Je me dois d’abord de remercier très sincèrement et chaleureusement Chemichti qui après avoir lu ceci :
m’avait alors proposé en mp, dans la minute qui suivait, de m’envoyer son HD800 pour que j’en fasse l’essai et j’avais refusé. J’ai toujours tendance à refuser les gestes de pure générosité comme ceux-là, des gestes dans le plus bel esprit TN. D’abord je ne sais pas comment remercier de cette attention portée envers moi, et surtout parce que je ne me sens pas capable de porter une telle attention moi-même : tellement peur de faire voyager du matériel si onéreux, tellement peur de la casse, de la perte ou que sais-je encore ?g g a écrit :J'ai eu la même pensée que toi Faab... jamais écouté L'hd800Fabaaroan a écrit :cela me donne envie de m'acheter un hd800
Alors au risque d’être pris pour un égoïste, je préfère refuser le prêt de matériel en général.
Mais c’était sans compter sur le mâlin : l’expéditeur masqué.
Lui aussi avait lu mon post et sa fourberie l’a poussé jusqu’à soudoyer je ne sais qui ici, qui a refilé mon nom et mon adresse afin de me faire parvenir son HD800 à mon insu totale…tu parles d’une surprise !
Et c’est ainsi que j’ai découvert ce pilier, ce monument de la Hifi casque pendant 3 semaines ; je vous en livre là ma perception.
Le Senheiser HD800 est un grand casque…
- Par la taille et par le confort. C’est sans contestation possible le casque le plus confortable qu’il m’a été permis d’essayer. Sa légèreté est un superbe atout pour l’écouter de longues heures, c’est le seul rival à ce niveau du système 3D wings d’Audio Technica (que j’affectionne parce qu’il me va très bien). L’ergonomie est parfaite, le clamp comme je l’aime : serrant mais pas de trop.
- J’en ai tellement lu sur lui que je m’attendais à un peu de tout : je n’ai pas déchanté à l’écoute.
Clairement dès les premières minutes, on sent le plongeon immédiat dans l’univers du son hdg dont l’apanage repose en premier lieu sur la définition
.Ben oui quoi, comme pour le Port-Salut « c’est écrit dessus ». On n’est pas trompé d’ailleurs, ça s’entend tout de suite ; je suis habitué à cette hyper résolution qui ressemble beaucoup à celle que m’offre mon TH900, c’est un point fort du Senheiser. Offre-t-il plus de détails encore ? Pas réellement, quelques nuances parfois, mais il faut se concentrer pour les cerner.
L’équilibre du grave m’a bluffé : je n’ai jamais entendu une telle maîtrise, une telle tension. Le grave est quasi parfait : les basses sont parfaitement décortiquées et soulignées d’une pointe d’infra à laquelle je ne m’attendais pas du tout et qui pourtant, est belle et bien jouée quand il le faut. Le tout est parfaitement articulé de l’infra au bas-medium avec des transitions qui se font avec une rapidité rare et beaucoup de cohésion entre les fréquences. Je pensais cet HD800 un peu pâlot à ce sujet : ça n’est pas le cas du tout je trouve.
L’image développée enfin est d’une largeur incroyable tout le monde le sait inutile d’en dire plus.
Cet HD800 c’est un casque hyper rigoureux, hyper technique mais pas stérile.
Un grand casque oui…mais pas fait pour moi.
Je reconnais sans aucune retenue toutes les qualités que j’ai citées préalablement. J’ai, aujourd’hui, un peu d’expérience quand même et ça me permet de pouvoir distinguer les qualités dans l’absolu et les capacités de réponses à mes attentes d’un casque.
- Quel dommage mais quel dommage ! Pourquoi diable ces si belles basses ne sont-elles pas plus puissantes ? Ma problématique est que je n’écoute pas fort, et pour entendre du grave satisfaisant avec le HD800 il me faut pousser le volume à des niveaux qui ne sont pas les miens. Pourtant il n’est pas bass-light, il y’a de la vie dedans mais pour la faire s’exprimer, il faut envoyer du décibel. Je ne me vois pas vivre avec lui sans frustration au bout d'un moment : il ne correspond, tout simplement pas, à ma philosophie d'écoute.
