[Lecture] Bouquins à se mettre sous la dent

[Denis Gaudineau]

Philippe Comar : Les dunes d'Ambleteuse (2004), un polar français sur fond de mutation structurelle des sciences naturelles et de bunkers de la dernière guerre sur les plages de la Mer du Nord. L'écrivain a du vocabulaire, malheureusement c'est un roman très narcissique qu'il peine à rendre plausible et à extraire d'une certaine morosité

[Denis Gaudineau]

- Mitsuru Adachi : H2 (vol. 9 à 18 ) (1994 / 1996), l'équipe de Senkawa va au Koshien, ça doit être la seule fois dans l'univers d'Adachi, avec ce style graphique inimitable et ces personnages super attachants !



- Yôshichi Shimada & Saburô Ishikawa : Une sacrée mamie (vol.1) (2005), un manga autobiographique sur l'éducation d'un enfant de la ville (Hiroshima) par sa grand-mère qui n'a pas un radis au fin fond de la brousse. Plutôt mignon, réaliste, joyeux et divertissant



- Jiro Taniguchi : Furari (2011), le nouveau Taniguchi, celui-ci s'inscrit dans la veine contemplative (comme Le Gourmet solitaire, par exemple) et se déroule à la fin du XVIIIe siècle. C'est pas le meilleur mais bien agréable tout de même

[cpt_caverne]

La suite ...



&

[Cyrille]

Denis => tu parles de Freek's ?

Oui j'avoue excellent & de beaux volumes on en a pr son tarif.. Un style a part & plein de petites references..


Sinon quelqu'un saurait ce que ça vaut .. ?

J'ai adoré la zone du dehors, faudrait que je mette la main sur celui ci !

En SF je suis en train de dévorer du Hamilton Rupture dans le réel, L’Alchimiste du Neutronium et Le Dieu nu.

[Ludmila]

Gabriel Garcia Marquez - Pas de lettre pour le colonel



Le style est subtil, des images fortes à la limite du surréalisme pour une histoire un peu bancale : un colonel attend depuis 50 ans une pension de guerre, sa femme est malade, lui n'est guère mieux et ils entretiennent un coq de combat de leur fils mort en espérant le revendre.

[Denis Gaudineau]

- Tomoko Ninomiya : Nodame cantabile (vol.14) (2006), un volume sur la direction d'orchestre et l'originalité d'interprétation



- Céline : Casse-pipe (1952), sensationnel, l'histoire d'un bleu qui signe pour la cavalerie en 1912, le roman dure 8 heures à peu près, du soir au lendemain matin, ça pue l'alcool, la pisse, le purin et le crottin et ça parle une langue sans pareille, ce type était vraiment génial et au-dessus de tout stylistiquement !

[DarkZunicorn]

Eh,oui: qui n'a pas lu Céline n'a pas encore reçu la claque littéraire de sa vie.

[Denis Gaudineau]

J'ai dû lire la moitié de ses romans à peu près pour le moment et c'est toujours l'énorme baffe en effet, quand tu penses que ce mec était un enfoiré de première, ça montre bien la complexité humaine Et sinon j'ai lu aussi, dans une tout autre division quant à l'écriture, : Gérard Mordillat : Notre part des ténèbres (2008), un roman qui narre le coup d'éclat d'un ensemble de travailleurs licenciés dans une usine travaillant pour l'armement au Havre. Ils décident de faire un coup à bord d'un paquebot où le gratin français voire mondial est réuni pour la Saint-Sylvestre. L'idée est intéressante, malheureusement l'auteur a un style bien pauvre, comme du mauvais Pouy (pléonasme ?), et est incapable de faire échapper son récit à la prétention et au ridicule. Grosse déception car j'avais beaucoup aimé sa série sensationnelle de reportages sur Jésus et le christianisme

[DarkZunicorn]

Magnifique photo en couv', en tout cas.

Je ne sais pas si Céline était un enfoiré, mais c'était un être complexe.
Il a été un des rares intellectuels français à dénoncer clairement le colonialisme et ses ravages (dans Voyage au bout de la nuit, notamment) et pas un de ses romans d'avant-guerre (ses trois premiers chefs-d'oeuvre) ne contient, à ma connaissance, la moindre allusion raciste.
Il semblerait que son virage à droite se soit effectué, chez lui comme chez tant d'autres de ses contemporains, en réaction viscérale au totalitarisme soviétique. Je cite la Wiki:

La violente critique du militarisme, du colonialisme et du capitalisme qui s'exprime dans ses livres, fait apparaître Céline, dans ses débuts, comme un écrivain proche des idées de la gauche. En 1936, il est invité en URSS, notamment sous l'influence d'Elsa Triolet, à valider ses droits d'auteur pour Voyage au bout de la nuit (en Union soviétique les droits d'auteurs étaient bloqués sur un compte en banque qu'on ne pouvait utiliser que dans le pays même). Il écrit à son retour son premier pamphlet, Mea culpa, charge impitoyable contre une Russie soviétique bureaucratique et barbare, la même année que Retour de l'URSS d'André Gide.

Son livre qui m'a le plus marqué est Mort à crédit (ce génie des titres, aussi...). Ses rapports avec son père, notamment, y sont décrits avec une justesse et une violence que je n'ai jamais retrouvées nulle part. Le talent avec lequel il arrive à rendre compte de l'ambivalence de ses sentiments pour lui, mélange à parts strictement égales de tendresse et de haine, est proprement dingue. Céline m'a toujours semblé être un fou intégral qui arrivait, par on ne sait quel miracle, à se raisonner intégralement. Son style est tout entier secoué par ce combat interne d'une impitoyable férocité (d'où, selon moi, sa ponctuation si particulière, son rythme, ses syncopes...)

[Ludmila]

En ce moment, je lis (entre autres choses) Burning rage of a dying planet. Ça relate l'expérience du porte parole des actions de l'ALF et de l'ELF dans le Nord-Ouest des États-Unis. C'est assez instructif, pour le moment. enfin, c'est pas facile parce que c'est en anglais

[Wardormeur]

Très bon les deadman wonderland, mais la serie est moins bonne que le manga.
Sinon, initiative que j'apprecie
http://www.franceculture.fr/partenariat ... -2011.html

[cpt_caverne]

Le manga.. Wardo (=> momie manga vers place carnot)

Je connais pas la serie..

[Wardormeur]

Dernièrement d'ailleurs, je me suis pris 5 tomes dans ma serie de l'habitant de l'infini.. Plus que 6 est c'est bouclé Ca fait des années que je croyais que la serie etait terminée, mais même pas...

[oyo]

Après avoir lu le dernier parrain de Mario Puzzo, je déguste cette belle histoire de maffieux, juste comme j'aime

[the wizard of oz]

Michel Houellebecq - La carte et le territoire