »
Pas de jugement, j'ai toujours eu un peu de mal avec l'art contemporain
en mode toute saison M11 Pro+Oriolus Custom
Très intéressant merci
Sortie culturelle du dimanche en famille, organisée par ma femme. Art moderne un peu chiant (sauf une partie Louise Bourgeois sympa), puis on arrive a l'étage inférieur et un gardien me tend la brochure de la salle a venir et les noms me sautent aux yeux...
Et la grosse surprise, énorme salle a colonne avec reverb sensationnel et bande son dingue entièrement réalisée à la basse
La salle a été conçue par Steve McQueen (12y a slave par ex), et effectivement en cherchant les review étaient plutôt sympa : Steve McQueen: Bass review – ‘Like an underground shooting gallery of dub’
https://www.theguardian.com/culture/art ... n-new-york
C'est du sub sub sub, ça pénètre parfois dans les entrailles et prend à la gorge. Vraiment magnifique expérience.
Bref si l'Expo se déplace et que ça arrive près de chez vous, je conseille !! Je suis resté 1h dans la salle et la bande son dure 3h mais la famille allait partir sans moi
Et la grosse surprise, énorme salle a colonne avec reverb sensationnel et bande son dingue entièrement réalisée à la basse
La salle a été conçue par Steve McQueen (12y a slave par ex), et effectivement en cherchant les review étaient plutôt sympa : Steve McQueen: Bass review – ‘Like an underground shooting gallery of dub’
https://www.theguardian.com/culture/art ... n-new-york
C'est du sub sub sub, ça pénètre parfois dans les entrailles et prend à la gorge. Vraiment magnifique expérience.
Bref si l'Expo se déplace et que ça arrive près de chez vous, je conseille !! Je suis resté 1h dans la salle et la bande son dure 3h mais la famille allait partir sans moi
Sédentaire: QA390 -> Elear & Genelec 8030c
Nomade: BTR7 & R8ii -> FF3 & U12T & Bellos X4
Ultra Nomade: APP2
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- Vigne_à_sang
- Mon chien s'appelle LossLess
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Je préfère Louise Bourgoin perso