- C’est le casque le plus exigeant que j’ai essayé. Aucune complaisance, une vidéo mal enregistrée et regardée sur YouTube : ouch les sifflements et les chuintements !! Zéro polyvalence.
- Mais c’est surtout qu’il n’est pas adapté à la musique que j’écoute. J’ai eu quelques soucis de timbres, par exemple sur des saxos sopranos, des synthés ou des trompettes en sourdine qui sonnaient à la limite du métallique. Si j’admets volontiers que le jazz japonais est souvent mal mixé, il est une réalité quand même que l’HD800 est sans complaisance possible là où mon Fostex apparaît davantage conciliant.
Le moment où j’ai pris conscience qu’il s’agissait surtout d’une inadéquation avec ma flacothèque favorite, c’est lorsque j’ai testé du classique : une m a g i s t r a l e révélation !!
Le Sen’ est le seul casque qui m’a donné envie d’en écouter : c’est là que se justifient pleinement sa résolution et son immense largeur de scène. L’orchestre symphonique est incroyable de beauté, de finesse et de précision. C‘est la seule fois où j’ai écouté 1heure d’affilée du classique tellement je trouvais ça beau, naturel et enveloppant. C’est son terrain de jeu où je l’imagine difficilement égalable…imbattable ?
Seulement voilà j’écoutais le casque, pas la musique mais petit HD800 bravo ! Tu as su m’envouter pendant 1 heure sur du Jean-Sébastien Bach et du Karajan…mais tu ne me feras pas aimer la musique classique cependant.
Voilà donc ce que j’en conclus de ce best seller : un grand casque pas fait pour moi.
Le Senheiser HD800 sur mes deux rigs
Dac Master 7 – Ampli à tubes Balancing Act
Rien à redire sur les qualités techniques de ce qu’on entend. Le Balancing Act en particulier gomme toutes les petites aspérités qui pourraient gêner, en particulier les aigus : ceux dont tout le monde parle. Je ne l’ai pas du tout trouvé agressif, c’est un casque lumineux bien sûr, plutôt montant mais pas aussi sifflant qu’on peut se le représenter. Avec ce système, on peut écouter fort sans fatigue et il faut avouer qu’une certaine magie se déploie par un son naturel et limpide qui coule comme évidence.
Le tube de puissance PX4 n’est peut-être pas celui qui lui va le mieux car à la neutralité du casque, vient alors se rajouter la neutralité du tube. J’ai d’ailleurs largement préféré l’écouter en ajustant avec un tube preampli Fivre des années 50 comme celui-ci
).Ceci dit, l’ampli Eddie Curent ouvrant déjà considérablement l’image sonore sur tous les casques, j’ai trouvé qu’ici, c’était parfois à l’excès. Cela pouvait provoquer une largeur démesurée et l’impression que le son se balade dans des effets de stéréophonie gauche-droite trop marqués. Ca fait, certes de l’effet, mais ça casse un peu la cohérence mais je relativise, ça ne m’est pas arrivé souvent.
Dac Violectric V800 – ampli transistor Violectric V200
Système parfaitement cohérent à marier avec le Senheiser. Je le recommande à 200%, car je le préfère pour une écoute à bas volume à la chaîne précédente : ça matche super bien.
D’abord parce que l’ampli V200 lui botte bien les fesses en bas : il rajoute de l’impact et de la force comme j’ai l’habitude d’aimer en disposer. De même, étant bien plus frontal que le BA, il resserre un peu la scène sonore qui devient, à mes oreilles, toute aussi, voire plus cohérente finalement.
Le dac n’étant pas hyper résolu, le casque l’étant, on obtient au final un mariage très heureux. On écoute sans se poser de questions sur ce qui fâche. J’ai trouvé qu’avec les violectrics, l’HD800 était plus facile à appréhender, l’autre système est plus typé audiophile et nécessite une écoute peut-être plus intellectuelle aussi.
Revers de la médaille, si on pousse le son, le système à transistor écorchera un peu plus (et encore que…) et sera moins naturel (et encore que…)
Que me reste-t-il à dire ?
Mon cher expéditeur masqué, tu es digne d’appartenir à cette belle communauté, comme d’incarner son esprit, sa fraternité …que vive l’esprit Tn.
Wayne Shelton…juste MERCI
